L’arrière international Français Thomas Ramos s’est confié dans les colonnes du journal L’équipe pour évoquer la défaite des Bleus contre l’Afrique du Sud, en quart de finale de la Coupe du monde.
De retour avec Toulouse le week-end dernier contre Perpignan, Thomas Ramos indique qu’il lui a fallu digérer cette élimination. Extrait:
Il a fallu un peu de temps pour digérer l’élimination. Ce qui m’animait, c’était de repartir en club le plus vite possible. Passer trop de temps sans jouer, ça fait cogiter. Même si j’avais besoin de couper un peu, pour penser à autre chose, relâcher la pression. Je suis resté principalement à la maison avec une escapade de cinq jours avec mon épouse, Sophie. Mais dès que je suis rentré de vacances, j’avais envie de transpirer à nouveau, d’être avec mes coéquipiers.
Il voulait rapidement retrouver ses coéquipiers pour éviter de ruminer. Extrait:
Je pensais beaucoup à cette défaite. Il fallait penser à autre chose. J’ai fait un peu de golf, de padel, ça fait du bien à la tête. Mais c’est difficile de couper totalement. Quand tu vas faire tes courses, on ne te parle que de ça. Puis il restait les demies, la finale…
Malgré la déception, il a regardé la demi-finale entre l’Afrique du Sud et l’Angleterre et la finale. Extrait:
J’ai regardé la demi-finale Afrique du Sud-Angleterre (16-15). J’avais envie de voir ce match. Stratégiquement et tactiquement, les Anglais ont été énormes. Dans l’occupation, sous les ballons hauts… L’arrière (Freddie Steward) a été très bon. Ça leur a permis de mettre la pression aux Sud-Africains. Mais ils n’ont pas réussi à gagner. Je me suis dit que je ne regarderai pas la finale. Mais j’étais avec Damian Penaud ce soir-là, au restaurant. On l’a regardée sur le téléphone. Ça me paraissait compliqué de faire abstraction. Et puis j’aime ce sport. Une finale de Coupe du monde, même de loin, ça se regarde.
Il est ensuite revenu plus en détails sur cette défaite contre les Springboks. Extrait:
Nous avions préparé des choses. Nous avons plutôt dominé les Sud-Africains, notamment en première mi-temps. J’ai pu lire que l’on n’avait pas beaucoup utilisé le jeu au pied alors qu’on l’avait beaucoup fait pendant quatre ans. Mais quand on domine comme là… Forcément, on l’utilise moins. Je reste persuadé qu’on leur a donné 19 points trop facilement. C’est trop ! On ne peut s’en prendre qu’à nous-même.
Il avoue avoir revu le match à plusieurs reprises. Extrait:
Oui, deux fois, en moins de soixante-douze heures. J’avais besoin de le revoir une première fois sans forcément l’arrêter. Et une deuxième fois en faisant des pauses. Les ballons hauts, on aurait pu et dû mieux faire. Il y a 14 points qui viennent de là. Tu le paies cash. Peut-être qu’on aurait pu être un peu plus ambitieux quand on est 4 points derrière en allant en touche (72e). On était vraiment costauds devant. On a pris les 3 points. On ne va pas refaire l’histoire. On aurait peut-être pu marquer sur cette action où Etzebeth tape le ballon (6e). Ce sont des actions frustrantes. On doit apprendre de ces situations-là. Au niveau international, il faut tuer les matches.
Concernant les polémiques arbitrales, Thomas Ramos ne veut pas en entendre parler. Extrait:
Quand tu revois le match, tu peux penser qu’il y a des actions qui auraient pu être mieux gérées. À chaud, tu peux être énervé. Mais si on n’avait pas pris 19 points trop facilement, on n’en parlerait pas. À chaud, on avait certainement envie de se trouver cette excuse-là. Mais aujourd’hui, il faut qu’on apprenne de nos erreurs.
Il revient ensuite sur ce fameux contre de Cheslin Kolbe sur sa tentative de transformation. Extrait:
J’ai d’abord un effet de surprise. Ça arrive très rarement. Je me dis : mince, ça m’est arrivé ! En revoyant le match, je n’ai pas l’impression d’avoir changé quelque chose dans ma routine. Après, quand tout le monde te dit “il est parti avant”, tu as envie de le dire aussi. Je crois que, selon la règle exacte, ses pieds doivent être derrière la ligne. Au moment où il part, il a le pied sur la ligne. Mais, encore une fois, on peut incriminer Ben O’Keefe. Mais si l’arbitre vidéo avait eu envie de revoir, ou avait revu l’image, et considéré qu’il y avait faute, il y avait le temps d’appeler l’arbitre. C’était plus la responsabilité de l’arbitrage vidéo. Ce sont 2 points qui auraient pu nous faire gagner… Je me dis que ça va peut-être m’arriver une seule fois dans ma carrière. Et c’est tombé ce jour-là. C’est comme ça. Et ce n’est pas pour m’enlever des responsabilités, mais je continue à dire que si on n’avait pas pris 19 points…
Tout le monde ne lui parle que de cette action, chaque jour. Extrait:
Partout où je vais, c’est la première chose dont on me parle… Encore ce week-end, des supporters de Perpignan criaient “attention Kolbe”. Les mêmes qui devaient être dégoûtés ce jour-là. Ça va me suivre un moment. Mais ce n’est pas quelque chose qui me perturbe. C’est le jeu.