Le deuxième ligne international Sud-Africain Bakkies Botha s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer sa carrière sportive.
Il a dans un premier temps évoqué la forme des Springboks à l’approche de la Coupe du monde. Extrait:
“Evidemment. Je n’ai aucun doute sur mes Springboks. Mais cette Coupe du monde sera aussi la plus ouverte de l’histoire : il y a six ou sept équipes capables de remporter la compétition. Les Français, s’ils parviennent à absorber la pression de l’évènement qu’ils accueillent, seront dangereux. Les All Blacks, les Anglais, les Ecossais et les Irlandais peuvent eux aussi renverser n’importe qui. Quant aux Fidjiens ou aux Tonguiens, ils n’ont jamais été aussi armés. Ça va cogner…”
Il affirme avoir déjà joué contre les Bleus en France. Il s’en souvient très bien. Extrait:
“Un certain nombre de fois… Mais le match m’ayant le plus marqué, c’est celui de l’automne 2002, à Marseille (30-10). Ce jour-là, j’avais pris un carton jaune pour avoir donné un coup de genou au pilier français (Jean-Jacques Crenca). Au Vélodrome, je n’avais pas su gérer mes émotions : l’électricité et le bruit dans le stade m’avaient fait tourner la tête…”
Il précise que souvent, les adversaires essayaient de le faire disjoncter. Extrait:
“Des dizaines de fois… À mes débuts en Currie Cup, mes adversaires me provoquaient déjà sans arrêt. Un jour, AJ Venter (ancien deuxième ligne des Sharks, N.D.L.R.) a cherché à me faire sortir de mon match. Alors, avant chaque mêlée, Craig Joubert (arbitre sud-africain, N.D.L.R.) me disait : “Reste avec moi, Bakkies. Il ne t’arrivera rien”. C’était plutôt drôle.”
Dans la foulée, il a parlé du sélectionneur Australien Eddie Jones. Extrait:
“Eddie Jones est un caractère. Son personnage a de l’épaisseur et me plaît. Il va s’appuyer sur le paquet d’avants des Brumbies pour densifier son équipe. Eddie veut couper avec le jeu flashy qui a desservi les Wallabies ces quatre dernières années. Il sait quel est le chemin. Avant de se rendre au Loftus de Pretoria pour affronter les Springboks, il a même annoncé que ses joueurs allaient renverser l’Afrique du Sud en mêlée fermée… J’aime ce genre de déclaration…”
Lorsque le journaliste lui demande si le paquet d’avants Sud-Africain est plus lourd qu’à son époque, Bakkies Botha préfère en rire. Extrait:
“Vous êtes fou ! Si vous regardez le paquet d’avants des Springboks en 2007, vous constaterez que le mec le plus léger de la maison sud-africaine était John Smit (talonneur) et qu’il pesait 122 kg ! (il éclate de rire) Les mecs sont athlétiques aujourd’hui. Plus que nous ne l’étions, probablement. Mais nous étions plus lourds, plus brutaux. Juan Smith avait beau jouer troisième ligne, il faisait presque 2 mètres et pesait 118 kg. Mais cette évolution est normale, après tout : les Springboks d’aujourd’hui doivent coller à un plan de jeu différent du nôtre.”
Pour conclure, il encense Paul Willemse, le deuxième ligne du XV de France. Extrait:
“C’est un super joueur. Paul frappe à la porte des très grands joueurs de deuxième ligne actuels. Mais attention : le staff des Bleus doit garder un œil sur lui parce qu’il a tendance à prendre du poids… Il faut le surveiller comme le lait sur le feu… Avec quelques kilos de moins, il deviendrait un monstre.”