L’ailier international Français Teddy Thomas a disputé sa première saison sous les couleurs du Stade Rochelais.
Ce-dernier va attaquer sa deuxième saison avec les Maritimes.
Interrogé via Midi Olympique, Teddy Thomas est revenu sur cette première saison avec les Rochelais.
Il ne cache pas être déçu de cette première saison. Extrait:
À titre personnel, ces derniers mois ont été assez mitigés. Je n’ai pas fait les matchs que j’espérais offrir aux supporters rochelais. Mon adaptation a pris plus de temps que prévu. Il y a énormément de choses qui ont changé en un an pour moi, et pas qu’au niveau du rugby. Ce n’est absolument pas une excuse mais en tout cas, j’ai eu du mal à m’acclimater à mes débuts. Malgré une nette amélioration au printemps, je n’ai tout de même pas réussi à accrocher le train pour disputer les matchs importants en fin de saison.
Il explique pourquoi il rencontre des difficultés avec son nouveau club. Extrait:
Mon style de vie a changé, de même pour le système d’entraînement. Ici, on pratique un rugby beaucoup plus axé sur la défense. Cela fonctionne puisque les résultats sont là mais ça a été assez compliqué. J’ai besoin d’être en confiance pour être à mon meilleur niveau. Même si le staff et mes coéquipiers ont été exceptionnels avec moi, j’ai mis du temps à assimiler ce qu’on me demandait de faire. Tout ça est désormais derrière moi. Ma première saison à La Rochelle est positive dans l’ensemble mais j’espère apporter beaucoup plus lors de l’exercice qui arrive.
Il avoue avoir été triste de ne pas jouer les matches importants du club. Extrait:
Bien sûr. J’étais triste d’être en tribunes pour les demies et les finales de Top 14 et de Champions Cup mais malheureusement, je me suis blessé au très mauvais moment. Je me suis déchiré les deux soléaires, un muscle entre le tendon d’Achille et le mollet. Personne n’avait entendu parler de cette blessure et c’est bien évidemment tombé sur moi. J’ai été touché aux deux jambes sur la pelouse du Vélodrome face à Toulon. Après ça, j’ai galéré pour revenir au plus vite et aider le groupe durant les phases finales. Émotionnellement, ce nouveau coup dur a été difficile à digérer, surtout quand tu vois tes coéquipiers gagner des titres sans toi. Dans mon esprit, je ne m’estime pas champion d’Europe.
À l’heure actuelle, je me dis ça. Peut-être qu’à la fin de ma carrière, je serai heureux d’avoir remporté la Champions Cup. Je n’ai pas touché le trophée et pris aucune photo avec. C’est quelque chose qui m’était impossible. Par contre, j’ai fêté le titre avec tout le monde, je n’ai pas raté ça ! (rires)
Il précise ne pas avoir parlé de ce sujet à ses coéquipiers. Extrait:
Je n’en ai pas parlé. Tout le monde était logiquement sur un nuage, après ce deuxième titre consécutif. Mon sentiment personnel importe peu. Je m’inflige ça tout seul. Chaque personne que je croise me signifie que je suis champion mais au fond de moi… Cela faisait très longtemps que je n’avais pas pleuré et au coup de sifflet final, je me suis mis à pleurer de tristesse. J’étais malheureux de ne pas pouvoir partager ça avec mes amis sur le terrain.
Dans la foulée, il indique ne pas avoir célébré le titre. Il a préféré se mettre en retrait. Extrait:
Je me suis mis en retrait, je n’ai pas célébré comme l’ensemble du groupe. Mais ce n’est pas du tout contre les supporters. Honnêtement, je n’avais jamais vu ça. Autant de monde pour rendre hommage à ses héros, c’était exceptionnel. Même lorsque j’étais gamin et que j’allais voir les joueurs du Biarritz olympique fêter le Brennus à la mairie, c’était complètement différent. Il y a vraiment un engouement spécial ici.
Il espère désormais lancer pleinement sa saison et son expérience avec La Rochelle. Extrait:
La saison prochaine, je veux simplement prendre part à une finale, un match hyper important pour l’histoire de La Rochelle. J’ai été très heureux de faire partie de l’aventure en 2023, mon objectif est désormais de ramener un nouveau trophée aux supporters, mais avec le sentiment d’y avoir pleinement participé.
Franchement, je vais très bien. Mine de rien, j’ai quand même pas mal joué la saison dernière. J’ai juste été blessé à la mauvaise période. Pour l’instant, mon corps ne me fait pas souffrir, mais j’attendrai la fin de la deuxième préparation physique, celle qui se fera pendant la Coupe du monde, pour faire un point. Mes ischio-jambiers m’ont laissé tranquille l’an dernier, c’est déjà une très bonne chose. J’espère que ça continuera.
Il s’est ensuite confié sur ses faiblesses physiques. Extrait:
On ne pense pas aux blessures quand on entre sur le terrain. Le staff rochelais sait que j’ai des faiblesses physiques donc je suis parfois écarté de l’entraînement pour me préserver, d’une certaine manière. Ensuite, quand on joue cinq voire six matchs consécutifs, ils se mettent d’accord pour savoir à quel moment je vais être mis au repos pour ne pas trop enchaîner.
Surtout, un concurrent de taille vient d’arriver à La Rochelle, l’Anglais Jack Nowell. Extrait:
Je ne vois pas vraiment ça comme un point négatif. En Top 14, il y a de la concurrence partout, il ne faut pas rêver. Et heureusement, j’ai envie de dire. Cela nous pousse à tout donner. J’ai passé quelques saisons dans les rangs du Racing 92 où il y avait quatre joueurs à chaque poste donc je suis habitué. La saison dernière, on s’est tous tirés vers le haut et il n’y a jamais eu de problème. Il n’y a aucune raison que ça change. Jack, je le connais très bien. On est de la même génération et on s’est souvent affrontés en sélection.
Je dirais qu’il est plus complet. Il peut jouer troisième ligne, pas moi… (rires) C’est un joueur qui a été capitaine à Exeter, qui a aussi joué deux Coupes du monde. Il a plus d’expérience que moi mais je suis heureux d’apprendre à ses côtés et on attend énormément de lui. C’est ce genre de recrues qui nous permettent de jouer sur les deux tableaux.
Pour conclure, Teddy Thomas explique ne pas vouloir prioriser le Top 14 à la Champions Cup. Extrait:
Je ne pense pas qu’il faille prioriser le championnat au détriment de la coupe d’Europe. On a tout de même la chance d’avoir un effectif qui nous permet de jouer les deux tableaux à 100 %. Quand tu gagnes la Champions Cup deux fois d’affilée, c’est impossible d’être rassasié. On veut tout rafler, c’est normal. Ensuite, il va vraiment falloir soulever ce Brennus une bonne fois pour toutes. Mais avec les moyens qui sont mis, on peut aisément y croire.