L’ailier du Stade-Toulousain, Matthis Lebel n’a pas été retenu dans le groupe France pour préparer la Coupe du monde.
Ce-dernier s’apprête à débuter le Top 14 avec le Stade-Toulousain, vendredi soir contre Bayonne à Jean-Dauger.
Interrogé via Midi Olympique, celui-ci indique être prêt. Extrait:
Je suis revenu avec la banane à l’entraînement et j’ai hâte de revenir sur les terrains maintenant. C’est ce qui est paradoxal : avec les saisons longues que l’on a, on apprécie vraiment les vacances et le fait de pouvoir passer du temps avec nos proches mais il y a toujours cette envie de reprendre qui nous rattrape.
Il ne cache pas que le groupe Toulousain sera inexpérimenté lors du premier bloc du championnat. Extrait:
On ne va pas se mentir, il est beaucoup moins expérimenté que d’ordinaire, avec de nombreux jeunes. C’est la volonté du club de s’appuyer sur ce vivier. Les espoirs ont fait une super saison et c’est bien qu’ils aient une opportunité de se montrer : il y en aura deux, trois, quatre voire plus qui auront une occasion à prendre cette saison. À côté de ça, il ne faut pas oublier que le club doit rendre des résultats tous les week-ends, en sachant que l’on sera attendu après le titre de la saison passée. On sait aussi que les équipes aiment nous prendre pendant ces périodes de doublons car nous pouvons manquer de repères. À nous de répondre présent collectivement pour renvoyer la plus belle image possible du club.
Pour lui, commencer la saison à Bayonne est déjà un gros défi. Extrait:
C’est un gros défi, oui. Bayonne reste sur une magnifique saison et a continué de se structurer depuis. Si l’on ne répond pas présent d’entrée, on risque une mauvaise surprise. Pour pallier les absences, il faudra que chacun donne le meilleur de soi.
En ce début de saison, il pourrait être utilisé au poste d’arrière par Ugo Mola. Extrait:
J’avais eu la chance d’y jouer lors de mes années au centre de formation puis avec les moins de 20 ans en Argentine. J’avais fait mes premiers matchs en 15, aussi. Depuis, je m’en étais éloigné mais là, il faut parer à toutes les éventualités. Ce qui m’intéresse, c’est d’apporter le plus possible à l’équipe. Il y a des différences, forcément, avec mon poste d’ailier sur les repères, les placements, le jeu sans ballon… C’est à moi de m’adapter.
J’ai vagabondé un peu partout. Quand j’étais plus jeune, j’aimais bien jouer centre. Après, au fil des années, on t’oriente vers un poste car on pense que tu as les dispositions pour y jouer : ça a d’abord été en 15 pour moi. Quand je suis arrivé en équipe une, je pense que la marche était trop haute pour que je reste à l’arrière. À ce moment-là, il y avait Maxime Médard, Thomas Ramos et Cheslin Kolbe. Quand tu as 18 ou 19 ans, tu sais que tu n’es pas invité face à de tels gars. J’avais peut-être plus de chance de m’épanouir à l’aile et c’est la décision que j’avais prise, en concertation avec Ugo. Je pense que ça a été une des meilleures que j’ai eues. Sinon, je n’en serais pas là aujourd’hui.
Il précise avoir évacué la déception de ne pas pouvoir disputer la Coupe du monde. Extrait:
Oui, un défi en remplace un autre. C’est la chance que l’on a d’être sportif et encore plus d’être dans ce club : tous les jours, toutes les semaines, je ne dirais pas que tu joues ta place mais tu es amené à donner le meilleur de toi-même. Je n’ai pas le temps de tergiverser. Concernant la liste, j’ai forcément été un peu déçu car j’aurais aimé faire la préparation, au moins, pour me défendre et voir où j’en étais par rapport aux meilleurs ailiers de France. Et après, les coachs auraient fait leurs choix. Ça ne s’est pas passé comme ça. J’ai coupé et je me suis vite remis au travail pour repartir deux fois plus fort et espérer un jour m’étalonner avec les meilleurs.
Pour conclure, Matthis Lebel a une grosse pensée pour son ami Romain Ntamack, forfait pour la Coupe du monde. Extrait:
Sale matinée, oui. Cette nouvelle a été dure à entendre, d’autant plus que je l’ai appris presque en même temps qu’Emile, dont je suis aussi très proche. Sportivement, il va manquer à l’équipe de France et à nous, c’est une certitude. Mais au-delà de ça, c’est surtout pour lui que c’est dur. Ce n’est pas la première fois qu’il a une grosse désillusion avant une grande échéance, c’était déjà arrivé avant une finale de Top 14. Ça me fait ch… pour lui. Il mérite tellement mieux. Il méritait d’apporter sa classe et toutes ses qualités au XV de France lors de ce Mondial. Ça me touche. Je l’ai eu au téléphone très rapidement, il sait qu’il a des copains, qu’il est entouré. Ce que je peux dire à tout le monde, c’est qu’il va s’arrêter un peu, il va faire ce qu’il faut faire et il reviendra dix fois meilleur.