Licencié par le Castres Olympique en cours de saison dernière, le technicien Pierre-Henry Broncan a intégré le staff des Wallabies pour préparer la Coupe du monde.
Interrogé via Midi Olympique, ce-dernier a expliqué ne pas vraiment suivre l’actualité du rugby Français. Extrait:
“Avec le décalage horaire et le peu de temps dont on dispose, c’est dur. Même si j’essaye de me tenir au courant. Une fois en France, ce sera plus simple. J’ai vu que les clubs avaient repris. C’est particulier, vu d’ici, car en Australie, en Afrique du Sud ou en Nouvelle-Zélande, ils ne sont pas du tout en préparation. C’est tout pour l’équipe nationale.”
Il est tout de même revenu sur la victoire des Bleuets à la Coupe du monde. Extrait:
“Cette équipe m’a plu. J’en discutais souvent avec Tom Hooper et Carter Gordon, qui sont dans le squad wallaby et avaient tous deux leurs frères à la Coupe du monde moins de 20 ans. Cela prouve à quel point les clubs bossent fort en France, et je les félicite tous, amateurs ou professionnels. Quand j’en parle ici, cela étonne les Anglo-Saxons parce que je raconte combien les journées sont longues chez nous à l’école mais cela n’empêche pas les gosses d’aller jouer dans les clubs le soir.
Le rugby français a vraiment une formation de qualité. Il faut le souligner. Nous avons de très bons éducateurs dans les clubs amateurs et désormais de très bons entraîneurs formateurs dans les clubs professionnels. Pour l’équipe de France, c’est du pain béni de recevoir des joueurs de haut niveau en sélection parce qu’ils ont bien travaillé dans leurs structures. Vous savez ce que j’ai répété aux Australiens ?
Sur les quinze titulaires en finale de la Coupe du monde U20, une dizaine de gamins avaient déjà joué en Top 14. Pour certains, très souvent. Et d’autres, comme Marko Gazzotti que j’ai vu parfois dominant en Pro D2 à 18 ans, vont exploser rapidement. L’invention des Jiff a changé le rugby français et l’ensemble de notre formation, avec l’obligation de les faire jouer, donc de former des jeunes et de les lancer de plus en plus tôt. La rencontre sous pression, c’est ce qui fait le plus progresser. Les gosses, qui jouent en Top 14 et en Pro D2, y sont habitués quand ils arrivent au Mondial moins de 20 ans. Cette compétition est même sûrement plus facile pour eux que les matchs de Top 14 ou de Pro D2. Tout le monde s’est mis au travail en France après l’échec de la Coupe du monde 2015. Elle nous a fait comprendre qu’il fallait vraiment bosser… Depuis, les résultats sont très bons et l’avenir est radieux.”
Questionné sur son avenir, il indique ne pas encore savoir ce qu’il fera. Extrait:
“Pour l’instant, je n’ai rien. La saison est lancée en France et on verra après la Coupe du monde, quand je serai sur place. J’ai un poste aujourd’hui dans une sélection nationale mais c’est une préparation de Coupe du monde. C’est presque encore plus prenant que dans un club. Pour la suite, on verra plus tard.
Pour quelqu’un qui aime profondément ce sport comme moi, se retrouver là, ce n’est que du plaisir. C’est peut-être intense mais je n’échangerais pas ma place. Le rugby international, ça va vite et c’est très enrichissant.”