La France dispute son dernier match de poule vendredi, face à l’Italie. Il ne reste plus que trois semaines de compétition avant une potentielle finale pour le XV de France, qui devrait maintenant modifier ses méthodes d’entraînement pour atteindre son pic de forme.
“J’ai battu mon record de vitesse max cette semaine. J’ai passé les 30km/h, c’est un grand moment pour moi.” Grégory Alldritt est en pleine forme, et s’en amusait ce matin en conférence de presse. Une condition physique optimale qui n’est pas le fruit du hasard. Comme dans toutes les grandes compétitions, la cadence et l’intensité des entraînements sont étudiées pour atteindre un pic de forme, au meilleur moment.
Ce moment, pour le XV de France, c’est maintenant, même si le sélectionneur Fabien Galthié l’admet à demi-mots : “Un pic de forme ? On avait une vision de 14 semaines sur la préparation. On est dans la 14e semaine. On est là où on voulait être, mais c’est le terrain qui va démontrer la forme du moment.”
Le staff français a donc planifié d’atteindre un pic de forme, à quelques heures d’un dernier match de poule aux airs de huitième de finale.
Pour Didier Retière, entraîneur adjoint des Bleus entre 2007 et 2011, c’est un choix logique :
“C’est une compétition très longue. On ne peut pas être en pleine forme pendant 2 mois. Donc, très souvent, on fait en sorte que le pic de forme corresponde à peu près à l’échéance des quarts ou du dernier match de poule. Pour les grosses équipes, il y a presque une coupe du monde en deux parties. Une première phase facile à gérer et une seconde phase avec des matchs importants qui demandent d’être au top du top.”
La recette pour trouver cette condition optimale est, en théorie, simple : environ deux semaines avant les quarts de finale, la charge de travail accumulée pendant la préparation est réduite progressivement. Les entraînements deviennent alors plus courts et plus intenses tandis que les temps de repos s’allongent. Tout est planifié, mais en pratique, de nombreux facteurs peuvent bousculer ce programme.
“Pendant la Coupe du monde de 2011, on est passé à côté de notre match contre les Tonga (défaite 19-14), en dernier match de poule. On a fait un de nos plus gros entraînements du tournoi après ça, pour se remobiliser“, se rappelle Didier Retière, aujourd’hui directeur du développement sportif de l’ASM Clermont Auvergne.
En pratique, il faut donc s’adapter constamment, tout en respectant le programme d’entraînement défini préalablement.
Un casse-tête pour les préparateurs physiques, comme Laurent Arbo, membre du staff du XV de France lors de la Coupe du monde 2011 :
“Il y a un gros travail individuel qui doit être mis en place. En fonction du vécu physique du joueur sur le dernier mois. En fonction de son expérience, de son âge. L’aspect psychologique doit aussi être pris en compte, après un mois de compétition. Il faut réussir à impliquer le joueur en lui proposant des exercices qu’il aime, en travaillant surtout sur ses qualités. En 2011, après la défaite contre les Tonga, les joueurs voulaient aussi évacuer toute leur frustration avec ce gros entraînement.”
Désormais, les joueurs du XV de France devront maintenir cette forme pendant 3 semaines jusqu’à la finale. C’est donc plus qu’un simple pic de quelques jours, Laurent Arbo préfère parler de “plateau de forme”.
Via RMC Sport