Le XV de France et l’Afrique du Sud cachent leurs coups avant le choc des quarts de finale de la Coupe du monde de rugby, dimanche (21h) au Stade de France. Chacun sa méthode pour tenter de bluffer l’adversaire.
Des entraînements un peu secrets
Le XV de France ne vit pas une semaine d’entraînement tout à fait classique avant son quart de finale de Coupe du monde contre l’Afrique du sud, dimanche (21h) au Stade de France. Elle a débuté par le grand retour dans le groupe d’Antoine Dupont, victime d’une fracture maxillo-zygomatique dix jours plus tôt. Si le staff des Bleus a maintenu les séances ouvertes aux médias, il les a un peu adaptées pour ne pas trop en montrer. Celle de mercredi devait s’effectuer à haute intensité mais s’est plutôt apparentée à une opposition raisonnée.
Ces petits ajustements sont directement liés à Antoine Dupont. S’il a reçu le feu vert du chirurgien pour reprendre l’entraînement et annoncé à 100% physiquement, le demi de mêlée est plutôt épargné dans les séances. Mercredi, comme en début de semaine, le capitaine des Bleus a évité les contacts, ses partenaires se couchant au sol pour se retenir de le percuter. Le staff ne prend pas de risque avec sa star, qui semble toute de même bien partie pour retrouver sa place de titulaire face aux Boks avec un casque ou non.
L’Afrique du Sud, aussi, a changé ses habitudes en décidant de dévoiler sa composition d’équipe, vendredi, deux jours seulement avant le match. Elle l’a fait quatre jours en amont lors des précédentes rencontres. Rassie Erasmus, directeur du rugby des Springboks, assume un choix “tactique” de l’annoncer au dernier moment (le règlement de World Rugby exige l’annonce 48 heures maximum avant le coup d’envoi du match) comme le fera le staff français (une habitude ici en revanche). “A ce niveau, les équipes s’analysent jusqu’aux os, vous devez donc trouver des moyens de déjouer l’opposition, tout en restant fidèle à votre cœur et les choses importantes pour vous”, a ajouté Deon Davids, l’entraîneur adjoint des Boks. Une manière de s’adapter à la composition des Bleus? Selon les derniers échos, les Sud-africains pourraient de nouveau aligner sept avants sur le banc, avec un arrière.
Les Sud-africains ont dégainé les premiers au jeu des petites phrases par leur patron Rassie Erasmus (50 ans). Jamais avare d’un mot piquant ou d’une polémique avant un match, le sélectionneur a gentiment mis la pression sur l’arbitre en accusant les Français de “simuler”, puis de se plaindre pour obtenir des sanctions. Il n’a pas pris la peine d’illustrer son propos par des faits précis, bien conscient de son petit effet visant à mettre la pression sur le sifflet néo-zélandais, Ben O’Keefe.
Les Français se sont bien passés de rebondir sur la provocation. “Il n’y a pas forcément de choses à interpréter, a répondu William Servat, entraîneur des avants des Bleus. Rassie Erasmus est quelqu’un de rompu à ces exercices-là. On sait l’intensité et la violence que l’Afrique du Sud est capable de mettre dans une rencontre. J’accorde peu d’importance à ce qui est dit.”
Le retour d’Antoine Dupont s’accompagne de craintes sur les intentions de l’Afrique du Sud, réputée comme l’équipe la plus féroce et brutale du plateau. Cibleront-ils sciemment le demi de mêlée dans la zone touchée? “Ils ne vont pas jouer à ça”, a balayé Heyneke Meyer, ancien sélectionneur sud-africain (2012-2015), dans Midi Olympique. “Ce serait idiot. Les Springboks savent qu’un carton jaune peut coûter très cher et qu’en face Thomas Ramos est de très loin le meilleur buteur de la Coupe du monde.”
Interrogé sur le sujet, Grégory Alldritt a pris le soin de rappeler une règle élémentaire du rugby aux Sud-africains qui seraient tentés de viser son numéro 9. “Sa blessure est à la tête”, souligne-t-il. “Dans le rugby, on sait que si on touche à la tête, c’est carton rouge. Sur ce point, on sait qu’ils ne feront pas n’importe quoi non plus”, a rappelé le Rochelais.
Il a, par ailleurs, glissé que les Bleus n’étaient pas démunis dans le secteur du combat. “Je pense que le XV de France a aussi des joueurs qui tapent fort”, a lancé le Rochelais. “On a les armes pour répondre mais il va encore falloir faire encore mieux et plus que d’habitude face aux Springboks.”
Via RMC Sport