Les Argentins rêvent d’atteindre une finale de Coupe de monde de rugby. Dans les rangs des Pumas, Facundo Isa (30 ans), le troisième ligne toulonnais. Au micro de RMC Sport, Isa avait partagé, juste avant le Mondial, l’émotion et les sentiments qui l’animent au moment de représenter son pays lors d’une telle compétition. Avec le rêve ultime de décrocher un sacre mondial, comme l’ont fait les footballeurs, en décembre dernier.
Il va vivre le match le plus important de sa carrière. Facundo Isa, le troisième ligne du Rugby Club Toulonnais, est dans le quinze de départ des Pumas, ce vendredi soir (21h au Stade de France), pour défier les All Blacks, en demi-finale de Coupe du monde. Un accomplissement, pour un joueur qui n’a pas débuté la compétition dans un rôle de titulaire, mais qui a su gagner sa place et apporter son expérience au fil des matchs. Un rêve de gosse, aussi.
Facundo Isa s’est confié au micro de RMC Sport, juste avant le Mondial. Il raconte à quel point sa passion pour le rugby est née en regardant la sélection argentine faire sensation lors de la Coupe du monde 2007, en France.
“Le déclic a sûrement eu lieu en 2007, c’est vrai“, confie “Facu”, comme on le surnomme à Toulon. “Les Pumas avaient battu la France lors du match d’ouverture, et ils avaient réussi l’exploit d’être troisièmes d’une Coupe du monde (l’Argentine avait perdu contre l’Afrique du Sud en demi-finale, avant de battre à nouveau la France dans le match pour la troisième place, NDLR). Ils ont poussé beaucoup de gens à s’intéresser au rugby. J’étais jeune, j’avais 13 ans, je commençais le rugby. Les voir à l’écran, cela a été un choc émotionnel. Oui, j’avais des étoiles plein les yeux avec des émotions fortes, devant la télévision, face à l’hymne national. Aujourd’hui, en 2023, je peux vous dire que beaucoup de joueurs de l’équipe ont été inspirés et motivés par cette aventure de 2007!”
Portés par l’engouement d’un public passionné, et en mission pour le pays. Facundo Isa peine à trouver les mots pour décrire l’émotion qui envahit un Argentin au moment de l’hymne national. Les frissons seront encore au rendez-vous, ce vendredi au Stade de France, avant de faire face au Haka des Néo-Zélandais.
“L’hymne argentin, c’est dur à expliquer… On a cet amour du pays. Au moment de chanter, on se souvient probablement de tout ce qu’on a vécu pour en arriver là, on pense à notre famille, à nos copains. Tu es possédé par tout cela quand tu chantes l’hymne national.”
Alors, pourquoi ne pas imiter les footballeurs, champions du monde en décembre dernier? Tout au long de la compétition, et même lors des semaines qui ont précédé la Coupe du monde, les rugbymen argentins ont été interrogés sur ce parallèle entre l’Albiceleste de Messi, qui a décroché sa troisième étoile, et les Pumas, qui osent parfois rêver d’un premier titre mondial.
Le capitaine du XV argentin, Julian Montoya, avait d’ailleurs confié au Daily Mail, avant le début des hostilités, qu’il fallait s’inspirer de la bande de Léo Messi et ne pas avoir de complexe à dire: “Queremos ser como ellos” (On veut être comme eux). La passion pour le foot est sans commune mesure avec celle qui entoure le rugby, en Argentine, mais les Pumas ont vu chez les footballeurs des valeurs à imiter: “Avoir confiance en nous, faire les efforts, croire au plan de notre entraîneur, représenter le peuple argentin en enfilant le maillot”, avec ces mots, Montoya n’a pas hésité dans son discours à s’inspirer du parcours des hommes de Lionel Scaloni, le sélectionneur de l’équipe de foot argentine.
Facundo Isa acquiesce: “Évidemment, ça motive! Le foot est différent, avec plus de pression, une obligation de gagner, mais ils ont montré une force collective et prouvé que l’équipe était au-dessus de tout et que c’est d’abord la solidarité et la motivation d’un groupe qui font la force d’une nation.”
Comme les footballeurs, les Pumas ont d’ailleurs perdu le premier match de leur Coupe du monde, avant de faire face aux doutes et aux critiques. Et de réagir. Jusqu’à atteindre la finale?
Via RMC Sport