L’entraineur des avants du XV de France, William Servat s’est confié via Midi Olympique.
Dans un premier temps, il est revenu sur la courte victoire des Bleus contre l’Uruguay.
Il veut surtout féliciter les Uruguayens pour leur prestation. Extrait:
D’abord, je veux dire ici tout mon respect pour cette équipe d’Uruguay. Ensuite, il faut bien convenir qu’on a, qu’on le veuille ou non, des vieux restes de joueurs français. On a des joueurs de talent, capables de gagner un match d’ouverture de Coupe du monde contre la Nouvelle-Zélande, et qui ont préparé l’Uruguay de manière un peu différente. C’est comme dans la boxe : parfois, on tombe sur des adversaires courageux, valeureux, qui peuvent riposter même si on est plus fort, mais moins concentré…
Et c’est ce qui est arrivé contre l’Uruguay. Bien sûr que nous n’avons pas mis notre jeu en place, mais c’est presque une bonne chose. On est des Latins, mais on connaît la qualité de nos joueurs. On sait où on en est, et on a en tête que deux victoires lors des prochains matchs nous permettront de construire notre Coupe du monde comme on le souhaite.
Désormais, les Bleus veulent véritablement passer à autre chose. Extrait:
Je me souviens d’un match d’ouverture de Coupe du monde qui ne s’était pas aussi bien passé… Il a pu y avoir une certaine satisfaction d’avoir bien négocié ce match-là, c’est juste humain. L’Uruguay nous a remis les idées en ordre en matière de combat, ce qui est la base pour faire de belles choses. Le rugby reste un sport de combat collectif, et lorsqu’on rentre avec cette philosophie, on peut faire des choses magnifiques. On l’a encore vu avec l’Uruguay. Mais aujourd’hui, on veut passer à autre chose.
Les préparations se peaufinent jusqu’au dernier moment. On a mis l’accent sur d’autres secteurs que la défense, les équipes nous ont par ailleurs bien analysés. En outre, je crois que la Nouvelle-Zélande n’est pas trop mauvaise en attaque… Cette équipe a trouvé des clés mais il n’y a pas péril en la demeure. On a des certitudes quant à notre travail depuis quatre ans.
Il l’affirme : les Bleus veulent désormais créer du jeu. Extrait:
On a une volonté de créer plus de jeu. Il n’y a pas si longtemps, après les tests de novembre 2022, vous nous trouviez trop restrictifs. Aujourd’hui, on nous juge sur d’autres secteurs. On a essayé de développer notre jeu pour qu’à l’approche des grands matchs, on soit fin prêts. La Namibie sera une étape transitoire, de construction pour nous. On doit faire en sorte d’être les mieux préparés possibles pour affronter L’Italie et bien négocier les matchs suivants.
L’équipe de France souhaite monter en puissance. Extrait:
Les compos, on en discute quotidiennement pour essayer d’être judicieux et justes dans nos choix. Jamais on ne parle de la compo d’un match avant de disputer le suivant, par superstition peut-être. Mais pour celui-là, les choix ont été vite faits. On a une volonté commune de monter en puissance.
Quand on a joué, on a toujours tendance à ne se rappeler que des grands souvenirs. Je le dis parfois en souriant aux joueurs : je fais partie de ceux qui ont perdu contre l’Italie avec l’équipe de France, à une époque où cette équipe était loin de son niveau actuel. Tout simplement parce qu’on avait fait des rencontres avant le match et qu’on ne s’était pas préparé de la meilleure des manières, à l’époque. Concernant l’Uruguay, je pense qu’on avait préparé ce match de la bonne manière, mais qu’il est normal et humain de la part des joueurs d’avoir un relâchement. Quand on a passé des semaines, des mois voire des années à préparer un match, c’est difficile de passer au suivant. Je ne crois pas qu’on puisse maintenir un même niveau de tension sur toute une compétition si on veut qu’ils se surpassent à un moment donné.