Ce jeudi midi, le sélectionneur du XV de France, Fabien Galthié a dévoilé la composition d’équipe qui affrontera l’Australie, dimanche en préparation du Mondial.
Il s’est confié sur ce match à venir. Extrait:
“C’est le quatrième match de préparation. On est donc encore dans le mois de préparation avec un focus sur les matches. Ça nous a obligés à enchaîner l’Écosse deux fois, les Fidji et maintenant l’Australie. Ça nous donne un rythme, à la fois le staff et les joueurs, d’enchaînement contre des nations classées dans les dix meilleures mondiales. On est toujours dans cette période de préparation.
La Coupe du monde commence douze jours plus tard avec un rassemblement une semaine avant. On est focus sur ce match. L’équipe que nous avons alignée, en lissant les temps de jeu, permet de développer l’expérience collective, préparer un maximum de joueurs à l’épreuve qui nous attend, et lisser au maximum les joueurs qui rentrent sur le terrain. On est à 160 minutes, peu de joueurs dépasseront les 200 minutes de temps de jeu. On est dans ce que l’on avait envisagé et préparé à quelques exceptions près à cause des aléas de ce jeu. On est dans ce qu’on avait préparé, c’est-à-dire enchaîner quatre matches de préparation puis après on basculera sur la compétition.”
Lorsqu’un journaliste lui demande si Matthieu Jalibert est désormais l’ouvreur numéro 1 des Bleus, Fabien Galthié utilise une pirouette. Extrait:
“Il est numéro 10, pas numéro 1. Il joue à l’ouverture, pas pilier gauche. Ça fait quatre ans qu’il voyage et joue avec nous. Il a presque 30 sélections (ce sera sa 26e dimanche). Je considère que l’approche de la 30e sélection est vraiment un cap. Matthieu est en train de passer un cap dans sa croissance, son expérience individuelle et collective. C’est intéressant aussi de voir son parcours. Il a traversé des moments très heureux et d’autres plus complexes liés à la performance et à la blessure, ainsi que des moments de vie en club.
Matthieu est encore un joueur jeune (24 ans) mais il s’approche de la maturité internationale. On a toujours compté sur lui depuis quatre ans. Il n’y a pas de discussions sur son potentiel et sa capacité à assumer son poste de numéro 10 avant d’affronter l’Australie. Pour la composition d’équipe avant la Nouvelle-Zélande, on vous l’annoncera comme d’habitude.”
Fabien Galthié a ensuite parlé de la polémique autour du nombre de matches de préparation joués avant le Mondial. Extrait:
“Cela a déjà été évoqué. Je crois qu’il y a un débat et on l’entend. On est déjà très déçus sur les forfaits pour blessure. Le rugby est un sport de combat. On peut se blesser à l’entraînement, à l’échauffement, dans des matches très intenses et d’autres peu intenses. Sur le week-end dernier (contre les Fidji), on est montés à des niveaux d’intensité rarement rencontrés durant notre mandat et on finit sans blessé.
Il y a une sorte de question permanente et d’incertitude liée à la blessure mais que voulez-vous que je vous dise ? Il faut jouer et se préparer. Je ne reprendrais pas les expressions de Thibault Giroud qui sont très imagées et qui a raconté un peu sa façon de voir les choses mais on est tous alignés là-dessus.
Je vais vous raconter pourquoi nous avons choisi d’enchaîner un mois de match de préparation. Dans les années 1992, 1993, 1994, Pierre Berbizier était sélectionneur de l’équipe de France. Il existait encore des tournées. On enchaînait quasiment des matches tous les trois jours et souvent le septième, c’était le test-match qui arrivait souvent la cinquième semaine. En 1992, la tournée avait été difficile au début contre des équipes de province mais on a battu l’Argentine sur les deux tests. En Afrique du Sud, ç’a été la même chose un an plus tard, pareil en Nouvelle-Zélande.
L’enseignement, c’est qu’une équipe a besoin de jouer. L’entraînement ne remplace pas le match. Bien sûr, je peux entendre ceux qui annoncent qu’il ne faut pas jouer. Quand on part en tournée, on n’a pas de match de préparation et comme par hasard, les performances, liées aussi à d’autres raisons comme le calendrier, sont moins ”successful” (fructueuses).
En tant qu’entraîneur du Stade Français, lors de la saison 2004-2005, on fait deux finales que l’on perd en prolongation. On fait pas loin de 45 matches dans la saison. On finit très tard et on démarre très tôt. Je prends l’option de ne pas faire de matches amicaux. On perd à Narbonne et l’équipe a été en difficulté durant six matches avec des blessés car l’équipe n’était pas prête. Voilà comment je peux argumenter le plus simplement possible avec les leçons de l’expérience qui évidemment n’éclaire que celui qui la porte.”
Il a ensuite évoqué le passage de 42 à 33 joueurs. Extrait:
“Effectivement, nous sommes passés à 33. Souvent, nous avons travaillé à 42 joueurs puis 28. C’est une nouvelle forme de travail. Ça va être une nouvelle version de préparation durant la compétition. Ça va nous amener à modifier le contenu de nos semaines d’entraînement, d’avant match. Ça a déjà été organisé.”
Pour conclure, Fabien Galthié explique pourquoi Sébastien Taofifenua jouera ce match. Extrait:
“Sébastien faisait partie d’un groupe de 26 joueurs que nous avons sélectionnés mi-juin la semaine des demi-finales pour s’entraîner à vivre une semaine de Coupe du monde. Il a travaillé une semaine pour toucher du doigt ce que l’on allait demander dans la préparation. Ensuite, il est parti en club (Lyon) et il s’est préparé avec cette idée que tout pouvait arriver et qu’il pouvait être convoqué.
Effectivement, on a eu besoin de lui. Il a fait son match la semaine dernière avec son club et il nous a rejoints dimanche. Honnêtement, je n’ai pas senti le joueur en difficulté même s’il n’a pas les deux mois de vie en communauté. On était restés en contact avec lui et son manager. On l’avait préparé. On savait qu’on pouvait avoir quelques exceptions sur des cas particuliers pour ventiler et lisser un peu les temps effectifs de jeu.”