Disparu des radars de l’équipe de France depuis 2021, le demi-de-mêlée Toulonnais Baptiste Serin a finalement été appelé par le sélectionneur Français Fabien Galthié pour participer à un premier stage de préparation à la Coupe du monde, à Monaco, au début du mois de juillet.
Lors d’un entretien accordé à L’équipe, ce-dernier explique avoir été prévenu par William Servat, l’entraineur des avants des Bleus. Extrait:
“William Servat me l’a annoncé mardi et j’attendais que mon nom soit ensuite bien inscrit dans la liste le lendemain. Évidemment, je l’espérais. C’est une grosse fierté et un grand honneur. J’ai la sensation d’être un jeune sélectionné pour la première ou deuxième fois. Peut-être que c’est difficile à comprendre pour ceux qui ne sont pas dans le rugby ou le sport en général, mais ça représente tellement d’efforts et de sacrifices. Le chemin a été très long et très dur pour moi, et il n’est pas encore terminé puisque nous sommes quatre à mon poste (avec Antoine Dupont, Maxime Lucu et Baptiste Couilloud).
J’étais ému. À une époque, c’était dur pour moi, mais encore plus pour mes proches qui me soutiennent tout le temps. J’ai la même impression que lorsque j’ai été appelé pour la première fois pour la tournée en Argentine (en juin 2016). J’ai le sentiment que je n’ai jamais connu ça. C’est trop bizarre. J’ai envie de m’y jeter carrément dedans et de ne rien calculer.”
Il avoue avoir beaucoup douté depuis sa dernière sélection remontant au mois de mars 2021. Extrait:
“Oui, il y a eu forcément des doutes, des peurs de ne pas y revenir. Mais à un moment, l’envie d’y retourner a été supérieure. Je ne l’ai jamais caché, j’ai toujours eu cet objectif même si je savais que j’allais passer par des moments compliqués.”
Malgré sa disparition du groupe France, il affirme être toujours resté proche du staff Tricolore. Extrait:
“Oui, parce que j’ai toujours eu un contact très proche avec le staff et des explications de ma non-présence dans la liste. Je savais sur quoi je devais m’améliorer et les points sur lesquels l’encadrement m’attendait. Je me suis recentré sur moi, ce que je pouvais apporter à mon équipe. Ça s’est vu sur le terrain et on a retrouvé un peu le joueur que j’étais avant, avec beaucoup de liberté, de prises d’initiative tout en restant collectivement le plus intelligent possible.
Il a fallu aussi que je me remette de mon opération à l’épaule qui m’a fait souffrir. J’ai mis un peu de temps à retrouver mon niveau physique. Avec Toulon, on a dû également évacuer des moments difficiles avec deux finales perdues (en Challenge contre Bristol, 19-32, en 2020 puis Lyon, 12-30, en 2022). À un moment, je me suis dit que je devais davantage essayer de contrôler ce qui pouvait l’être et d’être le plus performant possible en club pour espérer quelque chose un peu plus haut.”
Il ne le cache pas : lorsqu’il a été appelé à Marcoussis par Fabien Galthié au cours de la saison, il a ressenti un véritable coup de boost. Extrait:
“Ça m’a donné un coup de boost, l’envie d’être encore meilleur avec mon club et de montrer que je méritais d’être appelé. Je me suis remis en question. Les coaches en club, Franck Azéma et Pierre Mignoni, ne m’ont jamais lâché, tout comme mes coéquipiers.
Du mois de décembre jusqu’à la fin de l’année, j’étais en grosse confiance. Dans une carrière, il y a des moments qu’il ne faut pas lâcher et c’est ce que j’ai fait. Je voulais gagner un titre avec Toulon et retrouver les Bleus. Pour avoir manqué pas mal de matches, je mesure l’importance d’être sur cette liste. Je sais par où je suis passé pour y arriver, mais je sais aussi qu’il y a encore du boulot pour être dans la liste définitive des 33 (le 21 août). Et je sais où j’ai envie d’aller.”
Il affirme vouloir tout donner pour ne rien regretter. Extrait:
“Je veux prendre tout ce qu’il y a à prendre. Peu importe le rôle que l’on me donnera, je m’y mettrai à 100 % pour que toute l’équipe fonctionne bien. Certes, certains joueurs auront une grosse responsabilité mais c’est le groupe dans son ensemble qui gagnera la Coupe du monde. Et on ne peut pas rêver mieux qu’un Mondial en France. C’est un moment exceptionnel dans une carrière.
Je peux vous dire que j’ai pensé très, très souvent à cette Coupe du monde. Je m’étais promis que si j’étais pris ou pas, il fallait l’accepter. Mais ce que je voulais, et je l’ai toujours dit à mes proches, c’était ne rien regretter et tout faire pour espérer y être. Je ne voulais rien lâcher et je ne lâcherai rien. Et mon objectif final est d’être présent dans ce groupe qui sera champion du monde. C’est ce qui m’anime.”
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