Le troisième ligne du XV de France, Anthony Jelonch est actuellement dans une course contre la montre.
Le Toulousain va faire tout son possible pour se remettre sa blessure contractée à un genou avec les Bleus lors du dernier Tournoi des Six-Nations, afin de pouvoir disputer la Coupe du monde.
Interrogé à ce sujet via Midi Olympique, ce-dernier croit en ses chances. Extrait:
“En 2017, après plus de trois mois de blessure, je suis revenu en demi-finale de Top 14 et je suis devenu champion de France avec Castres. Je me dis que je peux faire la même chose pour être présent à la Coupe du monde. Rien ne m’empêche d’y croire.”
Bruno Boussagol, le responsable du pôle médical du XV de France concède que le parcours s’annonce difficile pour le Toulousain. Extrait:
“Quand il s’est blessé, tout le monde l’a accompagné dans la difficulté, les joueurs ou les membres du staff. Puis il m’a sollicité parce qu’il s’imaginait postuler pour la compétition et m’a posé la question de savoir quelle était la meilleure solution. Dès lors, on a été clair : on lui a dit qu’un parcours difficile l’attendait, comme pour tous les joueurs victimes d’une rupture du ligament croisé. Mais avec cette idée : si jamais une occasion se présente, il faut que tu sois prêt.”
Il affirme que tout est mis en place pour que le troisième ligne puisse revenir en jeu le plus rapidement possible. Extrait:
“On lui a dit : il est inenvisageable que tu rentres dans le groupe sur la première annonce. Il y a des délais et un protocole à respecter. On ne voulait pas lui faire croire des choses mais on pouvait tout mettre en place pour en accélérer certaines. Anthony en a parlé au Stade toulousain parce que je ne pouvais pas intervenir si son club n’était pas d’accord. J’en ai aussi parlé à Fabien Galthié. La relation s’est construite avec toutes les parties prenantes, donc le staff médical du Stade toulousain et Ugo Mola, ainsi que le chirurgien. On a essayé d’imaginer le meilleur parcours pour lui.
Je l’accompagne pendant cinq semaines, jusqu’à la fin du mois, sur une partie plus spécifique de reprogrammation, détaille ce dernier. On a fixé des étapes bien précises que je lui fais passer pour que, lorsque le chirurgien lui donnera l’accord pour recourir, il puisse le faire et accélérer chaque étape de fin de parcours. On ne sait pas du tout s’il sera opérationnel mais notre champ de compétence, c’est de l’amener à l’être le plus vite possible, sachant qu’à chaque fois qu’on raccourcit les délais, on prend une forme de risque. Mais tout est validé avec les parties prenantes.
Tout le monde s’est mis à disposition pour lui. Anthony loge sur place et chacun apporte ce qu’il peut. Je l’ai avec moi toute la journée, de 9 heures à 17 heures. On utilise tous les espaces naturels pour travailler : on va à la mer, à la montagne et aussi dans un centre sur Gignac. Nous sommes organisés pour répondre à tous les besoins de sa rééducation.
C’est beaucoup de travail de répétition et il accepte la charge qu’on lui impose. Son genou reste sec, il n’y a pas de réaction inflammatoire. Sur le plan moteur, il réagit très bien aussi, puisqu’il se renforce naturellement. Jusqu’à présent, tout va très bien… Mais il y a encore des étapes à passer, on ne peut pas se prononcer sur la suite.”
Par sa personnalité, Anthony est un garçon à part sur ses capacités physiques et sur sa faculté à se projeter. Il est très organisé dans sa tête. Il s’est fixé des objectifs et, si le passage à Médipole et l’organisation mise en place avec son club étaient obligatoires, le fait de le sortir de son environnement le régénère sur le plan mental. Il n’est plus dans une salle à pousser de la fonte et faire des exercices. Nous sommes dans la nature et psychologiquement, ça lui fait du bien. Voilà pourquoi, au mois de juin, on a potentiellement aussi prévu une autre fenêtre avec moi, avant que je parte à la préparation avec le XV de France. Là aussi, ce serait pour mentalement l’aider à passer cette dernière étape. Si on y arrive, tout devrait rouler pour lui, et il faudra attendre l’avis du chirurgien et évidemment celui du sélectionneur…
L’idée que j’ai fait germer en lui, c’est que, même s’il n’est pas au départ de la compétition, il doit être prêt en cas d’ouverture pour intégrer le groupe. L’important, c’est qu’il ne doit rien regretter. On a construit son projet ainsi.”
Fabien Galthié l’affirme : Anthony Jelonch est déjà en avance. Extrait:
“Il pèse 106 kg à l’heure actuelle, il était chez moi la semaine dernière. Je lui ai dit : “Ouah, t’es solide.” Je l’ai trouvé plus costaud que d’habitude mais je ne l’avais pas vu depuis longtemps. Il suit un programme de rééducation, qui est approprié. Tout se passe très bien, comme c’est souvent le cas avec des joueurs exceptionnels. Ils ont une capacité de récupération hors normes. Lui est déjà en avance et le chirurgien ne comprend pas ce qu’il se passe avec Anthony.”