L’ailier ou arrière Gervais Cordin a quitté le Rugby Club Toulonnais cet été un an avant le terme de son contrat.
Le joueur de 24 ans a finalement rejoint le Biarritz Olympique en Pro D2 pour tenter de rebooster sa carrière.
Interrogé via Sud-Ouest, Gervais Cordin explique pourquoi il a quitté le RCT pour rejoindre Biarritz. Extrait:
Ça s’est fait au dernier moment mais vite. J’ai été contacté en juillet et la décision s’est prise en une journée. De mon côté comme de celui de Toulon, on voulait arrêter. Je cherchais une opportunité qui est arrivée tardivement. En toute honnêteté, ce n’est pas ce que j’attendais mais c’est la vie. Ça a été ma seule porte de sortie, je l’ai prise et je suis très content. Il y avait un beau recrutement, un projet et des intentions je pense. C’est un beau challenge quand même.
Il avoue avoir traversé des périodes très compliquées dernièrement. Extrait:
Il y a deux choix. Soit on reste sur la pente descendante et on s’apitoie sur son sort soit on l’accepte. Moi je l’ai accepté même si ça reste compliqué de se retrouver un peu plus bas. Je ne parle pas que du club mais individuellement aussi. Après, mentalement, je ne suis pas encore au mieux. Je suis en reconstruction aussi. Mais ça fait du bien de rejouer.
Je suis venu ici pour ça, pour reprendre du plaisir et en espérant raviver un peu la flamme. Je suis arrivé ici en étant un joueur de rugby mais je ne savais plus ce que c’était finalement… Je ne prenais plus de plaisir et je n’en prends pas encore vraiment mais il faut le temps que ça revienne.
Il refuse cependant d’en dévoiler davantage. Extrait:
Je n’ai pas spécialement envie de parler de toutes les raisons. Ne plus jouer c’est une chose mais il y a le reste qui abîme un peu. C’est aussi ce qui fait que ce n’est pas donné à tout le monde. Il faut être bon au rugby mais aussi avoir les épaules et être solide mentalement. J’ai eu un passage à vide, pas forcément rugbystique, et maintenant c’est derrière moi. Aujourd’hui j’ai envie d’aider l’équipe et retrouver le goût de venir à l’entraînement, travailler dur et jouer le week-end.
Il affirme s’être posé la question d’arrêter le rugby. Extrait:
Clairement. Soit je me remets la tête à l’endroit et je continue, soit j’arrêterai. Là, je me laisse une année pour voir. Je ne vais pas me faire souffrir si je n’ai plus envie. On verra, je ne pense pas, je n’espère pas. Mais ça a été une vraie question. Quand on est dans le dur on peut aussi un peu péter les plombs mais là ce que je veux c’est rallumer cette étincelle, redevenir pétillant en dehors et sur le terrain. Et aujourd’hui, ça va mieux.
Il précise se faire aider pour retrouver l’envie. Extrait:
Je me fais aider. J’ai aussi la chance avec Renaud Dulin qui essaye de m’aider, qui sait ce que j’ai vécu. Il essaye de m’apporter cette confiance que j’avais auparavant. Mais je sens que ça revient. J’ai vidé mon sac, j’ai rejoué et retrouvé un peu de considération. Ce que je n’avais plus dans mon ancien club.
Dans la foulée, il peste contre ceux qui ne se souviennent que de sa percée effectuée avec Grenoble. Extrait:
Ceux qui ne retiennent que ça sont ceux qui ne connaissent pas le rugby. Entre cet essai et aujourd’hui, il y a quand même eu six ans. Presque 100 matchs à Toulon (74 NDLR et 60 points marqués), deux préparations de VI Nations (2020 et 2021), une tournée d’été avec le XV de France (2021), je n’ai pas l’impression de n’avoir marqué que cet essai. Certes, la dernière année c’était moins ça. Mais sur mes deux premières saisons à Toulon, je ne sais pas ce que j’aurais pu faire de mieux. Avoir une sélection peut-être.
Aussi, il indique ne pas être très “essai”. Extrait:
Je ne suis pas trop essai, je m’en fous un peu de ça. Mais ce que j’aime bien c’est prendre les ballons, me faire plaisir en attaque, en défense. Jouer libéré. J’ai toujours été un joueur d’instinct.