Au moment d’annoncer la composition de son équipe pour le choc face à l’Afrique du Sud, le sélectionneur Andy Farrell s’est montré très apaisé. Il n’est pas inquiété par le banc en 7-1 de son adversaire et “prêt pour la grosse bataille”.
Tandis que la composition Sud-Africaine, avec sept avants sur le banc, a beaucoup fait parlé cette semaine, l’Irlande mise sur la continuité. Pour affronter les champions du monde en titre, le staff du XV du Trèfle n’a procédé qu’à un seul changement par rapport à l’équipe ayant dominé les Tonga (59-16) : Jamison Gibson-Park remplace Connor Murray à la mêlée.
Sinon, Andy Farrell, le sélectionneur, s’appuie le même socle de joueurs. Depuis le début du Tournoi, la ligne d’arrière n’a jamais changé, hormis pour le poste n°9. Et ce n’est pas le choix du 7-1 (sept avants, un arrière) sur le banc adverse qui tracasse les numéro 1 mondiaux. “Je pense que c’est une bonne chose”, sourit même Farrell. “Ils amènent la meilleure équipe possible pour eux et nous faisons pareil. J’ai demandé à notre entraîneur des avants si on allait aussi faire un banc en 7-1… Avec sept arrières et un avant (sourire) ! Cela montre exactement où ils veulent aller avec leur plan de jeu.”
En réalité, les Irlandais n’ont pas été surpris par le choix des champions du monde, qui avaient déjà opté pour cette stratégie lors de leur victoire historique conte la Nouvelle-Zélande (35-7) an amical. “Je n’ai pas réagi“, a même déclaré Andy Farrell, évoquant le moment où il a appris les choix de ses adversaires. Lui a donc opté, comme d’habitude, pour un banc à cinq avants.
“Avec le 5-3, vous ne pouvez pas tout couvrir donc vous êtes adaptables”, ajoute le sélectionneur en évoquant son équipe. “Nous avons travaillé là-dessus ces derniers mois. J’imagine qu’ils ont la même idée en tête avec leur 7-1. Je respecte ça. J’aime le fait qu’ils amènent des joueurs qui peuvent changent de position, comme quand ils utilisent plusieurs demi-de-mêlée. Cela montre qu’ils connaissent leurs joueurs, leur équipe et dans quelle direction ils veulent aller.”
Au Stade de France, les Irlandais s’attendant à une énorme ambiance, à l’image de leur dernière rencontre à la Beaujoire, à Nantes. Jonathan Sexton, éternel capitaine, a parlé de “fans incroyables.”
Mais le quinze du Trèfle, vainqueur de l’Afrique du Sud en novembre dernier (19-16), saura-t-il répondre au terrible défi physique imposé par son adversaire ? “Ils mettent une grosse pression, concède le centre Garry Ringrose. “Mais peu importe le match que vous jouez, vous devez être prêt à cette bataille physique. De ce point de vue ce n’est pas si différent de d’habitude. Nos avants vont se challenger, c’est un très gros test. Tu veux toujours te tester face aux meilleures équipes, dans les meilleurs environnements et nous en avons la possibilité. Ce sont des expériences qu’on veut vivre, jouer ces meilleurs matchs.”
Pas de stress ou de tension apparente, donc. Même la pression du résultat, dans ce groupe qui croisera en quarts de finale avec celui de la France, ne semble pas écrasante : “Ce n’est pas un match à absolument gagner, à la vie à la mort. Certes, c’est important pour les deux équipes car c’est toujours bon de gagner“, dévoile Andy Farrell. “Mais on a toujours fait attention avant tout à la performance. Ce sera une grosse partie, avec des milliers d’Irlandais derrière nous dans un stade qu’on connaît bien. On est prêts pour ce challenge, on l’attend et il arrive.” Et Farrell de conclure : “Hormis nous tous, l’équipe, le management et le peuple irlandais, tout le monde pense que l’Afrique du Sud est favorite. Car ils sont en grande forme, mais je ne pense pas comme ça. Nous sommes prêts pour une grosse bataille et nous allons la jouer.”