Le XV de France connait actuellement quinze jours sans match avant de défier l’Italie, vendredi soir.
Interrogé via Midi Olympique, l’ancien international Français Imanol Harinordoquy a expliqué qu’il était compliqué d’attendre tant de temps avant de reprendre la compétition. Extrait:
C’est une période complexe à gérer… Le risque, c’est de rester enfermé, de jouer les matchs dix fois dans sa tête et in fine de perdre tout influx nerveux. En 2007, nous étions enfermés à Marcoussis et n’avions pas la moindre liberté. Nous l’avions parfois mal vécu. […] Là, j’ai vu que les joueurs avaient profité des deux jours de coupure pour voir leurs familles, faire du bateau et s’aérer l’esprit…
Se ressourcer est une nécessité. Ne pas s’éloigner du groupe et du quotidien de la compétition en est une autre.
Il a ensuite évoqué le match à venir des Bleus contre l’Italie et notamment sur la très lourde défaite des Italiens contre les Blacks. Extrait:
Je m’attendais vraiment à un autre scénario… Depuis quelque temps, l’Italie semble en effet maîtriser son sujet : elle tient le ballon, propose un rugby intéressant… Vendredi soir, cette équipe fut pourtant en dessous-de tout : les Italiens n’ont pas gagné un duel, loupé des plaquages mais ce qui m’a le moins plu, en fait, c’est qu’il n’y eut chez eux aucune réaction. Franchement, c’est décevant…
Dans la foulée, il indique que le XV de France ne doit surtout pas craindre l’Italie. Extrait:
Si tu as peur des Italiens, ça ne sert à rien d’entrer sur le terrain… Pour négocier ce prochain match, il faut prendre les All Blacks en exemple, c’est-à-dire respecter l’équipe d’Italie et lui mettre des points jusqu’à la dernière minute. Parce que vendredi soir, j’ai cru à un moment qu’ils allaient en prendre 100…
Les All Blacks, quand tu les laisses jouer, tu t’exposes à ce genre de scénario catastrophe… Les Italiens n’ont pas été très agressifs dans les regroupements et partant de là, c’était compliqué de rivaliser avec la Nouvelle-Zélande.
Il ne manque pas d’encenser les Blacks suite à leur prestation. Extrait:
La fluidité de leur jeu collectif, d’abord. Et puis, les avants néo-zélandais ont surtout été parfaits dans l’alignement : la corrélation entre le lanceur (Codie Taylor) et les sauteurs (Brodie Retallick et Shannon Frizell) fut impressionnante, les balles prises à presque quatre mètres de hauteur… C’était injouable, réglé comme du papier à musique… Le retour de Retallick fait incontestablement du bien à ce paquet d’avants.
Concernant la participation de petites nations à la Coupe du monde, Imanol Harinordoquy est entre deux eaux. Extrait:
D’un côté, je me demande quelle est l’utilité de jouer ces matchs où deux divisions semblent séparer les équipes… De l’autre, la Coupe du monde doit aussi permettre de développer le rugby hors de ses frontières traditionnelles… Et puis, regardez l’atmosphère régnant autour des matchs des petites nations : elle est merveilleuse et me fait penser que la Coupe du monde est avant tout la fête du rugby, de tous les rugbys…
Il se dit également impressionné par les Springboks. Extrait:
Les Sud-Africains ont toujours été violents. Ils sont au maximum de l’intensité que l’on est en droit de mettre sur un terrain de rugby mais aujourd’hui, ils ont d’autres cordes à leur arc, dont quelques belles individualités au sein de leur ligne de trois-quarts, qu’elles se nomment Cheslin Kolbe ou Kurt-Lee Arendse.
Pour conclure, il évoque le retour d’Antoine Dupont. Extrait:
C’est déjà une bonne chose qu’il retrouve le groupe. Ses coéquipiers pourront compter sur son expertise et de son côté, lui pourra gagner quelques jours sur son protocole de récupération. Quand on est bien entouré, des miracles se produisent parfois…
Il n’y a aucun enjeu à ce qu’Antoine Dupont affronte les Italiens. L’important, c’est le quart.