Réunis depuis dimanche soir à Marcoussis, les joueurs du XV de France ont alterné physique et ballon ce mardi à l’entraînement, sans se ménager. Par prudence, le Toulousain François Cros, lui, ne s’est pas entraîné. Par ailleurs, le staff des Bleus a décidé de libérer les joueurs ce week-end.
Après Monaco et les neuf jours de coupure dont les Bleus ont disposé, l’intensité se redescend pas dans la préparation du XV de France. A entendre le directeur de la performance Thibault Giroud motiver ses troupes et intimer aux joueurs de ne pas “relâcher l’effort” lors de courses en côte où ils sont à la lutte à trois sur plus de quarante mètres (“les 3e lignes peuvent pousser jusqu’à 50 mètres !”), on sent que la douleur physique et l’acide lactique, deux acteurs du stage à Monaco, sont encore bien présents dans l’Essonne.
Les Bleus se motivent, se chambrent et s’encouragent. Les “allez Doudou!” à l’attention de Dorian Aldegheri et son duel de sprinter avec Uini Atonio font sourires les avants, qui, groupés et soudés au sens propre comme au sens figuré, basculent ensuite vers le terrain d’entraînement pour y défier bruyamment les trois quarts. Cela rigole, dans une bonne ambiance et on est aussi rassuré au sujet de Cameron Woki.
Car le polyvalent deuxième ou troisième ligne du Racing 92 n’avait pas bien débuté la séance. En cause, un mollet récalcitrant à l’échauffement qui lui avait valu l’intervention du staff médical et pas d’étirements.
Mais après les sprints, si sa démarche semblait parfois hésitante, le collectif permettait de rassurer tout le monde. Cameron Woki a pu disputer l’opposition sans problème apparent.
En bord de terrain, son compère de la troisième ligne François Cros était à l’inverse à l’arrêt. En basket, il s’est contenté d’observer ses coéquipiers. “Il est ménagé par prudence, à cause d’une douleur à la hanche“, a justifié l’entraîneur en charge de l’attaque Laurent Labit.
Et comme les joueurs seront “off” mercredi, son retour est attendu jeudi. Car sur le terrain, les courses et relances, sans pouvoir souffler par moment, ont été nombreuses.
Entre les chasubles bleues et blanches pas d’arrêt entre un essai d’une équipe et un ballon d’attaque de l’en-but de celle qui venait de l’encaisser. Les mains sur les têtes à la moindre pause, les joueurs cherchaient de l’air, pourtant assez frais ce mardi après-midi à Marcoussis.
Le temps d’apercevoir que les Serin, Mauvaka, Flamand, Dupont, Ollivon, mais aussi (et surtout!) les jeunes Gailleton et Bielle-Biarrey étaient en forme et avaient de l’appétit offensif, avec en mémoire un côté fermé joué en première main à la sortie d’une mêlée par Antoine Dupont, une superbe et longue sautée dans les bras de Gailleton qui s’en allait mystifier le dernier défenseur d’un croché intérieur fatal… les places seront chères et “personne ne doit se croire installé” a bien insisté Laurent Labit en conférence de presse.
Comme à Monaco, après deux blocs de deux jours, les Bleus enchaîneront avec un jour de repos. Précision, les journées de mardi et vendredi permettront de jouer sur tout le terrain et d’enchaîner les longues courses, contrairement au lundi et jeudi où on réduira les espaces pour ne pas prendre trop de risque avec le physique des joueurs. Et cerise sur le gâteau pour ceux-ci, le staff a décidé de les libérer le week-end prochain.
“C’est important car on a des périodes très longues de préparation on a tous des familles, des proches et couper pour les voir: c’est important, argumentait William Servat, co-entraîneur en charge de la conquête. J’en parlais avec certains joueurs, la Coupe du monde que j’ai fait, en 2011, on n’a pas eu autant de liberté. Le week-end prochain, Fabien (Galthié) a pris la décision de faire rentrer les joueurs chez eux. Et à Capbreton, les familles seront là. Cette semaine, les joueurs sont tous revenus au poids et au seuil de travail fixés. Tout le monde a joué le jeu. C’est un groupe responsable, qui s’implique. Et pour avoir de la confiance, il faut en générer.”
Leurs efforts seront donc récompensés.