Le président du Stade Rochelais, Vincent Merling s’est confié via le journal L’équipe pour évoquer la victoire de son équipe en finale de Champions Cup contre le Leinster.
Ce-dernier avoue avoir mis du temps à réaliser. Extrait:
“Sur le moment, on est heureux, dans l’ivresse, mais on ne réalise pas. Mais plus les heures passent, plus je réalise l’exploit que cette équipe et ce staff ont réalisé. Aller battre le Leinster à Dublin, c’est énorme, extraordinaire.
Quelque part, après ces trois essais à zéro en douze minutes, je me suis dit « est-ce qu’on va être à la hauteur de l’événement ? Je commençais un peu à douter. Mais j’ai parlé avec Pierre Venayre, on s’est dit qu’il fallait marquer vite. Notre mêlée a commencé à prendre le dessus, Jonathan Danty a marqué un essai, ça m’a rassuré. Après, je n’ai plus douté un seul instant.”
Il ne manque pas d’encenser son groupe. Extrait:
“Ils sont vraiment incroyables, ils ont atteint une maturité extraordinaire. Avant le match, Greg Alldritt, le capitaine, avait dit : « quoi qu’il arrive, on ne change pas la stratégie qu’on a décidé de mettre en place pour ce match ». Le quoi qu’il arrive, ça a été prendre 17 points en douze minutes, et ils sont restés dans le protocole stratégique de jeu. Nos joueurs avaient envie de défier le Leinster chez eux. On savait que gagner ici pouvait être un exploit sportif incroyable dans le monde du rugby, incomparable. Toute la préparation a été tellement sereine. On savait qu’on était capable de réaliser ce qui était impensable.”
Il précise avoir réellement commencé à y croire lorsque son équipe est revenue à 9 points du Leinster. Extrait:
“Quand on est revenus à 9 points. Ce n’est rien en matière de rugby. L’important était de leur mettre le doute, qu’ils sentent qu’on était derrière eux et qu’on pouvait passer. Et c’est ce qui a eu lieu, ils ont trouvé une touche directement, l’embellie du premier quart d’heure s’est estompée et nos joueurs ont pris le dessus. La deuxième mi-temps a été extraordinaire. Ça a presque été le remake de la finale de Marseille, en marquant cet essai dans les dernières minutes. On a eu peur jusqu’à la fin quand même.
Après le plaquage de Jonathan Danty, je me suis dit qu’on ne pouvait pas perdre ce match sur un fait de jeu comme celui-là. Avec cette pénaltouche irlandaise, ces coups de boutoir sur la ligne, je me suis demandé si on allait résister. Je craignais la pénalité, le bras tendu de l’arbitre. Puis j’ai vu Georges-Henri Colombe allongé, je me suis dit qu’il ne dormait pas sur le terrain tout seul, il y avait eu quelque chose. Mais que le ralenti a mis du temps à arriver sur les écrans…”
Pour conclure, Vincent Merling se refuse à dire que le Leinster a manqué de respect à son club comme l’a affirmé son troisième ligne Grégory Alldritt. Extrait:
“Je n’ai pas vécu ce qu’a vécu Greg, je ne peux pas commenter ça. Mais on a senti dans ce stade, dans la ville, que le Leinster voulait se venger de l’année dernière. Ils n’ont jamais parlé de revanche, mais pour moi, ils étaient déterminés à la prendre, ils avaient considéré pour ainsi dire comme une injustice d’être battu par le petit club de La Rochelle à Marseille. J’ai ressenti ça de manière très forte tous les jours où nous avons été à Dublin.”