Jugée négligente dans son suivi des commotions, World Rugby – la fédération internationale – est visée par une action en justice menée par 140 anciens internationaux britanniques victimes de démence. Le groupe de joueurs sera entendu devant la Haute cour de justice de Londres, ce vendredi 1er décembre.
Le début d’une longue bataille. Un consortium de près de 450 rugbymen britanniques, dont près de 140 anciens internationaux, va soumettre une demande d’action collective devant la Haute cour de justice de Londres, ce vendredi.
Une ordonnance de litige collectif (GLO) qui viserait plusieurs fédérations comme World Rugby, les fédérations anglaises et galloises de rugby, pour manquement à leur devoir de diligence dans le suivi des commotions cérébrales. L’action en justice à pour objectif de pousser ces instances à reconnaître leur négligence et leur responsabilité dans la prévention des joueurs et la prise en charge de ceux déjà atteints de démence.
Démarrée d’abord par la plainte de 268 joueurs membres du syndicat anglais des joueurs de rugby, l’action collective s’est vue greffer à elle plus d’une centaine d’autres joueurs victimes de démence. Parmi eux, on retrouve notamment le Gallois Alix Popham ou encore l’ancien Briviste vainqueur du Mondial en 2003, Steve Thomson. En tête de proue du combat vers la reconnaissance de leur droit, l’ancien champion du monde anglais victime de troubles mentaux a déjà reconnu n’avoir “aucun souvenir de la victoire en Coupe du monde en 2003 ou d’avoir été en Australie pour le tournoi”.
Ce sont aussi 25 joueurs de football britanniques qui ont rejoint le groupe des plaignants. “Nous constatons les mêmes symptômes inquiétants dans ces sports de contact“, a déclaré, dans un communiqué, le cabinet d’avocat Rylands Garth, à l’origine de la demande de l’ordonnance de litige collectif (GLO).
Généralement liée à des réclamations pour maladies professionnelles, la GLO permet souvent au groupe de plaignants d’obtenir une indemnisation financière en compensation du préjudice subi. Mais le cabinet assure ne pas exiger “simplement une compensation financière” et assure que leur but est de faire “reconnaître aux instances qu’il y a un lien entre les chocs répétés à la tête et les blessures neurologiques permanentes.”
“Que des mesures soient mises en place pour protéger les joueurs et pour soutenir ceux qui sont blessés”, demande également le cabinet d’avocat Ryland Garth.
Les chocs répétés à la tête peuvent provoquer plusieurs troubles mentaux tels que la maladie des motoneurones, la démence précoce, l’encéphalopathie traumatique chronique (CTE), l’épilepsie ou encore la maladie de Parkinson. Autant de maladies qui causent des symptômes graves comme la dépression chronique, l’agressivité, une perte de mémoire importante, l’incontinence, la toxicomanie et l’alcoolisme ou même dans certains cas, des tentatives de suicide.
Le groupe de joueurs, qui a rendez-vous vendredi devant la Haute cour de justice de Londres pour faire entendre son plaidoyer, espère bien démarrer une procédure judiciaire qui pourrait créer une petite révolution dans le monde du rugby.
Via RMC Sport