Le manager du Stade-Toulousain, Ugo Mola s’est confié via Midi Olympique pour évoquer la victoire de ses joueurs en finale du Top 14 contre le Stade Rochelais.
Ce-dernier évoque un scénario totalement fou. Extrait:
“Le scénario du match a rendu les choses dingues. Quand La Rochelle passe devant au score à 26-22, que la touche de Romain Ntamack n’est pas trouvée et que nous sommes pénalisés sur la mêlée qui suit, on se dit que la finale va nous échapper sans avoir pu réellement jouer ; même si la première mi-temps reste, pendant trente-cinq minutes, plutôt intéressante sur ce que l’on avait voulu mettre en place. Ensuite, l’issue, avec la qualité de cet ultime essai, a été vécue de manière géniale. C’était viscéral, on l’a vu dans les comportements qui n’étaient plus sous contrôle.
Quand tu vis dans les deux dernières minutes du dernier match, tu as l’impression de tout lâcher. Je ne pensais pas vivre ça. Et je n’y crois toujours pas.”
Il ne manque pas de dire le plus grand bien sur son ouvreur Romain Ntamack, lequel a inscrit l’essai de la gagne. Extrait:
“Cela fait deux saisons qu’il maîtrise pleinement son sujet au poste de numéro 10, qu’il est dominant et qu’il tient parfois son équipe à bout de bras. Tout au long de la saison dernière, il fut un des internationaux qui a tenu son rang et a été ultra-performant. En septembre, il a connu une blessure qui lui a peut-être permis de se régénérer et de finir fort, avec cette finale au cours de laquelle il est passé par toutes les étapes. Mais cette action… (il souffle) Être capable de le faire, avec ce que cela réclame physiquement, techniquement et psychologiquement à la 78e minute, c’est très fort… Il a été ciblé sur le match, a remué du monde en défense. Après un en-avant et une touche non trouvée, beaucoup auraient sombré. Lui a trouvé ces ressources. Cela vient peut-être aussi de tout ce qu’il s’inflige, de tout son travail… Il est jeune mais je n’ai pas le souvenir de le ménager ou de le voir rater une séance. Il peut s’ouvrir l’arcade ou avoir un pépin, il est tout le temps sur le terrain.”
Il évoque une action incroyable. Extrait:
“L’action est assez incroyable. On tient le ballon pendant cinq ou six temps de jeu, on balaye le terrain. Et Antoine Dupont a l’intelligence de porter un peu, ce qui décale Romain et le met sur orbite. Il y avait le surnombre à l’extérieur, on sentait que La Rochelle ne se déplaçait plus. Mais c’était presque contre le cours du jeu.”
Ugo Mola regrette que ses joueurs n’aient pas davantage performé à l’extérieur cette saison. Extrait:
“La saison a été bien gérée mais peut-être nous a-t-il aussi manqué d’ascenseurs émotionnels, et d’aller nous éprouver un plus souvent à l’extérieur. C’est terrible de le dire mais nous n’en avions pas forcément besoin, vu qu’on a rapidement été en mesure d’être premiers et donc d’être en gestion. La problématique du staff était : à force d’être en gestion, on ne va pas réellement se lancer dans la bataille. C’était notre crainte avant le Racing, ou même La Rochelle.
L’écueil du Leinster nous a marqués, à la fois sur nos choix, sur la réussite ou la discipline. Mais être trop gestionnaires, ce n’est pas non plus notre truc. On louait notre organisation mais je voulais qu’on en sorte.”
Dans la foulée, il refuse d’affirmer que le Stade-Toulousain a puisé sa motivation dans le fait que le Stade Rochelais ait remporté la Coupe d’Europe. Extrait:
“Peut-être que certains se nourrissent de ça mais ce n’est pas mon cas. La Rochelle est un beau champion d’Europe je le répète, n’en déplaise à certains. Mais battre le Leinster en demi-finale ne nous assurait pas d’être champions d’Europe pour autant. Vous savez, dans le sport de haut niveau, il y a une forme de mimétisme. Tout le monde fonctionne un peu de la même manière, il n’y a que la couleur des murs qui changent. C’est rassurant d’un côté mais, là aussi, il faut en sortir même si u es attiré par ce qu’il se fait de mieux. Quand une équipe gagne, tu l’observes forcément. La force de notre groupe est de ne pas avoir lâché ses convictions profondes. Même si elles ont été mises à mal sur le retour de deuxième mi-temps en finale : on n’a pas enchaîné trois temps de jeu.”
Pour conclure, Ugo Mola a évoqué la saison 2023 / 2024 à venir. Extrait:
“À l’annonce des sélections pour la Coupe du monde, on a déjà dix-sept joueurs potentiellement absents, et trois joueurs identifiés comme réservistes. J’ai pris le parti de laisser cette vingtaine de mecs tranquilles dans leur objectif personnel de compétition internationale. Avec quelques jokers Coupe du monde et des jeunes qui vont monter, on va travailler pour la suite. Depuis mardi, le staff est en ordre de marche pour se redonner une ligne de conduite. La saison qui vient sera très particulière mais, durant ces trois mois avec une équipe largement remaniée, on va essayer d’exister.”