Le nouveau technicien des trois-quarts de Montpellier, Vincent Etcheto s’est confié via L’équipe sur son arrivée à Montpellier.
Il est revenu sur la défaite concédée à domicile contre Oyonnax. Extrait:
Vous espérez toujours quand vous arrivez mettre un petit coup de fouet. On n’a pas gagné, on ne va pas se raconter d’histoire. Bien sûr qu’il y a de la déception. On attendait tous le déclic, on ne l’a pas eu. Comme on l’a vu lundi matin à la vidéo, il y a quand même des progrès sur certains secteurs qu’on avait ciblés, comme l’engagement physique, la touche, la mêlée. On marque un essai à seize temps de jeu, on marque aussi à la 78e minute pour au moins sauver le bonus défensif. Il n’y a pas eu de renoncement, mais ça ne suffit pas.
Nous (les nouveaux membres du staff), on arrive avec plein d’enthousiasme et c’est normal. Je connais bien Patrice (Collazo), Christian (Labit), Antoine (Battut) je l’ai entraîné, moins Bernard (Laporte). On s’est mis en place, en observant aussi ce qui se passait, ce qui se faisait. On a découvert les plannings, les joueurs, un staff assez considérable sur le médical et l’administratif. On avait des choses à se dire, on s’est réglé et maintenant, on joue le maintien, il y a urgence. Mais c’est une urgence qui ne doit pas rimer avec panique.
Dans la foulée, il explique comment il a été contacté pour intégrer le staff de Montpellier, le dimanche 19 novembre dernier. Extrait:
J’étais dans ma petite maison de Tarnos (Landes) avec ma femme et mes enfants. Il faisait très beau, on avait prévu d’aller passer du temps sur la plage. Vers 9h30, mon téléphone sonne, un numéro que je ne connais pas. Ma femme me dit: ”Décroche”, je dis : ”Non, un dimanche matin à 9h30, il rappellera”. Elle insiste: ”Décroche, c’est peut-être le rugby”. ”Allo, c’est Bernard”, ”Bernard qui ?” ”Bernard Laporte”. On se connaissait de nom, on n’a jamais passé plus de deux minutes ensemble. Comme on savait depuis la veille qu’il arrivait sur Montpellier, je me suis dit que c’était peut-être un copain qui me faisait une blague. J’ai eu 10-15 secondes de flottement. Il m’a expliqué le projet, m’a parlé de Patrice (Collazo), et j’ai dit oui assez vite.
Il n’a pas hésité. Extrait:
Même si j’étais heureux en famille, à cuisiner (sourire), j’avais envie de retrouver les terrains. C’était une opportunité donc j’ai dit oui. On s’est mis d’accord avec Patrice sur mes prérogatives. Je ne venais pas pour poser des plots. J’entends qu’on parle d’ego autour de ce staff. Je parle de compétences, d’expériences, on est tous assez intelligents pour trouver notre place et pour l’instant ça fonctionne. Même après une défaite, ça fonctionne.
Il indique comprendre que la composition d’un tel staff peut surprendre, avec de gros caractères et de fortes personnalités. Extrait:
Je comprends que ça puisse surprendre. J’étais moi-même surpris quand Bernard m’a appelé. Mais c’est flatteur. J’ai fait six ans à Bordeaux (2009-2015), quatre à Bayonne (2015-2019), avec des résultats, la remontée de l’UBB en Top 14 en 2011 puis de Bayonne en 2016, un titre de champion de Pro D2 en 2019 (avec l’Aviron), puis trois ans à Soyaux-Angoulême (2020-2023) où j’étais un peu plus dans le dur. Quand tu repars dans l’ombre de la Pro D2 et que ça s’arrête, tu as peur qu’on t’oublie. Montpellier, même s’ils sont en difficulté, ça fait partie des gros clubs de ce Championnat. J’avais envie de revenir. En plus, c’est dans un rôle où je ne suis pas manager, où je retrouve mon coeur de métier, que j’avais à Bordeaux, de m’occuper des trois-quarts et de l’attaque.
Il explique ce qu’il souhaite apporter au club de Montpellier. Extrait:
Il y a de la qualité dans l’effectif. En rugby, il y a des bases à respecter. C’est le travail de Patrice (Collazo), Antoine (Battut), Christian (Labit) et Benson (Stanley) sur les fondamentaux, la conquête, la défense. Moi, j’espère amener mon enthousiasme et une certaine qualité sur le jeu offensif. J’espère qu’on va y arriver ici mais sans tout révolutionner, sans dire que tout ce qui était fait avant, ce n’était pas bien. Au contraire, il faut apporter de petites touches, décrisper ces joueurs, leur enlever de la pression, qu’ils retrouvent le sourire tout en étant des guerriers le jour du match.
Il dévoile ensuite les premiers travaux qui ont été opérés au MHR. Extrait:
On a d’abord travaillé sur les bases, la conquête, la défense, l’agressivité, les zones de ruck, la qualité du jeu au pied pour sortir de son camp. Et après, voir comment on peut contre-attaquer, comment on joue les turnovers. Là, on risque de jouer à Bayonne (samedi) dans des conditions météo difficiles et ce n’est pas la priorité de la semaine de parler de circulation offensive et de mouvements au large. Il faut s’adapter.
Patrice (Collazo) chapeaute le tout, c’est quelqu’un qui comprend le rugby. Le premier jour, je suis venu le voir pour valider un truc. Il m’a dit: ”Je te valide quoi ? Vas-y, fonce !” C’est réconfortant. Je reviens le lendemain avec une autre idée, il va plutôt me dire que c’est compliqué. Pas de souci, je range. On parle beaucoup de nos ego. On n’a qu’une envie, c’est que ça réussisse. On va le faire et on va être intelligents. J’ai été manager, sans toujours un staff sur lequel se reposer. Ici, il faut que Patrice puisse se reposer sur nous, avec en plus Bernard (Laporte) au-dessus. On a tous pris nos claques. Je ne suis plus le même que quand je suis arrivé à Bordeaux avec ma grande gueule.