C’est désormais officiel : le troisième ligne international Français Grégory Alldritt ne rejouera pas au rugby avant le mois de janvier prochain.
Ce-dernier a véritablement besoin de faire un break avec le rugby suite à la Coupe du monde très frustrante des Bleus.
Lors d’un entretien accordé au journal L’équipe, Grégory Alldritt a expliqué ce besoin de prendre du recul avec le rugby. Extrait:
Ce break, je l’ai en tête depuis un long moment. Depuis la Coupe du monde 2019 au Japon, j’ai beaucoup enchaîné, en ayant néanmoins la chance d’être peu blessé. Je touche du bois. Les discussions sur l’éventualité de faire une pause de deux mois après la Coupe du monde ont débuté avec mon manager Ronan O’Gara à la suite du titre en Coupe d’Europe (27-26 face au Leinster), fin mai.
Il a validé sans hésiter. Il en a fait part au président Vincent Merling et au directeur général Pierre Venayre qui ont également validé. J’en profite pour les remercier. L’idée était de pouvoir me régénérer physiquement. J’ai de l’arthrose au genou droit. Rien de très grave. Je vais le soigner et renforcer les muscles qui l’entourent. Quand vous enchaînez tous les week-ends, c’est impossible.
Il a également besoin de faire un break mentalement. Il dément cependant un éventuel burn-out. Extrait:
Oui, il y avait également la volonté de faire un break mental. Mais contrairement à ce que j’ai pu lire sur un burn-out ou une usure mentale, tout est faux. J’étais même choqué qu’on parle de ça alors qu’il s’agit d’un sujet très grave. La semaine des demi-finales puis de la finale du Mondial, je ne cache pas que j’ai vécu des moments un peu compliqués. Il y avait beaucoup de déception. Mais ma tête va très bien.
Il précise que même en cas de victoire des Bleus en finale de la Coupe du monde, il aurait tout de même pris ces deux mois de repos. Extrait:
Peu importe le parcours, il était acté que je ne reprendrai qu’en janvier 2024. Lors de la Coupe du monde 2019, je sortais d’une longue saison avec le Stade Rochelais (37 matches, Coupe du monde incluse). À mon retour en club, j’avais rejoué très rapidement. Dans la foulée, je m’étais blessé aux ischios et j’avais enchaîné les pépins au dos. Aujourd’hui, j’ai toujours cette envie de jouer au fond de moi. Quand je regarde les matches, je n’ai qu’une envie : être sur le terrain. Mais couper est la meilleure décision. Mieux vaut prévenir que guérir. Tout a été fait en bonne intelligence avec mon club. Je vais m’étoffer pour revenir encore plus fort.
Il ne regrette pas d’avoir enchaîné ces derniers mois. Extrait:
Je n’ai aucun regret. Il y a bien sûr eu des matches plus compliqués que d’autres. Mais, justement, ces petites alertes ont renforcé mon idée de trouver du temps pour insister sur la récupération ou le travail physique. L’idée n’était pas de couper et de ne rien faire pendant deux mois ! Je l’ai fait pendant quinze jours à la suite de l’élimination. J’ai profité de mes proches, ce qui reste le plus important.
Durant ces deux mois sans compétition, il va suivre un programme physique. Au programme : musculation et course. Extrait:
J’ai un programme physique à suivre avec pas mal de musculation et de courses. Mais je l’exécute quand bon me semble. Sans planning préétabli, comme c’est le cas dans le cadre plus strict du club. J’en profite pour jouer au golf et m’aérer l’esprit. Je vais par exemple mieux profiter du mariage de mon frère, la tête reposée, sans penser au match qui arrive. Je me suis fixé comme objectif d’avoir le moins d’échéances et de contraintes pendant ces deux mois.
Il envisage de reprendre l’entrainement le 1er janvier. Extrait:
Je devrais reprendre l’entraînement autour du 1er janvier. Pour la compétition, c’est le chef, Ronan O’Gara, qui va décider.
Dans la foulée, il affirme ne pas être inquiet du début de saison raté du Stade Rochelais. Extrait:
Je ne suis pas inquiet. Ça ne change rien à notre grande ambition. Une douzaine de joueurs qui étaient à la Coupe du monde vont reprendre assez vite, ça va amener une nouvelle dynamique. Pour ma part, on restera sur ce qui est prévu.
Il indique rester très proche de ses partenaires malgré cette pause. Extrait:
Je les ai regardés à la télé, j’étais comme un fou. Samedi, je serai au stade (réception de Bayonne). J’ai hâte. Je croise souvent mes partenaires. Je les avais rejoints à Royan (Charente-Maritime) lors du stage de cohésion pour partager un repas en rentrant de la Coupe du monde. La plupart des leaders savaient que j’allais faire ce break. Ils comprennent totalement. Comme le staff qui me fait totalement confiance. J’ai dit que je serai prêt à jouer en début d’année. Quand je donne ma parole, j’essaie de la tenir.
Pour conclure, Grégory Alldritt évoque l’avenir du XV de France. Extrait:
Le Tournoi ? On aura encore plus envie de le gagner. Je suis persuadé qu’on va transformer cette frustration en motivation. Ce sera un plus par rapport aux Tournois précédents.
On ne doit pas penser que tout est acquis. Il faudra continuer à se battre. On peut dire qu’on a grillé un joker, même si je n’aime pas réfléchir comme ça. Il fallait le faire en France. On n’a pas réussi. On va tout mettre en œuvre pour le faire dans quatre ans.