Le président de la Ligue Nationale de Rugby, René Bouscatel s’est confié via Actu Rugby pour évoquer cette saison 2023 / 2024 qui se veut très particulière en raison du Mondial.
Ce-dernier a notamment expliqué pourquoi trois journées ont été programmées avant la Coupe du monde. Extrait:
Il n’y avait pas assez de dates. Personne n’a changé, il y a toujours 52 semaines dans une année civile. Il y a les vacances, les temps de repos pour les joueurs, le nombre de matchs de Top 14, de Pro D2, les Coupes d’Europe, les rencontres internationales et en plus la Coupe du monde… C’était impossible. Par ce procédé, on a trouvé la solution et tout se passe bien.
Le public a suivi en masse. J’ai assisté à deux matchs de Top 14 et un de Pro D2 lors des deux premières journées. Il y avait de très belles chambrées. Pour la dernière rencontre de Toulouse (face à Montpellier, NDLR), il y avait plus de 17 000 spectateurs. Lors de la 1ère journée, le stade Jean-Dauger était à guichets fermés. Enfin, la veille à Biarritz il y avait plus de 7000 spectateurs… La preuve, non ?
Il l’affirme : les clubs ont des solutions pour faire face à ce calendrier particulier. Extrait:
Ils ont toujours trouvé la ressource avec des jokers Coupe du monde. Certains joueurs ont poursuivi leur carrière alors qu’ils étaient prêts à prendre leur retraite. D’autres viennent de l’hémisphère sud, ce qui démontre l’attractivité du Top 14. Et surtout, ces matchs permettent de faire jouer les jeunes du centre de formation et de montrer la richesse de la formation française avec en point d’orgue les récents champions du monde U20 qui tiennent leur place en Top 14 et en Pro D2. C’est un intérêt pour la compétition. Ils prennent de l’expérience. C’est donc un point positif.
Dans la foulée, il a parlé de la préparation du XV de France et du changement d’attitude des clubs par rapport aux Bleus. Extrait:
Tout s’est bien déroulé grâce à la collaboration instituée depuis deux ans entre la FFR et la LNR. Ce sont des relations apaisées et constructives. Les clubs se sont ouverts et je les en remercie pour leur compréhension. Il y a une relation quasi parfaite entre les staffs des équipes de Top 14 et le staff du XV de France.
Il y a une antinomie obligatoire. Les équipes nationales prennent les joueurs aux clubs alors qu’il y a des matchs à jouer. Obligatoirement, il y a des intérêts divergents. Mais petit à petit avec les années, on s’est fait à cette situation. Les clubs ont trouvé la parade en formant davantage de joueurs. Au début de ma présidence du Stade Toulousain, il y avait 25 joueurs dans le groupe premier. Puis, on est passé à 30, 33 et 40. Maintenant ce sont des groupes de 45 à 50 joueurs…
Dans la plupart des clubs aujourd’hui, les Espoirs s’entraînent toute la semaine avec les joueurs professionnels. Ils s’intègrent plus rapidement et sont beaucoup plus nombreux. C’est ce qui participe à l’éclosion des futures générations. Il y a aussi des questions d’homme. Je me suis présenté à la présidence de la LNR dans ce sens en sachant qu’il y aurait une Coupe du monde dans les deux ans et demi. Je souhaitais renouer un dialogue constructif et positif avec la FFR. Ça s’est fait autant avec l’ancienne gouvernance qu’avec la nouvelle.
Pour conclure, René Bouscatel explique pourquoi la crise que traverse le rugby Anglais ne devrait pas se produire en France. Extrait:
La tendance dépasse même l’Angleterre, mais on est assez épargné. La France a su construire un produit avec de vraies décisions de régulation. La Pro D2, c’est fort. On est le seul pays avec 30 clubs professionnels. 40% des effectifs professionnels mondiaux jouent en France : vous imaginez ? On a des réserves. La mise en place des JIFF, c’est un énorme succès. C’est dû à un fabuleux travail dans les centres de formation, mais aussi les règles mises en place pas la Ligue. N’oublions pas le Salary Cap… Le rugby anglais n’a pas ces bases. La Premiership, c’est 12 clubs et un cercle assez fermé. D’autres fédérations sont aussi en difficultés. Et cela ne me réjouit pas…