Vainqueur de Toulouse ce dimanche lors de la neuvième de journée de Top 14, le Stade français s’est replacé à la cinquième place du championnat sous les yeux de son propriétaire et président. En marge du choc, Hans-Peter Wild a dressé le bilan du club parisien depuis son arrivée et s’est permis une petite pique au Paris Saint-Germain et au Racing.
Champion de France en 2015, le Stade français n’a plus goûté à la finale du Top 14 depuis huit ans. Arrivé au club en 2017 et donc après le dernier sacre, Hans-Peter Wild a dressé le bilan son aventure à Paris.
Propriétaire et même président depuis 2019, l’homme d’affaires allemand s’est confié au journal Le Parisien ce dimanche peu de temps avant la victoire de prestige des siens contre Toulouse lors du choc de clôture de la neuvième journée de Top 14 contre le Toulouse d’Antoine Dupont (27-12) au stade Jean-Bouin.
L’occasion pour Hans-Peter Wild de piquer le rival du Racing et même le Paris Saint-Germain. Deux clubs moins populaires que son équipe selon lui.
“On est déjà l’équipe la plus populaire à Paris”, a assuré le dirigeant allemand avec confiance. “Il y a eu des études là-dessus, tous sports confondus. On a une meilleure image que le PSG, on est plus populaire que le Racing.”
Il a rappelé qu’avant son arrivée, tout était crasseux au Stade-Français. Extrait:
“Je trouve qu’on a quand même accompli beaucoup de choses. C’est un club différent aujourd’hui. Maintenant ici, tout est clean, tout a l’air bien. Avant, tout était sale et crasseux. Il n’y avait pas du tout de discipline. Aujourd’hui il y en a, il y a des structures, un système. On est beaucoup plus professionnels qu’il y a six ans. Mais on a fait beaucoup d’erreurs aussi. On en est à la phase 3 du développement.”
En attendant le règlement de l’affaire autour de Giovanni Habel-Küffner, convoqué par sa direction après les débordements lors d’une sortie non autorisée à Pau, et pour laquelle Hans-Peter Wild a expliqué ne pas être décideur.
Il a décidé de laisser la main à Laurent Labit, le patron du Stade français a insisté sur la belle cote d’amour du club parisien. Extrait:
“Il a trop bu… (soupir). Mais je ne m’occupe pas de ça. C’est Laurent. Les questions de discipline, c’est pour le directeur sportif. Il a déjà fait ce qu’il fallait, en parlant aux joueurs, et a tiré les conséquences de l’affaire. C’est son job, et je le soutiens dans sa décision. C’est simple. Comme dans les affaires.”
À ses yeux, pas besoin de faire le spectacle comme par le passé. C’est sur le terrain que le Stade français doit convaincre. La nomination de Laurent Labit comme nouveau directeur du rugby y contribuera plus selon lui que les spectacles avant les matchs.
“Partout où l’on va et que l’on parle du Stade français, l’image est très positive. Dans le passé, Max (Guazzini, le président historique du club, NDLR) a rempli le stade, a réuni 80.000 personnes avec des spectacles“, a encore indiqué l’Allemand de 86 ans. “Mais nous ne sommes pas un club de spectacles, nous sommes un club de rugby.”
Et Hans-Peter Wild de conclure sur le sujet auprès du quotidien: “Et notre rugby n’était plus assez bon. Nous devons devenir meilleurs sur le terrain, pour être plus populaires. Et pas besoin de faire tous ces trucs marrants, des calendriers nus et toutes ces choses-là. Je crois qu’on est bien placés. Il faut remplir le stade, comme ce soir.”
Cinquième de Top 14 avec six victoires et trois défaites en neuf rencontres, le Stade français se retrouve provisoirement parmi les six qualifiés pour la phase finale du championnat. Mais après un peu plus d’un tiers de la saison régulière, le renouveau du club parisien doit encore être confirmé… sur le terrain. Là où Hans-Peter Wild rêve désormais de faire la différence.
Questionné sur la situation financière du club, il s’exprime sans détour. Extrait:
“Tant que je paye, elle est bonne. Gagner de l’argent avec le rugby ? Si quelqu’un trouve comment faire de l’argent, il faut lui remettre un prix. Déjà, les clubs de rugby en France n’ont pas d’actifs à valoriser. Tous les clubs aux États-Unis, les clubs de foot… sont valorisés des milliards, ils ont des revenus. Ce n’est pas le cas ici, on regarde le sport et pas le côté business.”
Il rajoute ne pas vouloir vendre son club. Extrait:
“Si vous me trouvez quelqu’un qui peut l’acheter… (Sourire). Non, non. J’adore Paris, j’adore le sport. Paris, c’est génial. On a un potentiel international, si nous jouons bien. Paris est magnifique. On a l’inconvénient que tout est plus cher ici. Les loyers sont plus chers, le coût de la vie… Mais le salary cap est le même pour tous.”
Via RMC Sport