Le procès en appel de Bastien Chalureau pour une bagarre datant de janvier 2020 débutera ce mardi 14 novembre à Toulouse. Le deuxième ligne de Montpellier et du XV de France a fait l’objet d’une condamnation en première instance pour des faits de “violences commises en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion”.
Quart de finaliste du Mondial 2023 avec le XV de France, Bastien Chalureau a depuis retrouvé le quotidien du Top 14 à Montpellier. De retour à la compétition lors des défaites contre l’UBB (26-13) et Clermont (17-20), le deuxième ligne international (7 sélections) n’a pas réussi a aider son club à gagner un deuxième match cette saison.
Des difficultés sportives avec le MHR qui s’accompagnent d’un extra-sportif compliqué, alors que s’ouvre ce mardi son procès en appel à Toulouse. Presque quatre ans après une bagarre alcoolisée, et environ trois ans après une condamnation en première instance, Bastien Chalureau fera encore face à la justice pour tenter d’échapper à une peine qui pourrait nuire à sa carrière. Et notamment chez les Bleus où il risquerait de connaître le même destin que Mohamed Haouas, écarté après sa condamnation pour violences conjugales au mois de mai.
Les déboires judiciaires de Bastien Chalureau ont commencé en janvier 2020 après une soirée trop arrosée dans une boîte de nuit de Toulouse. En état d’ébriété, le deuxième ligne qui évoluait alors au Stade Toulousain s’est retrouvé dans une bagarre avec deux désormais ex-joueurs: Yannick Larguet et Nassim Arif.
Placé en garde à vue quelques jours plus tard après une plainte contre lui pour “violence sans incapacité en raison de la race”, Bastien Chalureau a reconnu avoir frappé Yannick Larguet, entraînant 4 jours d’ITT pour la victime, et Nassim Arif (aucun jour d’ITT) mais a nié avoir eu de propos ou un mobile raciste. Si les deux anciens rugbymen assurent que l’international tricolore a lancé des injures racistes, deux personnes l’accompagnant ont soutenu sa version.
Quelques mois après cet incident de fin janvier 2020, Bastien Chalureau a été déclaré coupable devant la justice. Le 3 novembre 2020, le tribunal correctionnel de Toulouse a condamné le deuxième ligne pour des “faits de violence avec la circonstance que ces derniers ont été commis en raison de la race ou de l’ethnie de la victime”.
Condamné à six mois de prison avec sursis, ainsi qu’une interdiction de détenir une arme pendant les cinq prochaines années, celui qui avait rejoint Montpellier cet été-là a continué de nier les faits et a fait appel de ce verdict.
“Je ne suis pas raciste”
Toujours présumé innocent jusqu’à la fin de son procès en appel, Bastien Chalureau n’a eu de cesse de démentir un quelconque mobile ou des injures racistes lors de cette bagarre avec Yannick Larguet et Nassim Arif. Le deuxième ligne du MHR a toutefois reconnu les violences. Pendant la Coupe du monde en France, l’avant a même pris la parole pour assurer qu’il n’était pas raciste.
“Ce que je peux vous dire, c’est que j’ai avoué mes erreurs, j’ai payé mes dettes avec la violence et j’ai nié tout propos raciste. Je ne suis pas raciste et je ne fais pas partie de ces valeurs (sic)”, a lancé le principal intéressé début septembre à quelques jours du match d’ouverture contre la Nouvelle-Zélande. Et Bastien Chalureau de relancer dans la foulée: “Je ne suis pas raciste. Je ne suis pas raciste.”
Bastien Chalureau avait poursuivi sa carrière en Top 14 depuis trois ans sans trop faire de vagues. Idem en novembre 2022 pour sa première cape chez les Bleus puis lors du Tournoi des VI Nations 2023. Mais le deuxième ligne s’est retrouvé au centre de l’attention lorsque Fabien Galthié l’a appelé pour la Coupe du monde après le forfait Paul Willemse.
Epinglé sur les réseaux sociaux où sa condamnation en première instance n’a pas été oubliée, Bastien Chalureau s’est donc retrouvé au cœur d’une terrible polémique avant le duel face aux All Blacks en ouverture de la compétition.
Au point, donc, de prendre la parole et lâcher quelques larmes face à la presse pour marteler qu’il n’était pas raciste. Avec son procès en appel qui s’ouvre ce mardi, Bastien Chalureau entend bien obtenir gain de cause et laver son honneur en échappant à une peine pour racisme. La confirmation de sa culpabilité pourrait, en revanche, avoir des conséquences pour la suite de sa carrière alors que même le président Macron a jugé “préférable” qu’il ne porte plus le maillot du XV de France en cas de condamnation définitive.
Via RMC Sport