Cet été, Isabelle Ithurburu a décidé de quitter Canal + a fin de rejoindre TF1.
Interrogé via L’équipe, elle s’est confiée sur son enfance.
Elle dévoile son lien avec le rugby. Extrait:
« Mes parents tenaient une petite épicerie à Pau et travaillaient sept jours sur sept. On vivait au-dessus de la boutique et, avec mon frère, on était un peu des enfants de la télé parce qu’on devait s’occuper… Mais, quatre samedis par an, mon papa laissait ma mère seule dans l’épicerie pendant trois heures pour regarder le Tournoi des Cinq Nations. Je n’aimais pas le rugby au début parce que, pendant ce moment-là, on ne pouvait pas avoir accès aux dessins animés.
Mais, comme j’étais très curieuse, je comprenais bien que c’était important pour mon papa. Donc, sans m’y intéresser de près, je baignais dans cette atmosphère, avec le bruit et les images des matches du quinze de France. Parfois, il s’endormait devant… et ça, ajoute-t-elle en riant, ça nous énervait encore plus ! »
Elle explique comment elle est finalement tombée dans la marmite du rugby. Extrait:
« On était chez ma grand-mère, dans les Hautes-Pyrénées. Elle avait une télévision minuscule et pas de canapé… Mais ce jour-là, mon père avait sorti les chaises de la cuisine et nous avait postés devant l’écran. Il m’avait dit : “Isabelle, si tu dois regarder un match avec moi, c’est celui-là !” J’avais 16 ans. Je le vois encore passer l’avant-match à me dire qu’on va en prendre une belle mais que cela va être génial de voir la Nouvelle-Zélande, la plus belle équipe du monde.
C’était effectivement très beau… sauf qu’on a gagné ! Je me revois sur cette chaise en bois, ébahie par l’émotion, l’esthétique, les valeurs – même si je n’utilisais pas ce mot-là à l’époque – renvoyées par ce sport. Je ressentais que ce n’était pas le foot, cela me correspondait davantage… »
Elle évoque dans la foulée ses débuts à la télévision. Extrait:
« Sur le plateau, j’étais face à des consultants comme Serge Blanco, Bernard Laporte, Byron Kelleher, mais je me sentais déjà comme à la maison. Si je résume, ma première expérience, c’est une Coupe du monde jouée en Nouvelle-Zélande qu’on a failli remporter en étant nuls. »
Eric Bayle raconte les débuts d’Isabelle Ithurburu. Extrait:
« Isa » apparaît comme la bonne copine. Quand on grandit dans des régions de rugby, on a une manière de se comporter un peu en adéquation avec ce sport, avec cette facilité d’abord, analysait Éric Bayle dans L’Équipe en novembre 2020. Lorsque tu rencontres Isabelle, elle est naturelle. Ça a cartonné tout de suite auprès des joueurs, des dirigeants, comme des fans. »
En revanche, elle concède que la Coupe du monde de 2015 n’a pas été extraordinaire. Extrait:
« L’équipe de France sentait qu’elle allait dans le mur. À couvrir aussi, ce n’était pas terrible, on n’avait pas d’espoir. J’ai mangé mon pain noir. Les gens m’ont appréciée sur Canal parce qu’ils se sont dit : “Elle est comme si elle était avec nous au stade.” Je suis juste mieux habillée, bien maquillée, mais il ne faut surtout pas se retenir ! En plus, là tu as le droit d’être pro France, contrairement au Top 14 où tu dois te contenir un peu. »
Elle souhaite désormais enchaîner avec TF1. Extrait:
« Je souhaite faire la même chose sur TF1 pendant ce Mondial (elle sera notamment accompagnée de Frédéric Michalak, Marjorie Mayans et Yannick Nyanga en plateau). Là, on touche un public vraiment immense. Les personnes qui connaissent ce sport doivent se sentir respectées, mais celles qui ne comprennent rien ne doivent pas être perdues en chemin.
Je dois emmener mon sport le plus loin possible et je suis convaincue que cela passe par des événements comme celui-ci, gratuits, dont tout le monde peut partager la ferveur. Finalement, je ne souhaite qu’une chose, que le plus grand nombre vive ce que moi, jeune fille, j’ai ressenti en 1999. »