Emilien Gailleton, le trois-quarts centre de la Section paloise, non-retenu dans le groupe France pour disputer la Coupe du Monde, est rentré à Pau il y a dix jours, réintégrant son club à l’occasion de la deuxième journée de Top 14. Avant la réception du LOU au Hameau ce samedi, il pense toujours au XV de France qui lui a fait vivre ses premières émotions avec les Bleus, dont une première sélection contre l’Ecosse.
Emilien, comment s’est passé ce retour en club, après deux mois de préparation avec le XV de France ?
Ça s’est bien passé même si je suis revenu de Capbreton avec beaucoup de déception, de frustration, avec ce rêve qui s’est envolé de disputer la Coupe du monde à domicile. Mais le groupe palois m’a donné beaucoup d’énergie, a été très enthousiaste, pour me permettre de rebondir.
Vous considérez-vous comme en réserve de la République du XV de France ?
Bien sûr car si Fabien Galthié a besoin de moi demain en raison d’une blessure d’un trois-quarts (ce que je ne souhaite pas) je serai la, prêt pour revenir en cours de route. Mais pour être tout à fait honnête, j’ai mis l’équipe de France de côté pour me concentrer sur mon club et la venue du LOU au Hameau à l’occasion de la troisième journée de Top 14 (match programmé ce samedi à 17h).
Vous étiez avec Louis Bielle-Biarrey (trois-quarts aile de l’UBB), l’un des bizuts de ce groupe France. Lui a été retenu dans les 33, vous non. La déception était-elle donc encore plus forte ?
Non car au final on n’évolue pas avec Louis au même poste, donc on n’était pas en concurrence. Et je suis vraiment content pour lui car il a fait une pré-saison et des matchs de préparation très prometteurs et même très aboutis alors qu’il découvrait le plus haut niveau international.
Le fait de ne pas avoir été retenu en sélection a peut-être mis en avant certaines lacunes dans votre jeu. Les avez-vous ciblées et déjà travaillé dessus depuis votre retour en Béarn ?
J’ai en tout cas la sensation d’avoir beaucoup progressé depuis l’année dernière sur l’exigence de jeu, la précision, et ces deux mois de stage en Bleu, avec les meilleurs internationaux français m’ont permis de franchir un palier supplémentaire même si à 20 ans, il me reste encore du chemin pour atteindre le plus haut niveau.
Quelle différence faites-vous entre la préparation avec le XV de France et celle avec la Section paloise ?
Celle avec le XV de France est forcement plus poussée, vu le nombre de techniciens qui encadrent le groupe et les moyens mis à disposition par la Fédération française de rugby. Mais je peux vous assurer qu’il y a à Pau un très haut niveau d’exigence.
Le choix de participer à cette préparation avec le XV de France vous a fait manquer la Coupe du Monde des U20 (remportée par les Bleuets). Regrettez-vous ce choix aujourd’hui, en raison de votre éviction de la liste des 33 joueurs appelés à jouer le Mondial ?
Je ne regrette absolument pas ce choix car sur ces deux derniers mois, j’ai énormement progressé, connu ma première sélection (défaite contre l’Ecosse à Murrayfield le 5 août dernier). Je me sens donc beaucoup plus confiant dans mon jeu aujourd’hui, ce qui va bien sûr me servir pour l’avenir. Je tiens néammoins à féliciter les Bleuets pour ce qu’ils ont accompli en Afrique du Sud (victoire en finale contre l’Irlande 50 à 14).
Pour le match d’ouverture du Mondial (la France opposée à la Nouvelle Zélande au Stade de France le 8 Septembre), avez-vous prévu quelque chose de particulier ?
Je n’ai pas planifié de le regarder avec qui que ce soit, ni de monter à Paris au Stade de France car je pense que cela me frustrerait encore plus d’être dans l’ambiance sans participer à la fête sur le terrain.