L’arrière international Français Brice Dulin n’a pas pu disputer la Coupe du monde avec le XV de France.
Non-retenu dans le groupe France, l’arrière du Stade Rochelais a exprimé sa peine via L’équipe.
Il concède que cela a été compliqué pour lui de regarder les matches du XV de France depuis son canapé. Extrait:
Oui, c’était particulier, un peu dur parce que moi, j’étais sur mon canapé, mais je les ai regardés. Tout le déroulé (de la Coupe du monde), tu te dis que tu manques des moments, ce n’est pas forcément agréable. Mais j’aime trop ça pour ne pas regarder. Ce n’est pas toujours bien accepté à la maison parce que j’ai tendance à beaucoup voir de matches (rires). Au-delà de la Coupe du monde, il y a des matches de Pro D2 avec mon frère (Renaud, membre du staff de Biarritz), du Top 14 quand l’affiche est belle etc.
Il est forcément très déçu. Extrait:
Ce n’était pas facile à vivre, mais le choix s’est fait sur des critères qui n’étaient pas contrôlables pour moi, comme le fait que je ne sois pas buteur (Thomas Ramos et Melvyn Jaminet, les deux arrières convoqués le sont). Ce choix est compréhensible, je n’étais pas dans la liste, tant pis, j’en ai fait profiter mon club avant la coupure et il a fallu rebasculer sur autre chose. Je suis déçu mais je savais que j’avais fait tout ce qu’il fallait.
Au final, je me dis que mes proches n’ont pas non plus été récompensés, donc c’est une déception globale plus qu’individuelle. C’était une Coupe du monde en France, ils espéraient que j’y sois. Je me disais que j’allais pouvoir partager ces derniers moments en sélection avec ces personnes qui m’ont accompagné ces derniers mois, avec tous les sacrifices que ça peut induire. C’est frustrant, parce qu’il y aurait pu y avoir un bonheur énorme au bout qui aurait pu profiter à tout le monde.
Pourtant la préparation avec les Bleus s’était très bien passée pour lui. Extrait:
La préparation estivale était bonne, j’ai eu rapidement de très bonnes sensations. Le fait que les familles viennent avec nous permettait de déconnecter tous les soirs en rentrant. On a vécu des bons moments entre nous en dehors des entraînements. Derrière, je savais que l’entonnoir allait se resserrer, qu’il allait y avoir la possibilité ou non d’être sélectionné dans les 33. Sept-huit jours avant l’annonce, je commençais à ressentir des choses. Elles se sont finalement déroulées. Mais avoir la famille avec moi m’a permis d’avoir une soupape, je n’étais pas seul le soir en rentrant dans ma chambre, à ne penser qu’à ça.
Il a croisé certains internationaux Français ces derniers jours. Extrait:
Certains oui. C’était encore frais. Je pense que jusqu’à la finale, ça risque d’être dur pour eux, du moins de regarder ce match. Une fois la Coupe du monde finie, ça leur permettra de ne plus trop en entendre parler, même si dès qu’ils croiseront quelqu’un on leur en parlera. Ça fait partie du jeu. Il faut attendre quelques semaines pour reprendre une vie à peu près normale.
Concernant son avenir avec les Bleus, il refuse d’annoncer sa retraite internationale, tout en précisant qu’il faut toutefois laisser la place aux jeunes. Extrait:
Honnêtement, je pense qu’il y a une nouvelle génération, des nouveaux joueurs qui arrivent avec d’énormes capacités. Ils jouent de plus en plus tôt en club. Il y a en France assez d’émulation et de joueurs pour endosser le maillot des Bleus.
Il vaut mieux laisser la place aux jeunes, leur laisser l’opportunité de se construire pour qu’ils arrivent prêts sur les prochaines échéances. Je n’ai pas d’annonce à faire comme ont pu le faire Uini (Atonio) et Tao (Romain Taofifenua) parce que j’étais loin d’être installé, mais c’est mon propre ressenti : place aux jeunes.
Mon parcours international ? Ça a été un peu les montagnes russes, avec des moments très durs et d’autres très bons. Et au milieu de tout ça, des aventures extraordinaires. Elles m’ont servi à construire la personne que je suis, au-delà du rugby. Chez les Bleus, vous êtes dix fois plus exposé et parfois confronté à des choses que peu de personnes vivent, ça vous forge un peu. Ça m’a énormément servi. Vous comprenez que tout est éphémère, les choses qu’on peut dire sur vous, le rapport que vous pouvez avoir avec les gens. C’est un peu des paillettes. Vous vous apercevez ensuite que ce qui compte, c’est votre noyau dur, celui qui vous accompagne tout le temps, la famille, les proches.