Lors d’un long entretien accordé au journal L’équipe, l’ouvreur international Français Romain Ntamack est revenu sur sa blessure contractée à un genou qui le privera de la Coupe du monde.
Ce-dernier a évoqué l’une des raisons de cette blessure. Extrait:
“J’ai un peu cogité depuis 15 jours. Depuis mes débuts chez les pros en 2019, je n’ai pas beaucoup coupé. Avec l’accumulation, ça casse. Mon corps a dit “stop !” Je me sentais bien, la préparation se passait bien, j’avais de très bons tests partout, même si j’avais plus de mal à récupérer que d’habitude. Le soir, dans ma chambre, je me sentais fatigué, mais je me disais que c’était lié à l’intensité de la préparation, que c’était normal. C’est comme ça. Je veux vite passer à autre chose. Je ne peux plus rien y faire. Cette blessure va me permettre de travailler des choses que je n’ai pas le temps de travailler. Je prends cette blessure positivement, même si elle tombe au plus mauvais moment.”
Cela a été le pire moment de sa carrière. Extrait:
Oui, c’est le moment le plus dur de ma carrière. Mais ça doit me servir et me rendre plus fort pour la suite. Je ne veux pas subir cette blessure. C’est une pause dont je vais tirer beaucoup de bénéfices.
Il n’a qu’une seule envie : revenir le plus rapidement en jeu. Extrait:
Mon envie de jouer au rugby, déjà. Pour ne rien cacher, j’avais récemment discuté avec mon père de l’après-Coupe du monde. Je m’interrogeais de savoir si, après un tel événement, j’allais avoir autant la gnac au quotidien. La question ne se pose plus ! Je vais bien me reposer, me régénérer aussi bien physiquement que mentalement. C’est ce qui est difficile : de toujours repartir au combat, être attendu partout, devoir être le meilleur. Ce n’est pas si évident.
Il ne le cache pas : il arrivait au maximum de son potentiel à l’approche du Mondial. Extrait:
Même si je pense pouvoir encore améliorer de nombreux points dans mon jeu, c’est vrai qu’avec l’expérience acquise depuis quatre ans, j’arrivais à mon maximum. J’avais fait le nécessaire pour être le meilleur. Chaque jour, que ce soit en club ou en équipe de France, je me suis battu pour prouver que je méritais ma place. Je me sentais en confiance. C’est dommage car, à l’approche de cette Coupe du monde, j’avais enfin la sensation d’être légitime auprès de tout le monde. Je ne sortais pas du chapeau. J’étais dans la peau du mec qui allait être le numéro 10 des Bleus.
Depuis la finale du Top 14 remportée avec Toulouse (en juin dernier, victoire 29-26 contre La Rochelle grâce à un essai de Ntamack après un exploit personnel, à deux minutes de la fin) et le début de la préparation avec les Bleus. J’ai vraiment senti que les gens n’avaient plus de doute et se disaient : “Romain Ntamack sera notre ouvreur !” Avant, j’ai toujours été remis en question. Je ne parle pas du staff des Bleus, mais de tout l’environnement extérieur. J’en ai parlé avec mon père. C’est quand même marrant de devoir attendre d’être blessé pour recevoir des messages de soutien ou entendre certains, qui n’ont jamais été tendres avec moi, dire que j’étais irremplaçable. Ça m’a fait sourire.
Il précise avoir reçu le soutien de nombreux joueurs. Extrait:
J’ai surtout été surpris de voir que les gens ont été marqués par ma blessure. Beaucoup d’anciens joueurs, de joueurs actuels, et même de potentiels adversaires durant ce Mondial, ou des personnalités. Ça fait plaisir et chaud au coeur. Grâce à ça, j’ai pris conscience de l’importance que j’avais acquise au sein de l’équipe de France et du sport français en général. Ça va me booster pour revenir.
Forcément, il y aura des moments plus difficiles à traverser. Mais je suis bien entouré, je n’appréhende pas. Honnêtement, j’ai surtout hâte que la Coupe du monde se termine. C’est un événement magnifique, je vais regarder les matches. Mais je vais vivre un mois et demi compliqué devant ma télévision. Il me tarde le 28 octobre !