Le président de la Ligue Nationale de Rugby, René Bouscatel s’est longuement confié via Midi Olympique pour évoquer l’équipe de France.
Dans un premier temps, celui-ci est revenu sur l’élimination des Bleus à la Coupe du monde. Extrait:
D’entrée, le sentiment d’une grosse déception et d’un violent coup de barre ; certainement parce que tout le monde pensait que nous serions champions du monde. Ensuite, vint une certaine frustration quand j’ai essayé d’analyser pourquoi on avait perdu ce match que nous aurions peut-être dû gagner. Je me suis posé les questions que tout le monde a dû se poser. Des questions souvent restées sans réponse, jusqu’ici.
Il regrette notamment que le sélectionneur Fabien Galthié n’ait pas véritablement expliqué les raisons de cet échec aux clubs du Top 14. Extrait:
Sans polémiquer, j’ai regretté que le sélectionneur Fabien Galthié ne vienne pas davantage nous expliquer les véritables raisons de cet échec survenu après trois premières années au bilan plus que satisfaisant. Au lieu de quoi, ses silences ont été pesants. Cela m’a un peu déçu et ça me gêne toujours parce que le monde du rugby, et plus particulièrement ses acteurs, ont vraiment besoin d’avoir des éléments de compréhension de cette défaite comme on avait su partager les victoires auparavant…
Il ne veut cependant pas entrer en conflit avec Fabien Galthié. Extrait:
Non, pas obligatoirement un manque de respect mais une attitude révélatrice. Je ne vais pas rentrer dans un conflit qui n’a pas lieu d’être et que je n’ai pas avec Fabien Galthié car c’est normal qu’il continue. Je le répète, il a fait du bon boulot. Mais il y a cet échec qui devait être débriefé avant de repartir. On ne demande pas un mea culpa, mais un débriefing.
Le Tournoi arrive et nous aurons besoin de bons résultats pour rebondir… Avec un peu de chance et beaucoup de travail, selon la formule de Guy Novès, nous gagnerons peut-être ce premier match si important face à l’Irlande qui, comme nous, a perdu en quart de finale. Ce sera un révélateur.
Il ne manque pas de tacler les Bleus dans la foulée, en affirmant que le XV de France est seulement champion du monde des matches préparatoires. Extrait:
Je vois surtout qu’une Coupe du monde est facile et difficile à la fois. Facile parce qu’il y a huit nations majeures et huit quarts de finalistes ; à moins d’un cataclysme, vous vous qualifiez pour les quarts. Et difficile parce qu’il faut ensuite gagner trois matchs d’affilée pour être champion. C’est là qu’il faut être bon, pas avant… Or, nous sommes quasiment les champions du monde des matchs préparatoires et cela ne sert à rien, puisqu’on perd le premier match important.
L’ambition ultime doit toujours d’être enfin champion du monde et il faut s’y préparer. Comment ? Je laisse la réponse aux sportifs et on verra ensuite s’il convient de revoir les accords FFR-LN. En faisant un bilan, on s’apercevra peut-être que la mobilisation systématique de quarante-deux joueurs n’est pas tout le temps une bonne solution. Ce n’est qu’un exemple et, encore une fois, ce n’est pas à moi de trancher.
Dans la foulée, il indique que les retombées financières vont être revues à la baisse pour le rugby Français. Extrait:
Il ne sera pas à la hauteur des espérances puisque le résultat financier de France 2023 sera inférieur aux prévisions. C’est une très belle Coupe du monde pour Word Rugby, ça le sera un peu moins pour la France et ses clubs… J’attends de voir… Mais ne résumons pas tout au financier, pour moi le sportif prime toujours. Et puis, ce fut une très belle Coupe du monde, un vrai succès populaire.