L’ancien sélectionneur du XV de France, Pierre Berbizier a rédigé un édito pour Le Parisien, afin d’évoquer le match du XV de France à venir contre l’Uruguay.
Selon lui, cette rencontre va permettre au staff Tricolore d’impliquer tous les joueurs du groupe France dans ce Mondial.
Voici son analyse :
“Ce match face à l’Uruguay marque déjà le début d’une seconde phase de cette Coupe du monde pour le XV de France : la préparation du quart de finale. Eh oui, c’est le luxe offert par la victoire contre la Nouvelle-Zélande ! Elle donne du temps aux Bleus pour préparer cette échéance. D’ici là, le staff va être confronté à deux objectifs : 1. Régénérer le physique des uns ; 2. Faire jouer l’ensemble du groupe afin que tout le monde participe, c’est très important dans la cohésion.
Mettre tout le monde sur le pont va en effet aider le groupe à encore mieux vivre en interne. Lorsque la participation de chacun se concrétise sur le terrain, alors la contribution de chacun en dehors du terrain n’en est que meilleure et les rapports entre les joueurs se fluidifient. C’est un cercle vertueux.
Sans manquer de respect aux Uruguayens, qui vont faire valoir leurs qualités de combattants propres aux équipes sud-américaines, c’est un adversaire qui permet justement à Fabien Galthié et son staff de faire travailler le groupe dans sa totalité. Même si le sélectionneur a procédé à 12 changements dans le XV de départ, je ne vois pratiquement pas de risques.
Cela montre une chose : que les Bleus travaillent désormais par rapport à eux, la suite de la compétition et leur objectif final, et non pas par rapport à l’adversaire. C’est le privilège des grandes équipes de ne pas être dans la gestion de l’urgence mais du coup d’après.
Les entrants, qu’on appelait vulgairement les « coiffeurs » autrefois, vont vouloir démontrer qu’ils sont autre chose qu’une équipe de remplaçants. Ils auront faim et je n’ai pas de crainte par rapport à leur cohésion. Cette équipe a eu le luxe de travailler ensemble depuis quatre ans, avec 42 joueurs à chaque rassemblement, ils connaissent donc le fonctionnement de l’équipe et ont un vécu commun énorme.
Le match qu’il vont vivre contre l’Uruguay ne sera pas plus intense ni plus dur que les entraînements en opposition qu’ils ont connus cet été. C’est une certitude.
Enfin, comme tout le monde, je serai particulièrement attentif au retour d’Anthony Jelonch six mois après sa blessure à un genou. Quel sera son niveau ? C’est l’inconnue. Il a gagné son premier pari, qui était de redevenir compétitif, il lui en reste un deuxième, et pas le moindre, se repositionner dans la hiérarchie en troisième ligne. Sortir Ollivon, Cros ou Alldritt du XV de départ ne sera pas simple, mais c’est déjà une question pour plus tard…”