Le commentateur rugby de TF1, François Trillo a vivement été critiqué sur les réseaux sociaux.
Ce-dernier n’a pas fait l’unanimité au niveau de ses commentaires, durant les matches du Mondial.
Interrogé sur le sujet via L’équipe, ce-dernier estime ne pas être passé à côté de sa Coupe du monde.
Il réagit. Extrait:
En 2007, même Thierry Gilardi – la référence – s’était fait esquinter sur Facebook. Je n’ai absolument pas la prétention de penser que je suis le meilleur commentateur du monde, mais on a fait notre travail avec professionnalisme, méthode et passion. Je n’ai pas la sensation d’être passé à côté, même s’il a pu y avoir quelques erreurs sur des noms. Mais on est installés tellement haut dans les stades, avec un écran de position commentateur plus petit qu’à la maison…
Il évoque les commentaires qui réclament le retour de Matthieu Lartot. Extrait:
Je pense qu’il y a aussi une forme d’habitude de consommation. Je peux comprendre… Mais sincèrement, je n’ai eu que des retours positifs de gens dans la rue et dans la profession.
Dans la foulée, il affirme avoir vécu une très belle aventure. Extrait:
Maintenant, je chante Dans les yeux d’Émilie (une chanson de Joe Dassin devenue l’hymne des supporters) sous la douche (rires). Avec Benjamin (Kayser), sur le chemin de l’hôtel au stade, en allant dîner ou en se baladant en ville, on croisait constamment les supporters. Un rugbyman amateur vous parle de son petit club, on fait un selfie par-ci par-là, des jeunes déguisés mettent l’ambiance… C’était comme je l’avais imaginé et même encore mieux. Et j’espère que les pourfendeurs des valeurs du rugby ont vu ce que c’était : des gens communiant dans un stade, des supporters de deux pays buvant des coups ensemble en ville, des équipes (Afrique du Sud et Tonga) se réunissant spontanément en cercle, en fin de match, pour une prière commune (le 1er octobre à Marseille)… Pour moi, c’est l’image du Mondial. Par les temps que nous vivons, cette communion a été une vraie bouffée d’oxygène.
Il revient notamment sur l’ouverture du Mondial. Extrait:
La soirée a été exceptionnelle et l’audience tout autant (15,4 M de téléspectateurs devant France-Nouvelle-Zélande (27-13) et 65 % de pda). Pourtant, sur le coup, on avait une drôle de sensation, on était oppressés par la chaleur. 36 degrés, pas un souffle d’air… Je me demande encore comment les joueurs ont pu sortir cette performance dans ces conditions. Nous étions arrivés très tôt au Stade de France pour une édition spéciale. On y a laissé beaucoup d’énergie. Dans les coursives, j’avais croisé les chefs Philippe Etchebest, Yves Camdeborde, Christian Constant qui se préparaient pour la cérémonie d’ouverture. Ils étaient tendus alors qu’ils allaient juste faire un paquito (sourire). D’ailleurs, je n’ai pas compris les critiques. J’ai aimé ce côté carte postale, qu’un acteur de l’envergure de Jean Dujardin s’engage dans ce défi. Il ne racontait pas la France aux Français mais au monde, et avec des moyens qui ne sont pas ceux de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris.
Il précise avoir pris le plus de plaisir lors des quarts de finales. Extrait:
Les deux quarts de finale : Irlande – Nouvelle-Zélande (24-28), un sommet rugbystique, et France-Afrique du Sud (28-29), un sommet émotionnel. Le premier, j’ai la sensation sur le moment d’assister à un match parfait. Avec cette dernière action qui fait 6’15” avec, au bout, peut-être, une première demi-finale pour les Irlandais… Et non ! Un final incroyable avec une dramaturgie énorme. Pour le second, l’émotion est là dès le début puisqu’on sait depuis trois ans que ce quart des Bleus sera déterminant pour faire de cette Coupe du monde un moment d’histoire. Les Français livrent 55 minutes quasi-parfaites et ensuite, on sent le truc qui se tend…
Il a rapidement senti que l’équipe de France était en danger. Extrait:
Des signaux ne sont pas très bons. Comme, par exemple, la période de supériorité numérique au retour des vestiaires. Les Français sont à 15 contre 14, on occupe le camp adverse, on n’arrive pas vraiment à marquer, et le jeu est un peu haché par la valse des changements sud-africains… Ensuite, il y a un renvoi de Ramos direct en touche, une pénaltouche un peu bizarre… On se dit que c’est pas terrible. Mais on est toujours devant puis au contact sur les dix dernières minutes. On sent que ça s’effiloche un peu, mais on essaye de pousser avec eux… J’y ai vraiment cru jusqu’à la dernière seconde.
A l’issue de la défaite des Bleus, il a ressenti une immense déception. Extrait:
Une déception immense, d’abord pour les joueurs. On a suivi toute la préparation, on a assisté à leur constance depuis quatre ans. Vu les cinquante premières minutes produites, avec une forme de facilité, je sais tout de suite qu’ils auront des regrets à jamais. En termes d’ampleur, c’est notre Séville 82 à nous, même si le scénario est différent… Personnellement, nous les accompagnions et avions la sensation d’être un peu sur le même bateau. J’en avais les larmes aux yeux…
Il a ensuite donné son avis sur les critiques sur l’arbitrage. Extrait:
Oui… mais quand Antoine Dupont le souligne en conférence de presse, avec beaucoup de forme, ce n’est pas dénué de sens. Aujourd’hui, dès qu’on dit que l’arbitre n’a pas été bon, on vous répond : « oui, mais les Français non plus ». C’est vrai, ils n’auraient jamais dû prendre trois essais aussi facilement… Il n’empêche, dans un monde du rugby professionnalisé, on attend aussi une forme de zéro défaut de l’arbitrage. On nous a toujours dit « l’arbitre se trompe mais il a toujours raison ». Mais quand ça arrive en quart de finale de Coupe du monde où tu joues tout…
Pour conclure, il se réjoui des audiences effectuées. Extrait:
Le Irlande – Nouvelle-Zélande (9,3 M de téléspectateurs de moyenne) m’a le plus surpris. La demie Afrique du Sud-Angleterre, 7,7 M ! Sincèrement, avec le nombre de passes dans ce match, le ratio qualitatif est énorme (sourire). Ces scores, c’est la victoire du rugby. Les gens n’ont pas besoin de connaître toutes les règles. En voyant la vigueur des plaquages, la force collective des ballons portés, l’engagement des joueurs… ça leur parle.