Interrogé via La Montagne, le directeur du développement des projets sportifs de Clermont, Didier Retière a expliqué comment il opérait avec le manager Auvergnat Christophe Urios pour effectuer le recrutement pour les saisons à venir.
Il dévoile les quatre étapes nécessaires au recrutement. Extrait:
« La première est l’identification du projet de jeu, quel rugby, quel état d’esprit?? C’est le rôle de Christophe Urios. Deuxièmement, quels profils de joueurs il faut pour ce projet… un numéro 8 puissant, un troisième ligne aérien??
Après, il y a des points réguliers sur l’évolution du groupe qui peut modifier les besoins en termes de profil. Joueurs qui confirment ou pas… jeunes qui pointent le bout du nez ou pas… Là aussi, c’est le boulot de Christophe et du staff.
La troisième étape est le bon de commande qui doit être validé par le Big Five, lequel donne son aval (ou pas) à la cohérence du recrutement par rapport au pojet du club?; cela concerne le président (Jean-Claude Pats), le DG (Benoît Vaz) et Roro (Aurélien Rougerie) qui est naturellement dans la boucle. C’est aussi la validation du budget.
Enfin, la quatrième marche est l’étude du marché. On active le réseau, les agents, on travaille sur les stats. C’est l’heure ensuite des premiers contacts et échanges avec le joueur ou l’agent.
Avec Christophe, on est en contact direct au quotidien sur cette étape. Quand les joueurs ciblés correspondent au staff, on entre en négos jusqu’à la signature. C’est le plus souvent mon boulot. On croise également les infos avec Roro et Christophe pour avoir des retours sur la personnalité du joueur car la performance rugby ne suffit pas dans nos critères. »
Didier Retière apporte des précisions supplémentaires. Extrait:
« Se donner du temps pour ne pas se retrouver sous pression est primordial. Il est important aussi d’avoir un plan B si le plan A ne marche pas. En avril 2022, quand j’arrive, le recrutement n’est pas fini, c’est horrible, il n’y avait quasiment plus de joueurs sur le marché.
La période actuelle, l’automne, est décisive pour ce boulot de recrutement. On peut même discuter à deux ans, avoir des premières projections, voire des contacts, sur des joueurs pour la saison 25-26.
Autre point important, l’équilibre des âges dans l’effectif. Quand on a repris le projet (2022), on avait beaucoup de joueurs vieux et beaucoup de joueurs jeunes. Très peu entre 25 et 30 ans, ce qui entraîne des difficultés dans le management de l’équipe. Il y a un équilibre des expériences à respecter aussi.
Afin d’entretenir le dynamisme de l’équipe, on a pris aussi le parti de faire des contrats de 2 ans, hormis pour les jeunes (Jauneau, Dessaigne 3 ans). L’objectif de réduire la durée est de créer un peu de turnover, ce qui ne veut pas dire qu’on ne va pas garder les joueurs. Cela amène une revalorisation du contrat par rapport à la performance du joueur et ça maintient un dynamisme dans l’effectif.
Avoir beaucoup de renouvellements de contrats, comme la saison dernière d’ailleurs, c’est naturel dans notre gestion d’effectif. Ce n’est en rien une difficulté, au contraire, c’est une bonne chose. Il y a beaucoup de discussions entre Christophe et les joueurs qui savent très régulièrement où ils se situent par rapport au groupe.
Le management mis en place est très transparent et aide aussi au recrutement. Tous les joueurs savent à quoi s’en tenir. Même si parfois des vérités sont difficiles à dire. Rien n’est fait dans le dos des joueurs. »