Ce vendredi, se termine le premier stage de préparation des Bleus au Mondial-2023 en France (8 septembre – 28 octobre). Une session qui a apporté un certain contentement à l’encadrement tricolore sur les 42 joueurs convoqués à Monaco. “Ils ont tous accroché, donc on est très satisfait de l’état d’esprit, de leur investissement, des encouragements qu’ils se font entre eux”, a affirmé Karim Ghezal, co-entraîneur de la conquête et des tâches spécifiques du XV de France.
Explosivité, accélération, ateliers spécifiques… Les séances, par quelque 30 degrés, auxquelles se sont frottés les 42 joueurs sélectionnés par Fabien Galthié au stade Louis-II avaient pour but de “remettre à niveau” les dix-neuf finalistes du championnat, rochelais et toulousains, avec les autres. “On est très, très content de la séance de rugby aujourd’hui (jeudi, ndlr), a ajouté Ghezal. Et plus globalement du travail de grande qualité fourni depuis quinze jours“. Avant de détailler : “Notre luxe, c’est d’avoir pu travailler individuellement avec nos joueurs, sur des choses assez simples finalement, comme les passes.”
“Notre première condition, c’était que les joueurs puissent accepter la charge de travail pendant ces quinze jours”, a expliqué pour sa part le directeur de la performance Thibault Giroud. Et la grosse satisfaction du staff, “c’est qu’on a 100% des joueurs” qui étaient disponibles: “on n’a pas eu à se tracasser à adapter (le programme des séances) pour certains joueurs”, a-t-il ajouté.
“On est vraiment sur un développement collectif intégral et surtout on voit que les joueurs récupèrent très vite, qu’ils sont capables de nous apporter des choses très vite“, s’est réjoui Giroud. Pour le directeur de la performance, “il faut qu’on soit capable de se déplacer plus longtemps, de changer de rythme, d’accélérer à n’importe quel moment du match et à n’importe quel endroit du terrain, notamment pour notre huit de devant: c’est là la clef du très, très haut niveau“. Une méthode qu’il a résumé simplement : “On veut s’entraîner haut pour jouer facile, ça paraît con comme phrase mais c’est ça. »
Certains joueurs, «qui n’ont pas l’habitude de rentrer dans le dur», ont ainsi «joué le jeu» et sans «lâcher»: «tout le monde est derrière, le groupe entier, et ça c’est important», a également relevé Giroud. «Parce qu’on peut parler de «perf‘», de science, de chiffres, de tout ce que vous voulez mais le rugby est un sport de combat et si vous n’êtes pas capables de vous mettre la tête par terre à côté de votre collègue, ça ne marchera pas», a-t-il rappelé. Autre satisfaction : malgré l’intensité des séances, aucun blessé n’est à déplorer. «On a de la chance, les 42 qui ont démarré le stage sont tous sur le pont», s’est félicité Ghezal. Ce que Giroud a expliqué par un «séquençage maximum des séances» et les nombreuses «plages de récupération» (les mercredis et le week-end ayant été «off»), ce qui a évité les blessures.
A partir de samedi, les joueurs ont neuf jours de repos, avec un programme athlétique personnalisé à respecter, avant de se retrouver à Marcoussis pour un deuxième stage jusqu’au 3 août. “J’aurai une heure et demie de travail le lundi, le mardi, le jeudi et le vendredi, soit quatre séances dans la semaine en autonomie, a expliqué le troisième ligne rochelais Paul Boudehent. Ça représentera à chaque fois une heure de musculation et trente minutes de course; (…) On sera équipés d’un GPS, ce qui permettra au staff de savoir exactement ce qu’on fait. Je ne suis pas inquiet, tout le monde jouera le jeu“, a-t-il souligné.
Une confiance dans le reste du groupe qu’on retrouve chez Thibault Giroud : “Pour moi, c’est du caviar, car en face, j’ai des mecs qui vont au bout d’eux-mêmes“. Une situation que le directeur de la performance apprécie grandement, puisqu’à ses yeux, “on peut parler de perf’, de science, de chiffres, de tout ce que vous voulez mais le rugby est un sport de combat et si vous n’êtes pas capables de vous mettre la tête par terre à côté de votre collègue, ça ne marchera pas”.