L’ancien international Français Mathieu Bastareaud a rédigé un édito dans les colonnes du journal régional Var-matin pour évoquer le quart de finale de Coupe du monde entre l’Afrique du Sud et le XV de France.
Ce-dernier analyse cette rencontre qui s’annonce passionnante.
A lire ci-dessous:
« Quelle surprise, à l’annonce des deux équipes… Comme quoi, on peut travailler, avoir des certitudes depuis quatre ans, et tout bousculer à l’approche du grand jour…
Concernant la France, j’avoue que je ne m’attendais pas à un banc en 6-2. Ça veut dire qu’on redoute l’Afrique du Sud sur l’engagement physique. Et en même temps, comment pourrait-il en être autrement ? C’est juste raisonnable…
En revanche, le 5-3 des Springboks est complètement inattendu. Si on rajoute qu’ils ont laissé sur le banc leurs deux maîtres à jouer, De Klerk et Pollard, pour titulariser Reinach et Libbok… Difficile, alors, de prédire ce que vont proposer les deux équipes. Stratégiquement, ça risque d’être le plus grand match jamais joué par le XV de France. D’ailleurs, la guerre psychologique qui s’est jouée tout au long de la semaine prouve que les acteurs sont entrés dans un niveau de compétition que tu touches du doigt une ou deux fois dans ta carrière. Ça sent le grand rendez-vous, quel plaisir…
Il y a eu de la punchline par voie de presse, chacun a branché son vis-à-vis, s’est déchargé de la casquette de favori. « Ils sont champions du monde », « oui mais ils jouent à domicile ». Maintenant, l’avant-match est terminé. Et si l’Afrique du Sud a réussi son coup et surpris tout son monde avec sa composition, c’est désormais à la France d’imposer ce qu’elle souhaite sur le pré.
D’ailleurs, Fabien Galthié a salué les surprises concoctées par son homologue, mais je ne crois pas que ça l’ait déstabilisé pour un sou. Encore moins que ça l’ait empêché de dormir. Car depuis qu’il a pris la tête des Bleus, il a redonné à l’équipe de France un statut, des certitudes. Depuis quatre ans, qu’importe l’adversaire, les Français ne cherchent plus à s’adapter à la nation qu’ils croisent, mais assument leur plan de jeu. Et ce soir, peu importe ce que te proposera l’Afrique du Sud, tu seras favori, et tu dicteras le tempo, comme tu l’as fait à chaque fois que tu as croisé une tête d’affiche. De toute façon, il y a une telle sérénité qui se dégage de ce vestiaire…
Les mecs savent ce qu’ils valent, et c’est la plus belle des qualités. Oui les Sud-Africains ont plus d’expérience, oui ils sont champions du monde, oui ils sont grands, costauds… Mais tu as les armes pour les renverser. Alors faites ce que vous faites de mieux depuis quatre ans, et ne gaspillez pas d’énergie à changer vos habitudes parce que l’enjeu sera plus important. Ils disent aimer mettre de l’impact ? Mettez-en deux fois plus. Ils adorent le défi physique ? Ça tombe bien, on va leur en donner. Gagnez vos duels et tout ira bien, car ils n’ont pas l’habitude de se faire secouer, de se faire rentrer de-dans comme vous allez le faire devant un stade en fusion… »