Dans La Matinale Week-End sur RMC ce dimanche, le député LFI, Thomas Portes, annonce qu’il compte interpeller la ministre des Sports dès lundi “pour qu’elle demande à l’équipe de France de ne pas sélectionner” Bastien Chalureau, récemment appelé pour disputer le Mondial, et condamné en 2020 pour des “faits de violence avec la circonstance que ces derniers ont été commis en raison de la race ou de l’ethnie de la victime”.
La polémique enfle. Vendredi, la Fédération française de rugby (FFR) a annoncé le remplacement pour la Coupe du monde du deuxième ligne du XV de France, Paul Willemse, blessé à la cuisse, par Bastien Chalureau. Le Montpelliérain a ainsi rejoint le groupe des 33 Bleus convoqués pour disputer le Mondial 2023, du 8 septembre au 28 octobre. Une décision qui suscite l’indignation de certains supporters et représentants politiques. En cause : la condamnation du sportif pour des “faits de violence avec la circonstance que ces derniers ont été commis en raison de la race ou de l’ethnie de la victime” en 2020 par le tribunal correctionnel de Toulouse.
Chalureau, qui reconnaît les faits de violence mais conteste formellement avoir proféré des insultes racistes, a été sanctionné d’une peine de six mois de prison avec sursis. Il a fait appel de cette condamnation. Alors que l’instruction est toujours en cours, ce passé récent ressurgit aujourd’hui. Pour le député La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis Thomas Portes, voir Chalureau disputer la Coupe du monde sous le maillot est aujourd’hui une chose impensable. Il s’en est expliqué ce dimanche matin dans La Matinale Week-End sur RMC.
“Il n’y a pas que LFI, il y a un certain nombre de supporters qui se sont émus de la convocation de Bastien Chalureau en équipe de France, a-t-il déclaré. Il y a eu une condamnation pour une bagarre à la sortie d’une soirée, et ce n’est pas une bagarre anodine. Il a dit des mots racistes, deux témoignages ont confirmé ses propos. Il a été condamné à de la prison avec sursis. Dans les motifs de la condamnation, il est dit que ces violences ont été commises en raison de l’ethnie ou de la race. On ne peut pas accepter aujourd’hui d’avoir un joueur de rugby en équipe de France qui a été condamné pour des faits racistes.”
“La première des choses, c’est qu’il aurait fallu que Fabien Galthié ne l’appelle pas, a poursuivi Thomas Portes. Avec mon collègue député François Piquemal, nous allons saisir dès lundi la ministre des Sports (Amélie Oudéa-Castera) pour qu’elle intervienne et qu’elle demande à l’équipe de France de ne pas le sélectionner. Cette violence raciste n’est pas anodine. On est un an et demi après l’assassinat d’un autre rugbyman, Federico Martín Aramburú, en plein Paris, par des militants d’extrême-droite parce qu’il s’était opposé à une agression raciste. Il y a un phénomène qui est en train de grandir dans le rugby, il y a de plus en plus d’événements racistes. Regardez ce qui se passe dans les divisions inférieures… Envoyer un signal en disant qu’on peut représenter l’équipe de France, alors qu’on a été condamné pour des propos racistes, c’est absolument inacceptable.”
Et de conclure : “Il a le droit à la présomption d’innocence mais il y a eu une condamnation en première instance. J’ajoute que ce joueur like des posts sur les réseaux sociaux d’un rappeur qui est assimilé à l’extrême-droite et dont les textes sont racistes et homophobes. Si Bastien Chalureau est blanchi après l’appel des accusations de racisme, il pourra tout à fait rejouer en équipe de France. On ne l’empêche de faire son travail. Personne n’a dit qu’il ne pouvait pas jouer pour son club de Montpellier…”
Thomas Portes aimerait par ailleurs qu’une minute de silence soit respectée lors du match d’ouverture du Mondial, le 8 septembre, entre la France et la Nouvelle-Zélande pour rendre hommage à Federico Martín Aramburú.