Ils étaient plus de 20.000 hier soir à la fan zone de la place de la Concorde pour assister à la victoire difficile des Bleus face à l’Uruguay (27-12). Mais parmi ces milliers de fans, tous ne sont pas de grands connaisseurs.
“En-avant? Hein, pourquoi il n’y a pas en-avant? Je ne comprends rien…” Dans la foule de la fan zone de la place de la Concorde, Hugo fait partie des supporters qui ont un peu de mal avec les règles du rugby mais aussi avec les joueurs actuels.
“Moi, je connais Sébastien Chabal mais il ne joue plus”, explique-t-il.
Originaire du Sud-Ouest – “c’est la honte de ne pas connaître le rugby quand on vient de là-bas“, Hugo et ses amis sont surtout venus regarder le match France-Uruguay pour vivre l’ambiance de cette Coupe du monde. “Je bite rien aux règles, je ne comprends pas grand-chose mais l’engouement fait qu’on commence à comprendre les règles. C’est l’ambiance, c’est aussi une occasion de voir les amis“, s’enthousiasme le jeune supporter, béret sur la tête.
“Il y a les copains, il y a de la bière, des frites, tout ce qu’on aime”, confirme l’autre Hugo de la bande.
Les garçons ne sont pas les seuls à avoir quelques difficultés. Non loin d’eux, Marine tente de comprendre les règles et les décisions de l’arbitre. “Tu vois la faute, je ne comprends rien du tout…”, explique-t-elle à son amie Mathilde qui, de son côté, se demande “pourquoi ils sont tous en train de s’écraser”.
Marine aime pourtant le rugby et regarde des matchs depuis plusieurs années avec son père, mais le règlement, ce n’est pas son fort. “A chaque fois, je ne comprends pas pourquoi il y a mêlée ou faute, je ne comprends rien. Je connais juste les en-avant et quand le joueur ne libère pas la balle”, se désole-t-elle.
Alors pour se fondre dans la masse, ces aspirants supporters ont trouvé une solution originale: s’inspirer de leurs voisins. De toute façon, leur objectif est assez clair: “on est là pour crier”.
“Si on entend les gens gueuler, on gueule aussi”, explique l’astucieux Hugo.
“Ce n’est pas simple, mais de ce que j’ai compris, quand il y a mêlée, les gens crient ‘poussez, poussez’. Donc nous, on crie ‘poussez’ aussi, on rentre dans la vague”, poursuit-il. Malgré leurs lacunes, ils ne se découragent pas, et comptent bien revenir place de la Concorde pour le 3e match de l’équipe de France face à la Namibie, jeudi 21 septembre.
“Peut-être que d’ici à la fin de la Coupe du monde on comprendra les règles”, espère Hugo.
Mais s’ils ne connaissent pas tous les termes, ils partagent un espoir commun avec le reste des supporters: celui de voir le XV de France et son capitaine Antoine Dupont soulever la Coupe Webb-Ellis le 28 octobre prochain au Stade de France.