Mardi dernier, le deuxième ligne international Français Bastien Chalureau avait rendez-vous devant la cour d’appel de Toulouse.
Celui qui a écopé de six mois de prison avec sursis pour des faits de violence qui remontent à la nuit du 30 au 31 janvier 2020 avait décidé de faire appel.
Depuis le début, le joueur de Montpellier nie avoir tenu des propos racistes à l’encontre de Yannick Larguet et Nassim Arif.
A l’issue de l’audience, l’avocat général a requis huit mois de prison avec sursis pour Bastien Chalureau.
Le délibéré aura lieu le 16 janvier prochain.
Interrogé via L’équipe, Bastien Chalureau a indiqué se sentir soulagé. Extrait:
Je me sens libéré. Parce que ça fait plus de trois ans qu’on me traîne dans la boue sur des “on-dit” et sur la parole des deux victimes. Il y a des faits de violence que j’ai reconnus et pour lesquels j’ai été condamné. J’espère que la vérité va sortir et que mon nom ne sera plus associé à de tels propos. Ces trois années ont été compliquées, c’est pour ça que je me sens libéré.
Il indique avoir été menacé de mort par de nombreux internautes, sur les réseaux sociaux, lorsqu’il a été rappelé par l’équipe de France, durant le Mondial. Extrait:
J’ai commencé à le réaliser en découvrant des trentaines de menaces de mort sur ma messagerie Instagram. J’ai lu les trois premières, j’ai compris qu’il y avait un problème. Je suis allé voir le staff de l’équipe de France et les responsables de la communication et ils m’ont confirmé que ça partait en vrille.
Mon affaire était connue, elle était en cours de jugement depuis trois ans et mon appel en première instance. Je ne pouvais pas faire autrement qu’arriver avec mes casseroles. Mais j’ai trouvé hallucinant que des politiques s’occupent de dossiers comme ça (deux députés LFI ont saisi la ministre des Sports pour demander que Chalureau ne soit pas sélectionné)…
C’était tellement pesant. Mes proches m’appelaient pour me dire qu’ils se faisaient insulter dans la rue, qu’ils recevaient des menaces de mort aussi… Mes parents ne pouvaient plus aller au travail. Je me suis exprimé devant le groupe et, en accord avec le staff, j’ai décidé de passer en conférence de presse, je pensais que ça allait me faire du bien mais je n’avais pas conscience de l’ampleur de la polémique. La salle était noire de monde, ce n’était pas encourageant finalement…
Tout s’est ensuite calmé. Extrait:
Après mon passage en conférence de presse, j’ai l’impression que tout s’est calmé très vite. Mais quand les politiques prennent parti, que le Président de la République intervient sur le sujet (Emmanuel Macron avait déclaré qu’« il serait préférable » que le joueur ne soit plus sélectionné en équipe de France s’il venait à être condamné en appel)… Fabien Galthié avait d’énormes responsabilités et il a fait l’équipe la plus compétitive possible.
Tout a dérapé initialement lorsque Bastien Chalureau a “liké” des posts Instagram du rappeur d’extrême droite Millésime K. Extrait:
J’ai vu passer une vidéo sur Instagram, le rappeur était en costard cravate, il parlait de la France, il n’y avait rien de… (Il ne finit pas sa phrase.) Je ne le connaissais même pas ce chanteur, j’ai juste posé un “like” sous une de ses vidéos sans savoir que c’était un homme d’extrême droite. Tout a été sorti de son contexte. En déterrant ça, cela a des conséquences sur ma famille car des gens croient à ces conneries. Que moi, Bastien Chalureau, je charge, je l’ai mérité d’un côté car j’ai fait une erreur, je la regrette. Mais que ma famille soit touchée, ce n’est pas possible.
Bastien Chalureau a ensuite accepté d’expliquer son dérapage, en 2020. Extrait:
J’étais au Stade Toulousain après plusieurs saisons de Pro D2 (à Perpignan et Nevers). J’étais en plein doute. Je suis au placard alors que j’ai retrouvé mon club de coeur. Ce soir-là, j’ai voulu me lâcher, j’ai abusé de l’alcool et ça m’a fait disjoncter. J’étais dans l’extrême. J’ai toujours eu un problème avec la violence dans mon passé car j’avais trop d’agressivité en moi. J’ai travaillé là-dessus depuis cette affaire, avec des psychologues, pour mieux la contenir.
Je reconnais que j’ai été terriblement couillon sur le moment. J’ai eu un craquage total. Mais depuis, ma vie a changé. J’ai déménagé, j’ai changé de club grâce à mon nouvel agent Mathieu Cottin qui a cru en moi, Xavier Garbajosa (l’ancien manager du MHR) et Mohed Altrad (le président) qui m’ont fait confiance. J’ai fait en sorte de m’entourer de bonnes personnes, j’ai changé mon hygiène de vie et je suis toujours aidé par mon psy.
En revanche, il continue de nier tout propos raciste. Extrait:
Je n’ai jamais tenu de tels propos. Je maintiens que les deux victimes mentent. J’ai pu m’exprimer à la barre mardi, j’ai dit tout ce que j’avais à dire et j’ai envie d’en finir avec ça. Même pour rire, je n’ai jamais dit une telle phrase.
Selon lui, cela ne l’a pas aidé pour son Mondial. Extrait:
J’ai donné mon maximum mais je pense que le contexte ne m’a pas aidé. Mais j’ai profité de cette compétition à fond, dans un groupe extraordinaire. On a passé de super moments, on a beaucoup ri. C’est ce que je retiendrai de cette aventure. Mais je postule à fond, oui !