Le Rochelais Romain Sazy a décidé de mettre un terme à sa carrière en ce mois de juin 2023.
Interrogé via Midi Olympique, ce-dernier explique ne pas avoir trop pensé à sa retraite au moment de quitter la pelouse du Stade de France lors de la finale de Top 14 perdue contre le Stade-Toulousain. Extrait:
“Bizarrement, je n’y ai pas trop pensé sur le coup… On menait au score et en voyant que le banc m’appelait, je me suis donc juste dit : “Faut que ça tienne, les mecs !” Et puis, en quittant la pelouse, j’ai reçu deux ou trois tapes amicales de la part de mes coéquipiers et là, j’ai pensé : “Merde… C’est la fin…””
Il revient sur la déception de la défaite Rochelaise. Extrait:
“Ce fut compliqué à vivre, comme vous pouvez l’imaginer… Ce Bouclier, on ne l’avait jamais aussi longtemps tenu entre les mains… Et puis, il a glissé… (il soupire) Je n’ai pas revu le match mais en ayant la possession à quatre minutes de la fin, on aurait dû garder le ballon, l’enterrer… On leur a laissé une dernière cartouche et aujourd’hui, on connaît tous la suite. Malgré tout le talent de Romain Ntamack, nous n’avions pas le droit de laisser un joueur faire soixante-dix mètres ballon en mains.”
Il affirme ne pas en vouloir à Uj Seuteni qui s’est troué sur le plan défensif lors de l’essai inscrit par Romain Ntamack en fin de rencontre. Extrait:
“Sur cette fin de rencontre, nous avons tous fait des bêtises et cette saison, UJ a fait basculer plusieurs matchs en notre faveur. On ne peut pas en vouloir à un mec comme lui. Ce serait injuste, indigne.”
Romain Sazy raccroche les crampons sans n’avoir jamais touché le Bouclier de Brennus. Extrait:
“On a tous un jour rêvé de le gagner, ce bout de bois. Et voir l’adversaire le toucher à ta place, c’est très dur ; c’est même quelque chose qui te bouffe de l’intérieur. Mais en remportant deux fois la Champions Cup, j’ai aussi réalisé quelque chose que je n’aurais probablement jamais imaginé accomplir à mon arrivée au Stade rochelais, il y a treize ans. […] Derrière ça, voir le trophée sur le vieux port m’a donné une force incroyable : j’ai vu des gamins en larmes, des anciens dans le même état et j’ai compris pourquoi nous faisions tout ça : un titre, ça se partage. Et comme je l’ai dit à mes coéquipiers récemment, ces deux Champions Cup consécutives nous ont tous liés à vie.”
Dans la foulée, Romain Sazy est revenu sur sa décision d’arrêter le rugby. Extrait:
“Le deuil, il va bien falloir le faire. […] J’ai eu des opportunités pour poursuivre ma carrière. Mais honnêtement, je ne me voyais pas jouer avec, sur les épaules, un autre maillot que celui du Stade rochelais. C’était inconcevable. Et puis, physiquement, cela commençait à devenir difficile : sur la fin, les séances de muscu étaient devenues pour moi plutôt courtes…
La première étape, ce fut le jour où j’ai vidé mon casier dans les vestiaires : là, j’ai vécu un moment difficile ; un moment très bizarre, même… La deuxième étape, ce sera j’imagine le jour où les mecs vont débuter la prépa : à ce moment-là, je prendrai probablement une autre claque…”
Il a évoqué son avenir. Extrait:
“Le club m’a proposé d’entraîner les Espoirs et comme je l’ai toujours fait, je donnerai tout pour être à la hauteur de la mission. C’est un grand honneur, pour moi.”
Pour conclure, Romain Sazy parle de la rivalité entre Toulouse et La Rochelle. Extrait:
“Je lisais récemment dans votre journal qu’on a ces dernières années fait cinq finales sur six possibles. On monte en puissance, on est là. Mais ce serait manquer de respect aux autres équipes du championnat que d’assurer que le Top 14 va désormais se réduire à un duel Toulouse – La Rochelle. L’année dernière, Montpellier et Castres étaient les deux finalistes, que je sache…”