Le fléau de la cocaïne semble toucher de plein fouet le rugby Français.
Interrogé via L’équipe, le directeur général de la Rochelle Pierre Venayre s’est confié sur le sujet.
Ce-dernier évoque un véritable problème de société. Extrait:
« Il faut faire attention quand on parle de ce problème, et ne pas faire croire que c’est uniquement un problème qui concerne notre sport. En tant que club qui s’occupe de jeunes, on a vraiment un rôle à jouer en matière de prévention, il faut être vigilant mais on ne s’attaque pas à un problème qui touche un sport, on s’attaque à un problème de société, et quand on s’attaque à un problème de société, il faut de l’humilité parce c’est d’abord un sujet qui dépasse les acteurs politiques. C’est un sujet complexe à appréhender.
Il faut de l’expertise pour traiter de ces conduites addictives, pour avoir la capacité à faire passer les messages. En tant que dirigeants de clubs, nous ne sommes pas des experts de la question. Quand on traite un sujet, il faut avoir sous la main les bonnes personnes compétentes pour le faire. »
Il précise que de la prévention est déjà faite. Extrait:
Déjà, sur la base de la formation des jeunes joueurs, il y a dans le cahier des charges de la Ligue nationale de rugby des impératifs de prévention en la matière. Mais on va plus loin, notamment avec ce qu’on a vécu récemment. Et on va encore aller plus loin, car on a la certitude que c’est un fléau qui menace partout. On n’est pas là pour éviter qu’un joueur se fasse choper, on est là pour contribuer à leur éducation.
C’est pas une approche d’image, c’est une approche éducative. De notre côté, on a donc renforcé nos mesures et nos actions préventives. Par exemple, le 19 décembre, on a une soirée des licenciés de notre association pour parler de ça, et plus globalement des problématiques de dopage et de conduite addictive. On sait que c’est nécessaire mais que ce n’est pas suffisant.
Cela ne sert à rien d’être trop complexe. Il faut trouver les mots les plus efficaces sur les risques en matière de santé, de carrière sportive, en termes d’image. Et essayer de partager ça.
On est absolument conscients de l’existence de ce fléau, un fléau qui touche la jeunesse. C’est important de ne pas présenter ce problème, comme un problème de riches clubs de Top 14, avec des jeunes qui ont des comportements déviants. Et, encore une fois, ce n’est pas le problème d’un sport. On a beau faire beaucoup et tout ce qu’on pense être utile, on reste démunis face à quelques cas isolés qui sont tentés de franchir le pas.
Il explique pourquoi certains jeunes, qui ont tout pour réussir, consomment soudainement de la cocaïne. Selon lui, l’épidémie de Covid a pu favoriser ce fléau. Extrait:
Ce n’est pas seulement un jeune joueur, c’est un jeune homme. Ça peut être une jeune femme. Il y a une vie sociale, des relations, des influences. Un joueur de rugby n’est pas hors sol. C’est un être humain qui a des connexions avec la société. Certains joueurs sont tentés de dévier. Et je pense, c’est un avis personnel, que la période du Covid a impacté psychiquement nos jeunes, qui sont restés enfermés longtemps, avec la création d’un terrain fertile pour des conduites addictives…
Pour conclure, il précise ne pas savoir si les joueurs expérimentés sont également touchés par ce fléau. Extrait:
Je n’ai jamais eu d’alerte particulière sur nos joueurs plus expérimentés et notre club. Je suis peut-être naïf, et si je le suis, je préfère le rester. On ne se pose pas la question de savoir s’il y a cette problématique autour du vestiaire professionnel.