Lors d’un entretien accordé à France Bleu, Patrick Arlettaz a expliqué comment il est entré en contact avec Fabien Galthié pour intégrer le staff de l’équipe de France.
Au début, il a cru à une blague. Extrait:
“C’était y a quelques mois (début février), la première fois que Fabien m’a appelé, **j’ai cru à une blague. Petit à petit, au fil des échanges, ça s’est concrétisé. La plupart des opportunités qui s’offrent à moi je les trouve toujours surprenantes parce que je n’ai jamais fait de calcul. Je n’ai pas un vrai plan de carrière dans ma tête. Je suis très content de tout ce qu’on m’a confié jusqu’à maintenant donc j’ai beaucoup de chance et la j’en ai aussi que Fabien me fasse confiance, Effectivement, c’est une grande fierté, le challenge est excitant en tout cas.”
Il évoque un travail totalement différent par rapport à celui de manager en Top 14. Extrait:
“Le boulot n’est pas du tout le même. Avec l’équipe de France, c’est très intense sur des périodes assez courtes. Ça ne me fait pas déménager, ce n’est une activité au quotidien comme avec l’USAP. Il y a des périodes très courtes, très intenses avec beaucoup d’émotions. Là, il y a six mois de coupure quand même.
Bien sûr, je regarderai la Coupe du monde de manière différente avec cette nomination, pas avec deux merguez à la main et une bière comme j’aurais dû le faire, je devrai regarder de manière un peu plus détaillée. Mais, en l’occurrence, ça me laisse six mois pour me ressourcer tranquillement pour être ensuite plein fer pour le nouveau challenge. Mais, comme je le dis, c’est un mois de Tournoi, quinze jours de tournée d’été, trois semaines de tournée d’automne et après on a plus ou moins de temps pour réfléchir et se poser. C’est quand même moins prégnant que le quotidien d’un club.”
Il explique comment il a convaincu Fabien Galthié de le recruter. Extrait:
“Ça a été de longues discussions sur le jeu. De toute manière, le jeu que j’aime et ce que je fais techniquement, il a un œil très acerbe sur le rugby et il est suffisamment expert pour voir ce qu’on a fait avec Perpignan. Effectivement, on a parlé de rugby, mais pas que ça. Il faut que ça colle sur plein de domaines. Il voulait voir aussi l’idée que je pouvais avoir d’un staff de rugby et d’une équipe entière de rugby. Humainement, il faut que ça s’imbrique, que ce soit complémentaire, que ça matche. Il faut qu’on arrive à vivre ensemble parce que les échéances sont très courtes mais elles sont très intenses sans se quitter pendant un mois ou un mois et demi.
Techniquement Fabien est quelqu’un d’immensément compétent, qui a une vraie passion pour le rugby. Moi j’aime ça donc fatalement, ça se passe bien. C’est très intéressant d’échanger avec lui.”
Il s’attend à subir une forte pression avec ce nouveau poste. Extrait:
“Bien sûr qu’il y aura de la pression, j’en ai eu à l’USAP et c’était notamment très important pour moi de partir en la laissant dans de bonnes conditions. L’importance est maintenant aussi grande sur l’équipe de France. Je n’appréhende pas tellement la pression en elle-même. Ce que j’appréhende comme seule pression, c’est de ne pas décevoir les gens qui m’ont fait confiance. Ce sont les choses qui me font avancer, que ce soit dans la vie privée ou dans la vie professionnelle. Le sélectionneur me fait confiance et je n’ai pas envie de le décevoir. Le projet France est tellement énorme que j’ai envie qu’il réussisse. Après, je ne suis pas carriériste, je ne m’attends pas à ce que tout le monde m’aime.”
Pour conclure, Patrick Arlettaz affirme qu’il ne placera pas forcément des joueurs Catalans en équipe de France. Extrait:
“Je ferai comme je faisais à l’USAP. Je ne glisserai pas à Fabien deux ou trois noms que je ne trouve pas capables de jouer en équipe de France même s’ils sont de l’USAP. Je ne l’ai jamais fait, comme je n’ai pas fait de privilège départemental en me disant qu’un Catalan qui est nul doit à tout prix jouer en première à l’USAP. Je l’ai dit plusieurs fois, ce n’est pas parce qu’on est catalan en espoirs à l’USAP qu’on est légitime pour jouer en première à l’USAP. Ill faut du talent, il faut beaucoup de travail et, à ce moment là, effectivement, si vous êtes catalan, j’en suis encore plus fier. Mais s’il y a un catalan, effectivement qui a le niveau pour jouer en équipe de France, bien sûr que je glisserai le nom à Fabien et c’est lui qui décidera.”