Le technicien Anglais Richard Cockerill a débuté son travail du côté de Montpellier, en tant que manager sportif.
Passé par le Rugby Club Toulonnais en 2017, Richard Cockerill découvre donc son deuxième club de Top 14.
Interrogé via L’équipe, il a expliqué pourquoi il s’est engagé en faveur du MHR pour les saisons à venir. Extrait:
“C’était une opportunité. Pour les entraîneurs étrangers, elles sont rares en France. J’ai joué à Clermont (2002-2004), j’ai entraîné à Toulon (en 2017) où j’ai perdu la finale (contre Clermont, 16-22), c’est encore une déception pour moi… Mais j’aime ce Championnat, il est dur, c’est le plus relevé du monde, c’est long, c’est difficile physiquement, il y a de très bons joueurs. C’était un challenge pour moi et j’adore ça. J’ai passé un super moment à Toulon, sur six mois. Mais six mois, c’est facile (rires). J’ai signé ici pour trois ans et je veux de la constance.”
Il explique pourquoi il a préféré arriver à Montpellier dès cet été plutôt que de rester dans le staff du XV de la Rose durant le Mondial. Extrait:
“J’ai beaucoup discuté avec Philippe Saint-André et le président Mohed Altrad. On a commencé à parler d’une arrivée après la Coupe du monde mais ça voulait dire que je manquais de nombreuses semaines de préparation cet été, celles où vous construisez votre équipe. Il était hors de question pour moi d’arriver en cours de route. Donc j’ai préféré ici pour venir ici dès la reprise (fixée au 3 juillet), bosser à fond sur la présaison et ne pas faire la Coupe du monde avec l’Angleterre. C’était une décision difficile mais c’était important d’être là, dès la reprise. Aucun regret. Vis-à-vis des joueurs, c’est une question de confiance et de légitimité.”
Il précise ne pas avoir été perturbé par le départ d’Eddie Jones et l’arrivée de Steve Borthwick. Extrait:
“Eddie est un super entraîneur, Steve aussi. Il n’y avait aucun problème humain avec Steve. L’Angleterre voulait que je reste mais si je partais à Montpellier, la bonne décision était de partir après le Tournoi pour me tourner vers ce nouveau projet.”
Il exprime sa détermination dans la foulée. Extrait:
“Mon premier objectif en arrivant ici, c’est que l’équipe travaille dur. Onzième du Championnat (le classement du MHR la saison dernière) après avoir été champion au bout d’une saison incroyable… C’est ce que j’ai dit aux joueurs, le Championnat n’a plus de respect pour cette équipe qui a fini onzième. Cette équipe, c’est la mienne maintenant, il faut regagner ce respect et ça commence par un travail très dur cet été.
Je suis prêt à accepter toutes les responsabilités que l’équipe joue bien ou mal. J’ai beaucoup d’expérience, à Leicester (2005-2016), Toulon (2017), Édimbourg (2017-2021), en équipe nationale d’Angleterre (2021-2023)… Je veux que l’équipe travaille bien la semaine et quand arrive le match, j’exige 100 % d’efforts, tout le temps. Si vous perdez en respectant cette exigence – et même si je déteste perdre -, il y a moins de regrets pour les joueurs.”
Il tente ensuite d’expliquer l’échec de la saison Montpelliéraine. Extrait:
“Vous gagnez le Bouclier pour la première fois, vous finissez votre saison tard, votre préparation est plus courte, ce qui entraîne beaucoup de blessures, Yacouba (Camara), (Geoffrey) Doumayrou, Arthur Vincent… Toutes les circonstances étaient difficiles. La saison du titre, c’était une bonne conquête, une grosse défense, un engagement physique total. Sans qu’on sache pourquoi, alors qu’il y avait à peu près les mêmes joueurs, ce n’était pas la même équipe la saison dernière. L’expérience de (Guilhem) Guirado, (Fulgence) Ouedraogo et (Benoît) Paillaugue qui sont partis a manqué aussi.”
Il explique ensuite comment le staff va se répartir le travail. Extrait:
“Philippe ne sera pas avec l’équipe au quotidien. Je suis le manager de l’équipe, en échange permanent avec Philippe qui va assurer les relations avec l’équipe première, le président, les partenaires… Je suis le chef du rugby, Jean-Baptiste Elissalde est responsable de l’attaque avec Benson (Stanley, arrivé cet été) qui travaille sur la défense. La hiérarchie est faite comme ça mais elle n’est pas importante pour moi. Je vais travailler AVEC les entraîneurs, je serai plus en charge du travail avec les avants au quotidien mais le but est de développer notre projet de jeu ensemble.
Avec l’expérience, les idées évoluent. Pour le moment, je découvre les joueurs, le club. Je vais créer cette relation et développer le projet en fonction des profils des joueurs mais encore une fois, je veux qu’ils bossent dur. En dehors des entraînements et des matches, on peut discuter, ils peuvent rigoler, mais quand on bosse, je veux que ça travaille très dur. Il faut que ce club soit constant. Si vous êtes dans les meilleurs chaque année, vous avez une chance de remporter le Championnat. Toulouse ? Constant. La Rochelle ? Constant. Le Leinster ? Constant. Saracens ? Constant.”
Il confirme que le MHR va se battre pour le top 6. Extrait:
“Bien sûr, mais on sait que la concurrence est rude ici. Si cette équipe donne le meilleur d’elle-même, elle a une bonne chance d’y arriver. Pour ça, il faut travailler dur. Moi, je ne suis pas venu en vacances ici.
Je suis rigoureux donc je vais transmettre ça. Quand vous êtes un joueur de rugby professionnel, c’est un privilège. Mais c’est un privilège qui se mérite à force de travail. À Toulon, je ne suis resté que six mois mais j’ai donné à 100 % et les joueurs aussi. Et on aurait pu être champions.”