Cette saison, les demi-finales du Top 14 se sont jouées en Espagne.
Interrogé via Sud-Ouest, le président de la Ligue Nationale de Rugby, René Bouscatel a justifié ces délocalisations. Extrait:
“L’intérêt est double. Le Top 14 s’exporte et se fait connaître en Espagne. Mais ça donne également un coup de projecteur sur les clubs basques en France : les hôtels étaient pleins jusqu’à Bayonne. Il n’est pas question de délocaliser toutes les demi-finales à l’étranger. Mais si elles l’étaient tous les trois ou quatre ans, ce serait une bonne chose. Je ne pense pas uniquement à l’Espagne, mais aussi à l’Italie, à la Belgique ou à l’Allemagne. Dans les nouveaux plans stratégiques, nous essayons d’exporter la marque Top 14.”
Les demi-finales de la saison 2023 / 2024 pourraient se jouer à Marseille ou à Bordeaux. Mais pour l’heure, rien n’a été arrêté. Extrait:
“Nous étudions la question. Peut-être que ça pourrait avoir lieu ailleurs ? En tout cas, nous ne délocaliserons pas une deuxième année consécutive à l’étranger. Ça ne pourra pas être à Lille, Lyon n’est pas disponible non plus, il reste donc notamment Marseille où aura lieu la finale du Top 14 une semaine après. Est-ce que ce n’est pas tentant de faire trois matchs en 10 jours dans un grand stade avec un public fidélisé ?”
Il se confie ensuite sur la faillite de plusieurs clubs Anglais. Extrait:
“Ils sont partis sur un autre modèle avec quasiment que des clubs financés par des propriétaires milliardaires qui ont ensuite progressivement disparu. Même si je n’ai pas de jugement à faire, la Ligue anglaise a ensuite accepté de créer une société commerciale en cession de 28 % de parts à un fonds d’investissement. Le résultat, c’est que les investisseurs se sont remboursés alors que les revenus étaient amputés justement de 28 %. Et alors que les droits télés augmentent régulièrement chez nous, ils ont diminué en Angleterre.”
Selon lui, le rugby Français est protégé. Extrait:
“Nous devons à Serge Blanco d’avoir voulu une Pro D2. Elle nous sécurise. Si on avait des problèmes du même type, il serait possible de faire monter des clubs de deuxième division qui tiendraient leur rang. D’autant que c’est un outil formidable pour le développement de tout le rugby dans l’Hexagone. Sans aucun artifice, des clubs de Pro D2 rayonnent à Vannes, Rouen, Nevers.
Dans ce cadre de sécurité, nous avons aussi le beau boulot des contrôleurs du salary cap : on ne vient pas constater des échecs, on prévient les déséquilibres. Quand on donne le feu vert à un club pour démarrer la saison, on a la garantie – sauf événement imprévisible – qu’il finira la saison.”
Pour conclure, René Bouscatel réagit aux propos d’Antoine Dupont, lequel a récemment déclaré que le Salary Cap avait été imposé par la Ligue Nationale de Rugby pour ne pas que les joueurs ne gagnent trop d’argent. Extrait:
“Le salary cap n’est pas fait pour que les joueurs ne soient pas bien payés. Vous savez, le championnat français n’a aucun concurrent. On pourrait même encore le baisser ! Il y a certes quelques joueurs en fin de carrière qui font fructifier leur notoriété au Japon. Mais la France, c’est 40 % des joueurs professionnels dans le monde. C’est aussi 33 % de l’économie mondiale du rugby. Les joueurs ne sont pas malheureux, il n’y a qu’à voir les salaires qui sont versés.”