L’ancien troisième ligne du XV de France, Imanol Harinordoquy s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique.
Ce-dernier est notamment revenu sur la blessure contractée par Antoine Dupont, au visage.
Il rappelle que le capitaine des Bleus est très important au sein du groupe France. Extrait:
“Son retour, même blessé, est déjà très important pour le groupe. Et pour lui, cela n’a rien d’anodin. Même s’il faut laisser faire mère nature, même s’il ne faut pas aller plus vite que la musique, je suis certain que tu te rétablis plus rapidement au milieu de tes copains. Il n’y a qu’à voir ce qu’a réalisé Anthony Jelonch cet été, après sa lourde blessure au genou. Le contexte te booste. Et puis, en restant impliqué dans le quotidien des Bleus, Antoine Dupont aura ainsi l’impression de ne pas sortir de la compétition.”
En 2010, il avait été victime d’une sérieuse blessure au visage. Il s’en remémore. Extrait:
“En 2010, peu avant que l’on affronte le Munster en demi-finale de Champions Cup (avec le Biarritz olympique, NDLR)… On m’avait tout pété dans cette zone… Les sinus, l’os malaire, les zygomatiques… Tout… Et ça fait mal, vous pouvez me croire…”
Il a alors construit un masque pour protéger la zone fracturée. Un véritable scénario de film.
Il raconte. Extrait:
“Même dans les films, ce genre de trucs n’existe pas… Je m’étais fait faire un masque thermo-moulé en PVC chez un éminent spécialiste. Avec ça, c’était nickel. Je ne sentais rien sur les contacts, je voyais très bien le terrain et me suis entraîné normalement toute la semaine. Pourtant, mon opération n’avait eu lieu qu’une semaine plus tôt !
Les Irlandais du Munster étaient au courant de ma fracture et de mon opération. Ils savaient que j’avais prévu de jouer avec une protection et ont donc demandé à l’arbitre de vérifier tout ça… La veille du match, celui-ci est venu me voir à l’hôtel, a demandé à voir le masque en question et ne l’a pas validé. C’était déjà interdit par le règlement car cela pouvait s’avérer dangereux, pour les adversaires.
On s’est retrouvé à 23 heures en train de fabriquer un masque avec de la mousse, du strap et tout ce que l’on avait sous la main… Ce n’était pas du tout adapté. On aurait dit un masque de gladiateur et derrière ça, je ne voyais absolument rien. Je n’aurais pas pu jouer demi de mêlée, quoi… Mon ouvreur n’aurait pas reçu un seul bon ballon…”
Il n’avait cependant pas senti de douleur durant le match. Extrait:
“Le jour du match, non. Les Irlandais m’avaient pourtant collé un énorme manche (sic) en plein visage au coup d’envoi… (rires) Là, j’ai entendu “crac” et me suis dit : “Bon c’est parti”. J’ai débranché le cerveau, laissé faire l’adrénaline et terminé la rencontre.”