Le XV de France retrouve le stade Vélodrome ce jeudi face à la Namibie (21h) en Coupe du monde où il a signé des victoires mémorables dans une ambiance incandescente que les joueurs et Fabien Galthié adorent.
Le ton va monter d’un cran pour le XV de France, ce jeudi pour son troisième match de la Coupe du monde face à la Namibie (21h). Une semaine après la victoire poussive face à l’Uruguay (27-12) qui a rafraichi le public de Lille, les Bleus vont retrouver le vacarme du Vélodrome avec lequel ils ont noué des histoires à faire frissonner. Fabien Galthié, sélectionneur, fut le plus enthousiaste à l’idée de retrouver l’endroit pur de tout échec pour lui.
“J’adore, je suis fan, je n’ai que des grands souvenirs, je n’ai pas un mauvais souvenir au Vélodrome contre les Blacks, l’Afrique du Sud, l’Australie, l’Angleterre en tant que joueur”, a-t-il énuméré.
“Avec Montpellier il y a eu une demie contre le Racing (victoire 26-25 en 2011 en Top 14, ndlr), une victoire avec Toulon contre Toulouse (20-16, 2017), avec l’équipe de France actuelle contre l’Afrique du Sud (30-26, le 12 novembre 2022).”
“Le bus ne trouve pas le stade, on se retrouve à une réception de la Société Générale”
L’ancien demi de mêlée des Bleus a surtout conservé un souvenir ému de sa première visite dans l’antre de l’Olympique de Marseille. Sur le petit ton ironique qu’il utilise parfois, il a alors prévenu son auditoire. “J’ai peut-être une anecdote à vous raconter si ça vous intéresse. Ça vous intéresse? T’es prêt Antoine?”, a-t-il lancé à Antoine Dupont, présent à ses côtés et plutôt dubitatif. “Je suis très prêt oui”, a répondu le capitaine, un brin moqueur, avant de s’effacer.
“C’était en 2000 pour un match contre les All Blacks, a embrayé Galthié. On était logés à Aix-en-Provence mais on n’avait encore joué au Vélodrome qui était le stade mythique du football, c’était la première fois. On se perd, le bus ne trouve pas le stade. On arrive seulement une demi-heure avant, on va dans un hall mais c’est une réception de la Société Générale. On avait nos sacs mais on nous dit: ‘vous vous êtes trompés’. Les gars étaient contents, on venait les voir une demi-heure avant le coup d’envoi, ils nous ont fait une ovation. Mais on n’était toujours pas dans le vestiaire donc on s’est changé dans le bus et on était rentré dans le vestiaire un quart d’heure avant le coup d’envoi. Comme on n’avait pas le temps de s’échauffer, on a eu une idée, on a dit: ‘on va faire le tour du terrain tout doucement, le long de la ligne de touche’. Le public était très proche (du terrain) et il y avait une telle ferveur, une telle chaleur dans ce stade que lorsqu’on est rentré aux vestiaires, on était chaud. Au bout d’un quart d’heure, on menait 17-0. Personnellement, j’adore.”
Ce soir-là, les hommes Bernard Laporte s’étaient imposés (42-33) dans une ambiance incandescente. La même qui les accompagne à chacune de leur visite depuis, comme la dernière face à l’Afrique du Sud (30-26) championne du titre, le 12 novembre 2022.
“Nous, les joueurs, en avons eu les frissons, se souvient Charles Ollivon, titulaire ce soir-là. J’ai le souvenir d’une pénalité de Cheslin Kolbe, on se regardait sur le terrain, on ne s’entendait pas parler tellement il y avait de bruit. Ce sont des choses qui marquent, des ambiances qui marquent, des matchs incroyables à chaque fois. L’ambiance reste dans ce chaudron, le bruit reste, les émotions restent, le ressenti reste, j’ai l’impression des fois que le terrain tremble un peu. C’est excitant de pouvoir venir jouer dans cette enceinte et on a à cœur de faire un bon match pour pouvoir vibrer. Il y a un petit plus quand on joue dans des ambiances comme ça.”
Thomas Ramos conserve aussi un souvenir particulier même s’il s’est retenu de dire trop de bien de l’enceinte marseillaise, lui le grand fan du TFC en foot. “Je ne suis pas fan de l’OM, je ne peux pas dire ça pour le club que je supporte, a-t-il souri. J’ai le souvenir de l’Afrique du Sud où on ne s’entendait pas à deux mètres. On est vraiment proche des supporters et on hâte d’y rejouer parce que l’ambiance est incroyable et le stade est magnifique.”
Antoine Dupont est, lui, moins enflammé. Après le long laïus de son sélectionneur mardi, le demi de mêlée a permis de lui rappeler qu’il avait été exclu lors du choc face aux Boks l’année dernière pour un plaquage haut sur Cheslin Kolbe. “J’ai des souvenirs très mitigés sur le dernier match“, a-t-il lancé à Galthié. “Ah mais oui c’est vrai! Bon, on avait gagné” lui a rappelé Galthié. “C’est pour ça que j’ai dit mitigé”, a conclu Dupont.