Matthieu Lartot était l’invité du Super Moscato Show sur RMC, jeudi 31 août. Le commentateur du XV de France sur France Télévisions se confie sur sa rééducation et son retour à l’antenne quelques mois seulement après son amputation de la jambe droite.
“J’ai le moral, tout va bien“. À partir du 8 septembre, Matthieu Lartot sera bien aux commentaires de la Coupe du monde de rugby à XV en France sur les antennes de France Télévisions. Le journaliste a terminé sa “rééducation fonctionnelle” qui a suivi son amputation de la jambe droite causée par une récidive de plus de 25 ans d’un cancer du genou. “Les nouvelles sont bonnes“, assure le commentateur, invité jeudi du Super Moscato Show sur RMC.
“Je vais être suivi comme tout malade du cancer de manière très étroite, tous les trois mois pendant cinq ans dans un premier temps, confie Matthieu Lartot. Il y a toujours cette petite épée de Damoclès. Mais jusqu’à présent, tous les examens en amont et après l’amputation sont très bons”.
La voix du rugby sera donc au Vélodrome, à Marseille, pour France-Namibie, le seul match de poules des Bleus qui sera diffusé sur France 2. “Ça a été un moteur, admet-il. Je m’étais fait ma propre flèche du temps, en me disant qu’il y avait des étapes à valider. Il fallait d’abord réussir à bien cicatriser. On est un peu dépendant de la manière dont son corps réagir. Après, il faut se reconstruire, s’appareiller, réapprendre à marcher comme un enfant. La seule chose que je pouvais faire, c’est me lancer là-dedans comme un sportif”.
Cet objectif de revenir à l’antenne aussi vite, moins de trois mois après l’intervention chirurgicale, n’était pourtant pas une évidence pour les médecins qui l’ont suivi. “Ils étaient un peu sceptiques. Mais je leur ai expliqué ma façon de fonctionner. Si ça devait être le 15 septembre, ça aurait été le 15 septembre. De mon côté, je me donnais tous les moyens pour être prêt”.
A-t-il douté? “Non, jamais, assure-t-il. Parce que je l’avais dans un coin de ma tête. Je souffrais énormément. À moyen terme, la mobilité que je vais regagner avec ma nouvelle jambe, ce sera une mobilité supérieure à celle que j’avais avant. Je n’ai pas douté, parce que j’avais préparé mon esprit à l’amputation. Ma jambe d’avant était tellement abîmée qu’il aurait fallu un jour ou l’autre y passer. (…) Pendant le tournoi du VI Nations, je me suis gavé d’anti-inflammatoires. Si je ne prenais pas ça, je ne marchais pas”.
Son retour à la vie quotidienne et sa passion du rugby s’accompagne d’une volonté de mener une campagne de sensibilisation par rapport à l’accès aux meilleures prothèses dont le prix est quatre fois supérieur au seuil de remboursement de la sécurité sociale. “Il faut quand même préciser que la France est un pays bien fait, avec une sécurité sociale qui fonctionne très bien. J’ai une prothèse intégralement remboursée par la sécurité sociale et qu’il faut changer tous les six ans. Ce n’est pas le meilleur genou, mais c’est un bon genou”.
“La meilleure prothèse, la plus évoluée qui permet de revenir à niveau d’autonomie total, elle vaut 100.000 euros. Un exemple concret pour comprendre mon combat: un adolescent de 15 ans qui est accidenté de la route, il n’aura pas de problème parce des assurances vont payer sa prothèse à 100.000 euros toute sa vie. Le même adolescent qui contracte un cancer, il est amputé et il n’y a pas d’assurance derrière. Ce gamin n’aura jamais accès à cette prothèse”, constate Matthieu Lartot, qui a pour projet de monter une association pour aider ces jeunes à financer ces prothèses.