L’arbitre de la finale du Top 14, Tual Trainini s’est confié via Actu Rugby pour évoquer cette rencontre remportée par le Stade-Toulousain.
Dans un premier temps, il se dit très heureux de pouvoir arbitrer une seconde finale consécutive de Top 14. Extrait:
“C’est une belle reconnaissance des efforts consentis depuis plusieurs années. C’est toujours valorisant d’être désigné pour une phase finale. Pour une finale, je ne vous en parle pas. Alors, deux fois d’affilée… C’est presque inespéré !
J’avais fait une demi-finale de Pro D2 (Grenoble/Mont-de-Marsan, NDLR), qui s’était plutôt bien passée. J’avais maintenu le rythme, car je me disais que je pourrais être rappelé, aussi bien à la touche qu’au centre. En voyant les désignations pour les barrages et les demies, je me suis dit que j’étais de plus en plus prétendant pour la finale. Je l’ai appris une paire de jours après la désignation pour les demi-finales du Top 14.”
Il raconte ses bref échange avec Emmanuel Macron. Extrait:
“Cela a été très cordial. Il m’a souhaité un bon match. Je ne sais pas s’il s’est souvenu que j’étais l’arbitre de l’an passé (rires). J’ai eu quelques mots bienveillants.”
Dans la foulée, il analyse son match. Extrait:
“Par rapport à la physionomie du match, je n’ai pas le sentiment d’avoir eu des décisions qui allaient faire polémique. Du moins, au niveau des joueurs et des staffs. Mais j’ai eu un sentiment partagé…”
Il avoue avoir été surpris par ce retournement de situation tant les Rochelais étaient en place tout au long du match. Extrait:
“On sentait que les Rochelais étaient plus en place que les Toulousains, dominaient sur l’occupation et la possession, et qu’ils avaient les cartes en mains. Puis Ntamack tape sa pénalité en ballon mort, La Rochelle obtient une mêlée, puis une pénalité… En tant qu’arbitre, je me disais que tous les signaux renvoyés amenaient les Rochelais à potentiellement aller au bout. C’est sûr qu’à la fin du match, cette action qui dure un temps infini, avec le break et l’essai, en termes de gestion c’est incroyable de se dire que, malgré tous les signaux que j’avais, l’issue allait être différente. C’était très surprenant.”
Concernant la polémique au sujet d’un éventuel grattage de Thomas Berjon non sifflé sur Romain Ntamack, Tual Trainini réaffirme que le talonneur Rochelais Quentin Lespiaucq a été victime d’un KO juste avant cette action ce qui l’a forcé à arrêter le jeu et à donner mêlée pour les Toulousains qui étaient alors en possession du ballon. Extrait:
“Cela fait des années qu’on demande aux arbitres d’être les garants de la santé des joueurs. Quand je vois Lespiaucq, éteint au sol, je ne me préoccupe plus que de ça. Contrairement à ce qu’il a pu se passer le reste du match, avec les actions de Botia et Atonio, ces joueurs n’étaient pas aussi impactés que Lespiaucq. À partir du moment où j’ai ce joueur au sol, quelle que soit la situation derrière, je suis juste préoccupé par la santé du talonneur de La Rochelle. Quand je siffle, les Toulousains étaient en possession du ballon, je ne me voyais pas siffler autrement. Maintenant…
Je peux comprendre les questions qu’il y a autour. Effectivement, il y a contest de Berjon. Mais… (il hésite). Si demain on me dit que me préoccuper de la santé de Lespiaucq n’était pas la bonne solution, je pense que j’arrêterais d’arbitrer.
J’ai essayé d’être le plus clair possible. Sur le match, j’ai trouvé les attitudes des joueurs globalement très positives. J’ai eu peu ou pas de contestations des décisions. Et les fois où les joueurs sont venus discuter, ce n’était pas pour contester, mais pour avoir des explications car ils avaient peut-être une lecture de la situation différente de la mienne. Je n’ai pas eu le sentiment pendant 80 minutes d’avoir des joueurs qui n’étaient clairement pas d’accord avec ce que je faisais. Quand Alldritt me pose la question, je la trouve légitime, et je comprends son point de vue. Mais je pense que la façon que j’ai eue de lui expliquer les choses a fait sens.”