L’ex demi-de-mêlée international Italien, Edoardo Gori s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique.
A l’approche du match important entre l’Italie et les All-Blacks, ce-dernier a livré ses impressions sur le Mondial de ses compatriotes.
Il a dans un premier temps analysé les résultats Italiens. Extrait:
C’est pas mal, c’était sérieux. Ils ont manqué quelques petits trucs mais j’aime bien ce qu’ils font depuis qu’il y a Kieran Crowley à la tête de la sélection. Ils jouent, ils tentent et ils mettent en difficulté les autres équipes. Et ça peut être n’importe quelle équipe. Ils arrivent toujours à exister, quel que soit l’adversaire. C’est intéressant par rapport à l’époque où je jouais, quand on ne faisait que des mêlées et des mauls… C’est beaucoup plus agréable de voir un jeu comme ça. Je pense que ça va faire grandir tout un mouvement. Tu n’as pas envie de regarder des matchs qui ne comportent que des mauls et des mêlées. Tu as envie de regarder jouer au rugby.
Selon lui, l’Italie peut faire peur à toutes les équipes. Extrait:
“Sur le Tournoi en tout cas, malgré la dernière place, c’était sérieux. Lors des deux derniers matchs, Ange Capuozzo nous a manqués. Car avec lui, on pouvait battre l’Ecosse et le pays de Galles. Il nous manquait ce facteur X, ce petit truc pour faire la différence. Lui la fait tout le temps, contre n’importe qui. Je pense qu’on va être très dangereux. On peut faire peur à tout le monde, même s’il y a beaucoup de différence, on le sait.
Selon lui, les Italiens peuvent même gagner contre les Blacks et les Bleus. Extrait:
Mais dans un match tu ne sais jamais, sur quatre-vingts minutes. Si tu joues très bien tandis que les mecs en face ne sont pas en confiance, ou prennent un carton rouge, tu peux gagner contre n’importe qui. Au haut niveau aujourd’hui, c’est le cas. Après il faut qu’on joue à la perfection, qu’on ne manque rien, et que les autres ne soient pas en réussite. Mais on peut gagner. Les garçons dans leur tête commencent à le comprendre et tu abordes les matchs différemment.
Même contre la Nouvelle-Zélande. C’est une période difficile pour eux. Ce ne sont pas les All Blacks d’il y a quatre ans, qui étaient tellement forts sur le terrain et dans la tête. Là, ils commencent à douter, avec le pire match de leur histoire juste avant la Coupe du monde (contre l’Afrique du Sud), ils ont perdu le match d’ouverture… Ces mauvais résultats jouent dans la tête. Certes, on n’a jamais gagné contre eux dans l’histoire mais les joueurs se sentent capables de battre tout le monde. Et ça fait la différence.
Je ne me fais pas de soucis, on va tout envoyer. On sait que les niveaux sont différents. Il ne faut pas se croire plus beaux qu’on ne l’est. Mais on peut leur faire peur et gagner. Il faut y croire, le rêver.
Il explique pourquoi, à son époque, l’Italie gagnait beaucoup moins de matches. Extrait:
Je me rappelle très bien que quand on jouait contre l’Angleterre, on savait qu’on allait perdre. Et du coup, il nous était impossible de gagner dans ces conditions. Mentalement, au fond de toi tu sais que tu ne vas pas gagner. Eux, ils sont en train de changer ce facteur-là. Et c’est là que tu deviens dangereux car tu peux faire mal à n’importe qui.
Dans la foulée, il dévoile son pronostics pour le match contre la France. Extrait:
Ça va être dur. J’estime que la France va gagner, mais au terme d’un match serré et difficile.
Il ne manque pas de dire le plus grand bien des Bleus. Extrait:
C’est une équipe complète, qui s’envoie, se fait mal dans les plaquages, dans les ballons portés… Ils font tout pour arriver à gagner la Coupe du monde. C’est une belle équipe et pour l’instant, c’est celle qui m’a le plus impressionné. À la mi-temps, j’ai cru qu’ils allaient exploser. La stratégie des Blacks était de tout jouer et j’ai senti les Bleus exténués en fin de première période. Au lieu de ça, ils sont revenus et ont bien tapé (rires).
Actuellement à Colomiers, Edoardo Gori prendra sa retraite en fin de saison. Extrait:
Je dois voir comment les choses se goupillent mais je pense à l’après. La restauration m’intéresse, et je suis en train de passer mon CAP. La cuisine m’a toujours passionné et j’espère me lancer là-dedans, avec un restaurant italien en France, peut-être dans le Pays basque.. Mes études en école de commerce peuvent m’aider à monter quelque chose.
J’essaie de profiter de chaque moment avec l’équipe, chaque entraînement. Je sais que ce sont les derniers moments, que ça passe très vite donc j’essaie de faire le maximum à l’entraînement, en match… Même à la salle de musculation, ce matin, j’ai essayé de profiter ! Mon état d’esprit est de donner tout ce que je peux, notamment aux jeunes, à Ugo (Séguéla), à Mathis (Galthié), parce que je sais que ce sont mes dernières cartouches.