Le nouveau manager du Racing 92, Stuart Lancaster s’est confié via Le Parisien à l’approche du début de la saison 2023 / 2024.
Il explique sa décision de rejoindre le Racing 92. Extrait:
Entraîner en Top 14 est vraiment un gros défi. C’est intéressant pour un coach de se confronter à différents environnements, une nouvelle langue, de devenir numéro un aussi, car, au Leinster, j’étais numéro 2, derrière Leo Cullen. Donc, la façon dont le Racing m’a approché, son professionnalisme, la vision de Laurent (Travers) et Jacky (Lorenzetti) pour le club aussi, tout cela m’a impressionné. Je me suis décidé après mes vacances en septembre 2022, et j’ai dit au président du Leinster que ce serait ma dernière saison.
Il estime que le Racing 92 a les moyens d’aller très haut. Extrait:
C’est un club de très haut niveau, et qui, d’après moi, a le potentiel pour aller encore plus haut. Je crois dans le développement de nouveaux talents, et ici, il y a de quoi faire. Le Leinster est un club formateur aussi, mais ici, au Racing, on y ajoute des joueurs de valeur d’autres pays. Mon sentiment, c’est que le Racing est un club avec beaucoup de moyens, de potentiel, un stade génial, mais je pense qu’il peut avoir plus de succès. Et qu’il peut construire un lien plus étroit avec ses supporters, son environnement mondialement connu. Il y a la possibilité de renforcer le lien entre les joueurs, les jeunes comme les stars, et le public de région parisienne, pour maintenir le club au sommet européen pour longtemps. Surtout en profitant de l’élan populaire de la Coupe du monde.
Il apprécie d’ailleurs énormément Paris La Défense Arena. Extrait:
Il peut venter, pleuvoir, faire froid dehors, cela n’a pas de conséquences. Pour les équipes qui veulent jouer un jeu attractif, c’est fantastique. D’un point de vue purement rugby, c’est incroyable d’avoir cet équipement. Du point de vue de l’expérience spectateurs, ils ne trouveront pas mieux. Alors, oui, il y a beaucoup d’autres sports à Paris, le foot, il va y avoir les Jeux olympiques, des tas de choses à voir autre qu’un match de rugby… Mais en termes d’expérience pour les joueurs et les spectateurs, Paris la Défense Arena, il n’y a pas mieux, c’est génial.
Il estime être en mesure de faire gagner un titre au Racing 92. Extrait:
Ça se pourrait (sourire). Ce n’est pas facile. Au Leinster, pendant sept ans, on a gagné cinq titres. Et on a aussi perdu beaucoup, les deux dernières finales européennes, notamment. Chaque match en fin de saison peut basculer sur peu de chose, un rebond, un carton, une décision arbitrale, un peu de chance… Dans le Top 14, c’est difficile de gagner. Mais c’est ce que je veux.
Si vous avez vu le Leinster pendant ces sept dernières années, vous avez vu la qualité du rugby, le jeu consistant, une équipe qui marque beaucoup d’essais, dans toutes les compétitions. C’est l’objectif ici. Une équipe forte, un jeu d’attaque, dans les espaces. Mais aussi, parce que je coache l’attaque et la défense, et qu’on ne peut pas gagner le Top 14 sans une défense forte, il faut renforcer ce secteur de jeu.
Il est conscient que la défense Francilienne n’est pas performante. Extrait:
C’est évident. Ce sont les statistiques. Il faut progresser là-dessus. Tous les joueurs le savent. Nous voulons profiter de la présaison pour améliorer ce secteur-là. Mais je veux aussi épouser l’ADN du Racing, tout en fournissant des structures, un cadre pour jouer. Pour s’amuser, tout en produisant un rugby qui gagne.
Concernant le capitanat, rien n’a encore été définitivement tranché. Extrait:
Henry Chavancy m’a beaucoup aidé, il a fait un super job en tant que capitaine du club. Mais ça ne veut pas dire qu’il sera le capitaine à chaque match. Il ne s’agit pas seulement de promouvoir une seule personne comme capitaine, mais de promouvoir un leadership au sein de l’équipe, et on a un groupe pour cela. Henry a cette expérience et a passé beaucoup de temps dans le club, mais il a derrière lui beaucoup d’autres leaders, et d’autres qui vont s’y intégrer, comme Siya Kolisi. On verra comment on fait au cours de la saison. En ce moment, on a 43 joueurs à l’entraînement, et on a 11 joueurs à la Coupe du monde, dont beaucoup de leaders. On a aussi une opportunité de promouvoir des jeunes, c’est très bénéfique pour eux.
Privé de nombreux internationaux durant le Mondial, Stuart Lancaster ne se veut pas inquiet. Extrait:
Je ne suis pas inquiet de la qualité des joueurs que l’on a : Le Garrec, Spring, Tedder qui arrive, Gibert qui est excellent, James Hall à la mêlée, Saili, Klemenczak, Henry (Chavancy). On a aussi beaucoup de talents.
Évidemment, on est très respectueux de nos adversaires. Je sais comme chaque match est dur, comme le Top 14 est serré. On a trois matchs (Bordeaux à domicile samedi 19 août, Pau à l’extérieur et Perpignan à domicile). Ensuite, on a un break de six semaines, avant de reprendre le lendemain de la finale de la Coupe du monde, le 29 octobre. Ce sera comme une seconde présaison. Car, là, nous n’avons eu que trois semaines pour se préparer. D’autant qu’il y a eu beaucoup de changements, chez les joueurs mais aussi dans le staff. On a changé beaucoup de choses, les schémas défensifs. Les joueurs se sont très bien adaptés.
Pour conclure, il refuse de choisir entre le Top 14 et la Champions Cup. Extrait:
Les deux pour moi sont un objectif. Notre job, vraiment, n’est pas d’aller trop vite et de parler de finales. Nous devons être cohérents, prendre match après match. Pour pouvoir être en position de concourir en fin de saison. L’an dernier, le Racing est allé en phase finale en Top 14, pas en Champions Cup. Je dois m’assurer que nous serons compétitifs sur les deux tableaux.