L’Afrique du Sud a dominé (16-15) une demi-finale cadenassée face à l’Angleterre et remettra son titre en jeu en finale de Coupe du monde de rugby contre la Nouvelle-Zélande, samedi prochain.
L’histoire se répète, et à double titre pour l’Afrique du Sud, qui s’impose encore d’un point (16-15), cette fois contre l’Angleterre, en demi-finale de la Coupe du monde. Unique représentant de l’hémisphère Nord dans le dernier carré, l’Angleterre, elle, cauchemarde à nouveau, comme en finale de la compétition quatre ans plus tôt.
Comme la plupart du temps en réalité, puisque les Boks ont remporté la grande majorité des matches entre les deux équipes en Coupe du monde (ndlr, cinq rencontres sur six désormais, dont deux finales).
Le XV de la Rose a longtemps répondu au défi physique sud-africain et même dominé stratégiquement ce match, avant de se heurter à ses propres limites et au coaching des Boks, une nouvelle fois décisif.
Un mot pourrait résumer cette demi-finale: frontal. Aux antipodes de l’orgie de jeu offerte par Irlandais et Néo-Zélandais à l’occasion d’un quart de finale qui restera comme l’un des grands moments de cette Coupe du monde, Boks et Anglais sont revenus aux bases de ce jeu, l’affrontement, en s’appuyant sur du jeu au pied d’occupation et de pression, prépondérant dans ce que mettent en place les Anglais depuis le début du tournoi.
Plus restrictif que la stratégie de possession des Irlandais et le jeu flamboyant des All Blacks, mais pas moins efficace. Surtout lorsqu’on peut s’appuyer, comme les Anglais, sur une défense de fer, des joueurs d’expérience (Marler, Lawes, May, Daly, Tuilagi…) et la trempe du demi d’ouverture Owen Farrell, auteur d’un drop fantastique à un moment clé de ce match, en seconde période.
“Il serait stupide” de considérer les Boks comme les favoris, estimait le capitaine des sud-africain Siya Kolisi. Les observateurs auront sans doute sous-estimé la capacité du XV de la Rose à s’élever à ce niveau, à l’orgueil, mais les Boks, eux, ont longtemps semblé surpris par l’intransigeance de l’arbitre néo-zélandais Ben O’Keeffe.
Très décrié pour son arbitrage contre la France, l’arbitre, hué avant le coup d’envoi, n’a pas laissé passer grand-chose en première période, si bien que les Boks avaient davantage été sanctionnés à la mi-temps (7 pénalités concédées, 8 au total) que sur l’ensemble du match face aux Bleus (6).
De l’audace, les deux équipes en auront manqué, et c’était attendu. Un tel déchet technique, surtout de la part des Boks en première période, beaucoup moins. A plus d’un essai transformé des Anglais après le drop de Farrell, les Sud-Africains ont retrouvé une discipline de fer et pris le dessus en conquête, notamment en mêlée, concrétisant un temps fort avec le premier essai de cette rencontre… inscrit à la 69e, derrière un maul pénétrant.
Entré à la 31e (une rareté à ce niveau !), Handré Pollard a eu des nerfs d’acier pour passer la pénalité de la gagne à la 78e. Les champions du monde en titre sud-africains, en quête d’un quatrième titre après ceux de 1995, 2007 et 2019, défieront la Nouvelle-Zélande en finale. Enjeu: devenir la première équipe de l’histoire à coudre une quatrième étoile sur le maillot.
Via RMC Sport