Le trois-quarts centre international Français Rémi Lamerat s’est confié va L’équipe, concernant la fin de sa carrière.
S’il affirme être disponible, il explique pourquoi il ne jouera pas un dernier match avec l’Union Bordeaux-Bègles, ce dimanche soir contre Toulon, ni lors des phases finales.
Celui qui n’a plus joué depuis le mois de février dernier avoue avoir lâché. Extrait:
“Je suis disponible, mais dans un sale état. En fait, je suis hors du coup depuis deux ou trois mois. Après mon K.-O. subi contre Clermont, j’ai eu un sacré mal de tronche pendant un mois. J’étais assez fatigué, les batteries avaient du mal à se recharger. À mon retour à l’entraînement, j’ai pourtant remis un coup de gaz, mais le train était passé. Je suis un grand garçon, je sais comment ça marche. Je savais que ça serait difficile de revenir. Du coup, j’ai un peu lâché, même si j’essaie d’avoir un rôle différent. Ce n’est pas la fin dont je rêvais, mais c’est la fin que j’ai. C’est comme ça.
Quand j’étais à Toulouse (2008-2011), Maxime Médard me prenait un peu sous son aile et me disait souvent de jouer chaque match en étant aussi motivé que si c’était le dernier. Cette saison, c’est quelque chose que j’avais constamment en tête. Je savais que c’était ma dernière année et qu’un accident pouvait très vite arriver. Je suis donc entré sur ce match à Clermont en me disant que ça serait peut-être le dernier.”
Il comprend totalement qu’il ne soit pas aligné juste pour faire ses adieux. Extrait:
“Les coaches ne peuvent pas faire de cadeaux, ce qui est tout à fait normal. C’est tellement serré dans ce Championnat qu’il faut mettre la meilleure équipe à chaque fois pour prendre des points et préparer la phase finale. Finis ces adieux où l’on faisait rentrer les mecs un quart d’heure avant la fin. Moi, je savais que je n’aurais pas ça. En revanche, le club a fait une belle cérémonie pour les partants à la fin du match avec les familles sur le terrain pour qu’on puisse dire au revoir à Chaban-Delmas. Le plus drôle, après ça, c’est qu’il a quand même fallu se pointer à l’entraînement le lundi d’après parce que la saison n’est pas encore finie.”
Il précise être moins présent dans le vestiaire également. Extrait:
“Je dirais même que je suis de moins en moins présent auprès des mecs dans le vestiaire. Je ne suis pas d’une nature à trop me mettre en avant quand je ne joue pas. Pour moi, un leader n’est pas légitime de par son expérience ou son palmarès, mais de par ce qu’il est capable de faire à l’instant T sur le terrain. Or, aujourd’hui, je me sens en dedans. J’essaie donc de me mettre en retrait par rapport à ça. Je me contente d’observer. L’autre jour, par exemple, sur un lancement qu’on n’arrivait pas à bien faire à l’entraînement, j’ai apporté une analyse tactique qui a permis de débloquer la situation. J’essaie aussi d’accompagner les mecs qui ne jouent pas et qui sont encore en pleine carrière, parce que c’est compliqué pour eux.”
Il confirme d’ailleurs qu’il ne fera pas le déplacement avec l’UBB jusqu’à Toulon. Extrait:
“Non. Je serai à Bègles pour bosser avec les autres joueurs hors groupes et les blessés. Ça sera peut-être différent en phase finale. Si par bonheur on arrive à passer le barrage, le club nous conviera sans doute à Saint-Sébastien pour les demi-finales (9 et 10 juin). Mais seulement en qualité d’accompagnants, de supporters.”
Pour conclure, Rémi Lamerat évoque sa reconversion et son avenir. Extrait:
“Je l’ai déjà bien en tête. D’abord, je passerai beaucoup de temps en famille pour rattraper un peu tous ces week-ends sacrifiés à cause du rugby. Et puis après, professionnellement, j’aurais beaucoup, beaucoup de travail dans ma propriété du domaine Grand Jour, à Yvrac (Gironde), parce que le métier de vigneron consiste à être à la fois agriculteur, vinificateur, commerçant, gestionnaire, etc. L’emploi du temps sera donc bien chargé. Ce qui est cool, c’est que c’est une vraie passion. Je pourrais donc m’éclater en travaillant.”